Alonso enchaîne les petites tuiles pendant la nuit

Il avait fait la différence l'an dernier pendant son long relais nocturne : cette fois encore, Alonso n'a pas démérité, mais il a vu ses efforts contrariés par plusieurs petites circonstances de course coûteuses en temps.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

Photo de: Rainier Ehrhardt

Passé minuit, les Aston se transforment en citrouilles

Le début de la nuit est un véritable cauchemar pour Aston Martin, qui entre 00h00 et 00h30, voit trois de ses machines rencontrer des malheurs majeurs. C'est tout d'abord la #97, pilotée par Alex Lynn, qui heurte le mur et entraîne l'activation d'une slow zone pendant une vingtaine de minutes. Capable de regagner les stands après une longue immobilisation dans les graviers avec un aileron arrière détruit, l'auto est immobilisée 25 minutes dans le garage et voit ses mécaniciens réaliser des réparations de fortune, du ruban adhésif venant orner le capot moteur. C'est dans le même temps que l'abandon de la #98 pour un problème moteur est confirmé.

Seulement 15 minutes plus tard, le drame continue pour le constructeur anglais : c'est cette fois la #95, avec le poleman GTE Pro Marco Sørensen au volant, qui heurte très durement le mur de pneus, après une sortie à Indianapolis. Le pilote parvient à s'extraire de son auto mais boitille de la jambe gauche et voit une ambulance venir le récupérer. La sortie de piste marque l'abandon de l'auto et entraîne l'entrée en action du Safety Car pour un tour pendant 7 minutes. Un changement de leader s'opère peu avant 01h00 en GTE Pro, avec le passage en tête de la Ferrari AF Corse #27 de James Calado, marquée cependant à la culotte par la Porsche #82, qui se replace aux commandes.

 

Deux LMP1 neutralisées à 01h30 et changement de leader

Aux commandes de la catégorie LMP1, les deux Toyota #7 et #8 ne sont séparées que par 12 secondes à 00h00. L'écart grandit cependant rapidement à l'avantage de Mike Conway, qui fait monter la différence jusqu'à 1'49 à 00h40 avant le 13e arrêt de la voiture sœur, et que Sébastien Buemi, avec la #8, ne refasse passer l'écart à 1'05 après le 14e arrêt commun (01h00). On remarque cependant que le relais de la #8 ne s'étire que sur 11 tours, contre 12 pour la #7.

Peu avant une heure, la Dragonspeed #10, alors 4e, est vue au ralenti avant de s'immobiliser durablement aux stands. Une quatrième place maudite, puisqu'à 01h22, c'est un nouveau Safety Car qui est déployé en piste suite à la sortie de la SMP Racing #17 d'Egor Orudzhev, qui arrache complètement l'arrière de sa machine et met pied à terre.

Ce Safety Car rebat de nouveau les cartes entre les deux Toyota en tête. L'arrêt total de la #7 en effet été long de 3''40, permettant ainsi à la #8 de Buemi de reprendre les commandes ! La Rebellion #3 occupe le troisième rang, à deux tours, devant la seule SMP survivante, avec Stoffel Vandoorne au volant pour son tour premier relais nocturne au Mans. C'est à 01h45, au 169e tour, que sont de nouveaux libérés les concurrents : 1''5 seulement séparent les deux Toyota !

 

Le duel Toyota reprend ; Alonso et Kobayashi attaquent leur nuit

Remontant le groupe GTE Am et GTE Pro, Buemi parvient à créer un petit trou sur Conway, tandis qu'en LMP2, c'est la G-Drive #26 qui s'est soudain donné de l'air sur l'Alpine #36, distancée de deux minutes, puis trois.

Après des tours en 3'22 dans le trafic, le rythme s'intensifie en 3'17. Le 16e arrêt des Toyota est tout sauf une routine : Buemi, aux commandes à 02h15 avec #8, voit la #7 reprendre la tête. Son arrêt n'a en effet beau durer que 1'03, c'est pourtant la #7, arrêtée un tour plus tard et ayant vu Kamui Kobayashi passer au volant, qui ressort aux commandes ! Montrant des signes d'agacement dans le garage, Fernando Alonso aurait aimé lui aussi entamer son relais nocturne mais devra attendre.

