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Les ex du LMP1 découvrent un nouveau trafic en Hypercar au Mans

Si la gestion du trafic a toujours été un critère déterminant aux 24 Heures du Mans et le demeure, la manière de l'aborder a beaucoup évolué avec l'arrivée des Hypercars à la place des LMP1.

#3 Cadillac Racing Cadillac V-Series.R of Sebastien Bourdais, Renger Van Der Zande, Scott Dixon, #33 Corvette Racing Chevrolet Corvette C8.R of Nicky Catsburg, Ben Keating, Nicolas Varrone

Depuis l’apparition en 2021 de la catégorie Hypercar pour succéder au LMP1, les paramètres du trafic ont évolué au Mans, mais les effets s’en font aujourd’hui beaucoup plus ressentir avec l’arrivée d’un contingent important de prototypes LMH et LMDh. Les choses ont changé et certains pilotes ont dû prendre leurs repères en la matière au fil des séances disputées toute la semaine.  

De retour dans la catégorie en lice pour la victoire au général, André Lotterer ne cache pas avoir redécouvert au volant de la Porsche 963 une gestion du trafic "très difficile", qu’il explique par "deux aspects".  

"Au temps du LMP1, on rencontrait plus souvent du trafic car le différentiel de vitesse était plus élevé avec les LMP2 et les GT", explique le triple vainqueur de l’épreuve. "Désormais, on les rattrape probablement moins souvent en moyenne mais quand on le fait, on passe beaucoup de temps côte à côte, on doit attendre assez longtemps pour trouver l’endroit idéal pour passer, car le delta de vitesse est moins important. Ça rend les dépassements assez compliqués, il n’y a plus autant de différence. Tu ne peux pas passer rapidement, il faut parfois rester côte à côte avec les GT, parfois tu ne sais pas ce qu’il va faire et s’il faut y aller ou pas. On passe beaucoup de temps les uns à côté des autres, c’est une autre dynamique."

La Porsche #6 dans le trafic lors des essais.

La Porsche #6 dans le trafic lors des essais.

Cette "autre dynamique", c’est aussi ce qu’évoque Sébastien Bourdais. Le Français renoue lui aussi avec une catégorie reine aux caractéristiques nouvelles. Après en avoir fait l’expérience au volant de la Cadillac V-Series.R, il corrobore les propos d’André Lotterer, évoquant également une autre donne : le trafic entre les LMP2 et les GTE.

"C’est vrai que les LMP2 ont tendance à rester très longtemps côte à côte avec les GT, ce qui fait que parfois, on se retrouve un peu avec des barrages, ce qui n’est pas toujours évident", détaille-t-il. "Je pense que les bandes d’arrêt d’urgence vont être allègrement utilisées en course pour se sortir de ces situations-là, ce qui n’est pas idéal, mais c’est vrai qu’il y a beaucoup d’interactions assez collantes entre les catégories. Ce n’est pas le plus simple. Les performances des Hypercars sont élevées mais pas super plus rapides qu’une LMP2, et les LMP2 se retrouvent souvent bloquées 'dans les GT' en ligne droite. Les interactions ne sont pas linéaires."

Les lignes droites – heureusement nombreuses au Mans – constituent en réalité la seule opportunité pour les Hypercars de se défaire du trafic, pour lequel la tendance s’inverse totalement dans les virages Porsche.  

"Le fait que les LMP2 soient plus rapides [dans les Porsche], c’est une réalité depuis l’avènement de la catégorie Hypercar, qui a un profil de performance complètement différent des LMP2", abonde Pascal Vasselon, directeur technique de Toyota. "On a moins d’appui aéro que les LMP2 mais plus de puissance. C’est clair qu’on fait la différence dans les lignes droites. On sait que quand on est derrière une LMP2 dans les virages Porsche, on ne va pas doubler. Ce n’est même pas du trafic, c’est une absence de trafic. Ce sont les Hypercars qui font le trafic du LMP2 dans les virages Porsche."

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