Buemi craint l'impact des pilotes amateurs "très dangereux"

Tous les ans au Mans, les pilotes professionnels – surtout en LMP1 – doivent gérer les aléas du trafic.

#7 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Mike Conway, Jose Maria Lopez, Kamui Kobayashi

Photo de: JEP / Motorsport Images

La problématique est amplifiée lors de cette édition 2020 des 24 Heures du Mans, où l'on ne retrouve plus que cinq prototypes dans la catégorie reine. Les Toyota et autres Rebellion vont donc avoir pléthore de LMP2 et surtout de GT à dépasser, alors que l'on retrouve au départ pas moins de 87 pilotes considérés comme amateurs sur les 177 du plateau, soit 49%.

Dans un contexte où la nuit sera bien plus longue qu'au mois de juin, avec environ de douze heures entre le lever et le coucher du soleil et près de onze heures d'obscurité réelle, les pilotes amateurs n'auront pas la tâche facile, surtout qu'il n'y aura eu qu'une journée et demie de roulage, jeudi et vendredi matin, avant de se lancer dans la course.

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Cela peut effectivement paraître dérisoire pour se familiariser avec le Circuit de la Sarthe et avec les spécificités d'une course telle que le double tour d'horloge sarthois. "Nous avons tous eu notre première fois au Mans, et je pense que pour mon premier tour au Mans, j'étais dans le même cas", commente avec indulgence l'expérimenté Brendon Hartley, mais la question ne s'en pose pas moins pour les LMP1.

"Cette année, le problème, c'est que le manque de roulage complique les choses", explique Sébastien Buemi, pilote de la Toyota #8. "Les pilotes professionnels, quand ils arrivent au Mans, améliorent leur gestion du trafic, mais ils partent d'un très bon niveau. Les amateurs n'ont pas pu beaucoup rouler hier soir, ils n'ont même pas eu la Journée Test. Ils n'ont pas eu trois jours d'essais où ils peuvent dormir et revenir [comme lors d'un programme manceau classique]."

"C'est tellement difficile d'avoir des amateurs qui roulent la nuit : ils prennent énormément de marge, ils ne savent pas vraiment où aller, ils se mettent au milieu. C'est très dangereux. De plus, cette année, il y a environ onze heures de nuit. Un amateur, de nuit, on sait que c'est encore pire. J'aborde cette course comme une course de survie, cette année. Les erreurs, les contacts peuvent se produire bien plus facilement qu'auparavant. C'est ainsi que je vois les choses."

Quels sont les zones critiques pour dépasser d'après le double vainqueur en titre des 24 Heures ? "En général, c'est l'entrée et la sortie des virages", répond-il. "Les amateurs, les GT, les LMP2 – le mieux, c'est qu'ils restent sur la trajectoire, et nous les contournons. Mais parfois, les amateurs ne savent pas trop où ils sont, ils roulent au milieu, parfois ils ont peur, et ils essaient de se décaler. Mais la plupart du temps, ils se décalent trop tard, et cela peut provoquer un accident. Il faut qu'ils restent sur la trajectoire autant que possible."

"Quand on arrive à Indianapolis, il faut qu'ils choisissent un côté de la piste, gauche ou droite, peu importe. Mais rester au milieu en bougeant, si l'on ne sait pas ce qu'ils font, quand on arrive 100 km/h plus vite, ça peut faire un accident." Lors d'une épreuve qui va certainement être perturbée par la pluie, il sera donc crucial d'être plus vigilant que jamais dans le trafic.

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