La "longue souffrance" de López au volant d'une Toyota mal en point

En donnant un peu plus de détails sur le problème de fiabilité qui a touché Toyota aux 24 Heures du Mans, José María López confirme que son équipe a bien failli tout perdre.

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Photo de: TOYOTA GAZOO Racing

Malgré les apparences dominatrices, ce qui était une réalité sur le plan de la performance, l'on a vite compris que le doublé de Toyota aux 24 Heures du Mans le week-end dernier avait aussi failli lui échapper. La faute à un problème de fiabilité qui a touché les deux Hypercars GR010 Hybrid et qui aurait pu coûter très cher si l'équipe japonaise n'avait pas trouvé un subterfuge pour maintenir ses deux autos en piste.

Après l'arrivée, le directeur technique Pascal Vasselon a précisé que la pression d'alimentation en carburant était en cause. Admettant que les ennuis rencontrés étaient similaires à ceux de Monza le mois dernier, il ne s'était toutefois pas épanché sur la solution trouvée pour éviter de passer un temps rédhibitoire au garage. Tout juste avait-il évoqué un mode différent activé par les pilotes dans les virages.

Dimanche matin, c'est d'abord la Toyota #7 qui a souffert de ce mal mystérieux, avant qu'il ne rattrape la voiture sœur. Sébastien Buemi a dû jouer les cobayes pour la voiture de tête, et c'est ce qui a permis au constructeur nippon de préserver son succès. Vainqueur aux côtés de Kamui Kobayashi et Mike Conway, José María López assure qu'il a fallu aller chercher ce succès dans la souffrance.

"Le problème était réel et sérieux", souligne l'Argentin. "Pour vous donner une idée, la #8 l'a rencontré à Monza et ils ont perdu la course, ils ont passé plus de 50 minutes au stand, ce qui représente pratiquement 14 tours au Mans et, avec une concurrence aussi proche cette année, je crois que nous n'aurions même pas terminé parmi les cinq ou six premiers."

"Le problème est en cours d'analyse, car c'est arrivé à deux reprises. Nous pensons que ce pourrait être dans le réservoir, qui vient d'un fournisseur et qui était déjà fabriqué. Il pourrait y avoir un problème avec un lot. En gros, les deux pompes à essence que nous avons étaient bouchées. Elles étaient de plus en plus bouchées et les relais devenaient de plus en plus courts. Elles étaient bouchées et lorsque l'on rentrait au stand pour ravitailler, ça permettait de les déboucher, mais il y en avait de plus en plus [de résidus] et nous pouvions faire de moins en moins de tours."

Toyota voulait à tout prix éviter de rentrer ses Hypercars au garage pour réparer le réservoir car l'intervention aurait pris "au moins 45 minutes" d'après Pascal Vasselon. À force d'entêtement, c'est une solution proposée par un ingénieur qui a porté ses fruits, non sans solliciter l'habileté des pilotes au volant.

"Le problème était vraiment important", insiste López. "Je l'ai découvert dans la matinée avant de remonter dans la voiture, à sept heures de l'arrivée je crois. C'est pour ça que je dis que c'était vraiment une victoire collective. Dominic [Gardener], l'un des principaux et plus expérimentés ingénieurs a eu une idée, qui était de faire une procédure sur le volant à chaque freinage pendant que l'on pilotait ; une tâche assez compliquée à 350 km/h, en appuyant sur un bouton alors que l'on s'apprêtait à freiner, et en appuyant de nouveau dessus quand on commençait à accélérer. Sachant qu'en même temps on double des voitures."

"Grâce à ça, en gros ça coupait la pompe, ça arrêtait de tirer du carburant et avant d'accélérer on remettait ça en route. On devait le faire à chaque virage. C'est ce qui nous a permis d'aller au bout. Mais il y avait toujours un doute, car nous ne savions pas ce qui se passerait en faisant ça pendant six heures. Il y a eu une longue attente et une longue souffrance jusqu'à la fin."

Propos recueillis par Federico Faturos

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