"Moins de pression" et l'objectif "de terminer" pour Alonso au Mans

Fernando Alonso dispute sa seconde édition des 24 Heures du Mans et espère pouvoir conclure sa Super Saison du FIA WEC en beauté avec le clan Toyota.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Fernando Alonso

Photo de: Marc Fleury

G.N., Le Mans - C'est une évidence frappante dans le paddock manceau : Fernando Alonso arrive dans la Sarthe bien plus détendu et moins sous le feu des projecteurs que l'an dernier, pour sa tentative de conquête d'une seconde victoire consécutive sur les 24 Heures du Mans avec Toyota. Le pilote espagnol, qui fait équipe avec Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima, apparaît comme un homme détendu mais concentré.

Quel est le sentiment quand on prend le départ de son dernier Le Mans avant un moment ? Cela fait des émotions ?

Non, pas vraiment ! Je pense que c'est l'excitation normale d'être ici, car c'est un très bel endroit, magique. Je suis heureux d'être de retour un an après les bons souvenirs la dernière édition. Je suis prêt à sauter dans l'auto sans trop penser à si c'est la dernière fois ou non et je suis certain que je serai de nouveau au Mans dans le futur, d'une manière ou d'une autre. Que ce soit l'an prochain ou dans les années suivantes. Je ne le prends pas comme la dernière fois. C'est la dernière manche du championnat, ce qui est important, et nous souhaitons achever la Super Saison sur une bonne note. Nous sommes tous concentrés là-dessus.

Quand pensez-vous que vous serez de retour ?

C'est impossible à dire. Je serai de retour, c'est probablement garanti, mais je ne sais pas si ce sera dans un an, trois ou cinq. Je ne sais pas.

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Ressentez-vous plus de pression pour gagner une seconde fois ici ?

Non, bien moins, pour être honnête. L'an dernier, nous sommes venus ici avec une auto très dominatrice et la pression de gagner et de délivrer le résultat, après avoir fait beaucoup de tests pour la course. C'était une première fois pour moi, avec de nombreuses choses à découvrir. C'était beaucoup de pression, l'an dernier ; pour l'équipe aussi. Nous étions très dominateurs, mais en même temps, nous n'avions jamais gagné Le Mans. Il y avait cette obligation l'an dernier. Cette année, le Championnat du monde est assuré pour Toyota après Spa et c'est plus une célébration de la dernière manche de la Super Saison. Si nous pouvons faire un bon boulot, c'est très bon pour l'équipe, mais je pense que c'est un peu moins de pression cette année que la précédente.

Nous étions très dominateurs, mais nous n'avions jamais gagné Le Mans. Il y avait cette obligation l'an dernier.

Fernando Alonso

Pourrez-vous vous montrer peut-être plus agressif ?

Non, je ne pense pas. Ce sera toujours la même approche, à savoir respecter la course, qui est dure pour l'auto. 24 heures non-stop : il faut prendre grand soin de la voiture et habituellement, la course évolue d'une manière qui parfois prend votre direction, et parfois non. Ce n'est pas une question d'être plus ou moins agressif. C'est la course qui vous dit quel sera le résultat. Votre apport n'est en général pas suffisant pour faire la différence sur les conditions ou la destinée de ce jour. Je pense que nous adoptons une approche prudente : il s'agit avant tout de terminer la course car il sera aussi important pour nous au championnat de ne pas compter d'abandon et de ne pas commettre d'erreur de pilotage. Il faudra éviter tout type d'erreur.

Avec le recul sur votre préparation avant d'arriver au Mans l'an dernier, jugez-vous que vous étiez bien préparé ? Et l'êtes-vous mieux cette année ?

Je suis plus préparé cette année, c'est certain. Je ne me sentais pas mal préparé l'an dernier, mais cette fois, nous avons fait des milliers et des milliers de kilomètres depuis Le Mans jusqu'à maintenant : nous avons couru à Silverstone, à Sebring, à Fuji, en tests… On connaît mieux l'auto, on sait mieux résoudre certains problèmes dessus. On avait aussi pris une route différente sur les réglages en fin d'année dernière et je pense que l'auto est encore meilleure cette année. Je pense que plus on fait de tours, mieux l'on est préparé. Particulièrement ici, où le circuit comporte quelques pièges. Et plus tu fais de tours, meilleur tu es. Je pense qu'il est clair qu'à la fin des 24 Heures, tu es meilleur qu'au début. Je pense que cette année, nous prenons les choses à partir de là et devrions être meilleurs.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

Je pense qu'il est clair qu'à la fin de 24 Heures, tu es meilleur qu'au début.

Fernando Alonso

Pensez-vous que les choses ont été réellement très serrées entre les deux autos Toyota cette année ou que votre équipage a eu la main ? Pensez-vous que c'était plus serré que le tableau des points ne le montre ?

Je pense que c'était une bataille très serrée : chaque séance de qualifications, chaque course, chaque manche a été très serrée entre les deux voitures et aurait pu prendre n'importe laquelle des directions. Je pense que les dimanches, nous avions un peu plus de rythme, quelle qu'en soit la raison. Les samedis, peut-être un peu moins, quelle qu'en soit aussi la raison. Ce fut une bataille très serrée, très tendue. Bien entendu, nous n'avons pas eu beaucoup d'adversité cette année en raison du système hybride qui a été trop dominateur, mais on se bat contre une voiture qui est la même que la nôtre et sur laquelle on n'a qu'un avantage ou un désavantage d'un dixième, rien de plus. Voilà à quel point c'était serré comme duel. C'était assez intense. Malheureusement, nous avons manqué les points de Silverstone, qui nous ont été ôtés avec une disqualification, et à Shanghai, où nous étions bien plus forts et où un arrêt au stand nous a fait perdre deux minutes et la course. Avec ces 14 points, nous étions mathématiquement déjà champions [en arrivant au Mans, ndlr] et cette course aurait été plus détendue. Même si le rythme a été proche, je pense que nous avons manqué un peu de chance en ce qui concerne les points avec la disqualification et les points de l'arrêt de Shanghai.

Comment votre préparation physique et votre alimentation ont-elles évolué depuis la F1 ? Sont-elles différentes ?

Pas vraiment, c'est très similaire. Ça n'a pas beaucoup changé. Bien entendu, j'ai peut-être un peu plus de temps libre maintenant entre les courses, car il n'y en a pas tous les 15 jours, donc je peux plus m’entraîner, avec plus de constance et pendant des périodes plus longues. Mais en même temps, j'ai beaucoup voyagé aux USA pour l'Indy, le simulateur, les tests, etc. Donc globalement, je crois que c'était assez similaire à l'époque de la F1. J'espère avoir un peu plus de temps après cette course et pouvoir un peu plus m’entraîner pendant le second semestre pour être préparé et pouvoir décider des choses pour l'an prochain...

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