Le WEC et l'ACO dévoilent le futur technique du championnat

Des hypercars et supercars à coût accessible, une grande liberté stylistique pour ressembler aux homologues routiers et l'obligation d'avoir recours à l'hybride.

La future réglementation en WEC

La future réglementation en WEC

ACO

G.N., Le Mans - L'ACO et le WEC ont organisé la traditionnelle conférence de presse précédant les 24 Heures du Mans, au cours de laquelle a été annoncée l'arrivée d'une nouvelle réglementation technique anglée autour de trois souhaits de base : réduction des coûts, attractivité pour les constructeurs et les privés, et performance. Elles prendront effet à compter du championnat 2020-2021, avec l'apparition de vraies voitures de course, aux lignes racées, au design s’inspirant des supercars et hypercars.

"En 2020, les voitures feront tourner les têtes", assure Richard Mille, président de la Commission Endurance de la FIA. "Pour le public et les constructeurs, les voitures seront directement représentatives de la marque qu'elles incarnent. Elles seront immédiatement reconnaissables. Les protos 2020 seront toujours hybrides, avec un KERS à l'avant de la voiture quatre roues motrices."

3'20 au tour au Mans avec un quart du budget actuel

Ces prototypes continueront à disposer de grandes performances, avec des temps estimés de 3'20 au Mans, mais exploitées avec un budget limité et contrôlé. Un quart de ce qui a été récemment vu en LMP1, selon les officiels de la discipline. Dans un monde idéal, toutes les variations moteur seront possibles : turbo ou non, atmosphérique ou non.

"Toutes les voitures, sans exception, seront hybrides", précise en revanche Vincent Beaumesnil, directeur sport de l'ACO. "Il s'agit donc de la fin, au terme de la Super Saison 2018-2019, de la notion d'équivalence. Le système sera implanté sur l'avant de la voiture pour permettre une meilleure intégration et un bon ratio performance/coût. Le coût de la performance doit être accessible à tous les concurrents, même aux privés. Chaque constructeur pourra construire son système et le faire homologuer mais devra ensuite le mettre à disposition en leasing à d'autres concurrents".

Un look ravageur

La réglementation 2020 en WEC

L'esthétique des voitures préoccupe beaucoup les organisateurs, qui souhaitent engager constructeurs et fans derrière des éléments de design très reconnaissables et exploitables en termes de message commercial.

"La première chose est la volonté de construire un business model très attractif, séduisant, permettant de faire venir des jeunes générations à l'Endurance, car je suis persuadé que l'Endurance a un potentiel considérable", poursuit Richard Mille. "Nous avons à faire un plan qui est relativement simple et a le mérite d'être très clair et des objectifs précis de budget. Il est évident que la course aux armements doit s'arrêter ; on a toujours des objectifs écologiques avec l'hybride."

"À travers cela, notre souci est de faire un règlement qui soit non seulement incitatif mais qui permette, avec des budgets réduits, d'accéder au pinacle et de gagner les 24 Heures du Mans ou le Championnat du monde d'Endurance. Un système stable dans la durée, avec une réglementation stable sur au moins cinq ans, ce qui permettra aux constructeurs de s'engager sans avoir peur d'un brutal changement de réglementation."

Le design est aligné sur le concept hypercar (2 places) avec un volume intérieur augmenté et plus cohérent par rapport à ce qui est connu sur les hypercars de route. Les dimensions seront ainsi très différentes. Pour des raisons de coûts (gagner du poids coûtant cher), le poids est prévu à 980 kg et c'est sur la distribution des masses que les manières d'équilibrer les performances seront trouvées.

De nombreux constructeurs ont déjà manifesté leur intérêt pour ces futures autos de la catégorie "premium" de l’Endurance avec des hypercars et supercars.

"Une ressemblance avec une marque, même s'il s'agit de prototype, avec des paramètres aéro contrôlés en soufflerie et des mesures de carrosserie pour laisser une grande liberté de dessin aux ingénieurs et stylistes tout en gardant des performances très proches les unes des autres et la présence d'appendices mobiles", décrit Gilles Simon, directeur technique de la FIA, au moment de décrire le projet. "Tous les types d'architectures seront possibles : nous contrôlerons seulement le rendement et le débit d'essence." Tous les concurrents disposeront d'un ECU commun.

Plusieurs noms sont possibles pour cette nouvelle catégorie "LMP1". "On n'a pas encore décidé, ça le sera dans les semaines qui viennent", explique Pierre Fillon, président de l'ACO. "Nous allons consulter nos fans et leur avis compte. Nous allons lancer une grande consultation pour voir comment appeler cette nouvelle catégorie. Nos amis de l'IMSA assistent par ailleurs à toutes les réunions et sont au courant de tout ce que nous faisons."

L'échéance pour que tous les éléments de cette réglementation soient gravés dans le marbre est définie à fin novembre. Cette concertation se fait avec des constructeurs et écuries. 

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