Les deux autos Japonaises restent notablement en moins de deux secondes jusqu'à l'entrée en piste du Safety Car, à 02h43, en raison de l'immobilisation de la Ligier #49 après un énième contact contre le mur d'Indianapolis et l'abandon de l'auto proche de la zone du virage Corvette. 15 minutes plus tard, la course reprend ses droits.

Séparées par deux secondes à la relance, les Toyota ne restent pas longtemps côte à côte : au cap des 03h00 qui annoncent le passage à la seconde moitié de course, Kobayashi est déjà repassé huit secondes devant en se frayant efficacement un chemin dans le trafic. Alonso entame son relais avec la #8 à 03h04, tandis que Kobayashi ressort à 03h11 de son 17e pitstop avec 13'' d'avance et un nouvel aileron arrière. Pour ByKolles, les choses prennent fin : un nouvel abandon est enregistré pour la #4 de Tom Dillmann

 

La #08 enchaîne les petites contrariétés, coup dur pour le leader GTE Pro.

Le cap des 200 tours est atteint au moment du 18e arrêt de la #8, qui observe un changement de museau. Deux tours plus tard, le leader Kobayashi ressort à son tour des stands : son avance est passée à 16''. 

Coup de tonnerre en GTE Pro, la Porsche 911 #92 de Kévin Estre s'immobilise au garage pour un changement d'échappements et de disques de freins. Le leader de la catégorie cède ainsi le commandement à la Ferrari AF Corse #15, pilotée par Alessandro Pier Guidi. Le team s'active 20 minutes sur l'auto de l'équipage qui joue le titre mondial WEC avant de pouvoir la relancer en piste, à une lointaine 12e place de la catégorie. Quelques tours plus tard, c'est la Corvette #63 qui passe brièvement en tête en GTE Pro avant de céder les de nouveau commandes à la Ferrari #51.

Peu après 04h00, les circonstances de course tournent à l'avantage du leader Kobayashi. Alors qu'il se trouve en tête avec 20'' d'avance sur Alonso, le Japonais voit l'établissement d'une slow-zone débuter juste après son passage, et ainsi lui offrir un cadeau avec le ralentissement de son poursuivant : l'écart est soudain passé à 1'05" ! Par chance pour l'Espagnol, un phénomène d'élastique similaire intervient au moment du retrait de la slow-zone : reste que la marge de la #08 est tout de même de 33''.

Le relais d'Alonso tourne décidément au vinaigre. Lors de son 19e arrêt, l'Espagnol se voit excessivement immobilisé aux stands en raison d'un problème de fixation de sa portière, nécessitant une intervention manuelle des mécanos pendant 25 secondes de plus que pour le changement de routine des deux ailerons. Une fois la #7 elle aussi passé aux stands, la #8 se trouve à 1'07'' du leadership.

 

L'heure de course entre 05h00 et 06h00 est calme et abordée par Alonso avec 1'16'' de retard avant son 20e arrêt. L'Espagnol, qui était entré à bord de son auto un pitstop après Kobayashi, voit le Japonais quitter la #7 et laisser sa place à José María López. L'Argentin jouit d'une avance de 1'07'' en prenant son poste.

Comme cela est souvent constaté lorsque "Pechito" prend le volant, du terrain est immédiatement rendu : Alonso se montre capable de réduire l'écart de 15 secondes en l'espace d'une demi-heure, tandis que la Porsche #91 de Gianmaria Bruni prend les commandes en GTE Pro et que Jean-Eric Vergne conserve sereinement le commandement LMP2 d'une lutte à distance depuis le Safety Car de minuit. Au 21e arrêt collectif, Toyota décide de maintenir Alonso au volant ; l'écart entre les deux machines est repassé au-dessus de la minute.

Le soleil vient de se lever, une nouvelle course reprend ses droits.

French Guiana 24 Heures du Mans - Top 10 à 06h00

P. Équipe   Arrêts
1
TOYOTA GAZOO RACING
#7
21
2
TOYOTA GAZOO RACING
#8
21
3
REBELLION RACING
#3
25
4
SMP RACING
#11
24
5
REBELLION RACING
#1
24
6
G-DRIVE RACING
#26
23
7
SIGNATECH ALPINE MATMUT
#36
23
8
JACKIE CHAN DC RACING
#38
22
9
DRAGONSPEED
#31
22
10
TDS RACING 
#37
22

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