Ogier : "C'est la gestion du trafic qui mène aux plus gros écarts"

Sébastien Ogier sait que sa première participation aux 24 Heures du Mans représente une véritable gageure, alors que le profil de la course est bien différent de ce qu'il a pu vivre jusqu'ici en rallyes, notamment au niveau de la gestion du trafic.

VIDÉO - 24 Heures du Mans : Les temps forts de l'Hyperpole

Le temps est compté pour Sébastien Ogier ! Demain, le pilote français prendra part en effet à ses toutes premières 24 Heures du Mans, sur une Oreca 07 - Gibson alignée par l'équipe Richard Mille Racing.

Qualifié en septième position d'une catégorie LMP2 qui compte cette année 27 engagés, son équipage a manqué de justesse une participation à l'Hyperpole disputée hier soir, cette dernière qui ne comprend que les six voitures les plus rapides de chaque catégorie (cinq dans le cas des Hypercars).

Cela ne l'a pas empêché d'effectuer un ultime roulage qui s'est avéré bienvenu dans la poursuite de son apprentissage de la classique mancelle, à l'occasion des EL4 courus de nuit dans la foulée de l'Hyperpole.

La première participation d'Ogier aux 24H est un événement particulièrement remarqué dans le paddock

La première participation d'Ogier aux 24H est un événement particulièrement remarqué dans le paddock

L'octuple Champion du monde des Rallyes a ainsi pu poursuivre son acclimatation à ces conditions de course atypiques pour lui : passée l'appréhension de nouveaux points de repère en piste, le Français doit encore se faire la main sur la gestion du trafic lorsque la visibilité est dégradée : "Ce n'est pas simple, surtout dans les rétros et encore plus de nuit", a-t-il expliqué jeudi.

"Pouvoir distinguer les phares, savoir s'ils sont loin ou non… Alors on essaye d'avoir les infos avec le team, notamment si c'est une hypercar pour ne pas les embêter. En ce qui concerne les drapeaux bleus, je ne peux pas dire qu'on ne leur fait pas confiance, mais le fait est qu'ils sont toujours là : quand tu es en train de doubler des GT tu ne sais pas si le drapeau bleu t'est adressé ou si c'est pour l'autre voiture. C'est un peu le bordel à ce niveau, et il faut donc faire davantage confiance à ses yeux et à ce que tu vois. Mais je pense qu'au final c'est aussi un des côtés sympas de la course ici, et je dirais qu'au-delà de la performance c'est la bonne gestion du trafic qui mène aux plus gros écarts."

Un sprint au cœur d'une course d'endurance

Paradoxalement, la plus célèbre course d'Endurance au monde a réservé un véritable sprint à Ogier dans sa découverte de la discipline. En effet, le tricolore se doit d'être prêt alors qu'il n'a eu la possibilité de rouler pour la première fois sur les 13,629 km du circuit des 24H que dimanche dernier, lors de la journée test qui avait lieu jusqu'ici bien plus en amont de la semaine de compétition.

Pas idéal dans ces circonstances d'être prêt à temps, mais le professionnalisme et la capacité d'adaptation du Français ne sont plus à démontrer, et celui-ci avait au moins une idée déjà bien précise de ses axes de progression en vue du week-end : "Globalement je dirais [qu'une amélioration des chronos] passe par l'utilisation de la piste, de ses vibreurs et de sa largeur", reprend-il.

Ogier doit se faire aux spécificités du célèbre double tour d'horloge en un laps de temps limité

Ogier doit se faire aux spécificités du célèbre double tour d'horloge en un laps de temps limité

Être plus régulier et se rapprocher de son coéquipier

Mais au-delà d'être rapide, c'est bien entendu la régularité qui va primer en course : "Franchement, mis à part le fait de prendre nos repères il va aussi falloir essayer de trouver cette constance, non seulement seul en piste mais également se faire une bonne idée d'où on peut doubler, quel type de voiture, et comment optimiser notre grip."

"Après, étant donné qu'on n'a pas été très à l'aise avec la voiture lors des deux dernières courses on a beaucoup travaillé au niveau des réglages, et le fait est qu'on avait des besoins assez similaires avec Charles [Milesi, l'un de ses deux coéquipiers avec Lilou Wadoux], et en ce sens c'est cool qu'on soit parvenus à trouver des solutions qui, on espère, porteront leurs fruits en course sur les plus longs relais. Mais, à priori, même sur les fins de longs relais on a observé moins de dégradation qu'on avait ces derniers temps, donc cela a l'air d'aller dans le bon sens."  

Si l'objectif global d'Ogier pour cette première participation aux 24 Heures du Mans est de faire bonne figure, le Français entend également se rapprocher petit à petit des performances de Milesi au sein de l'équipe, en bon compétiteur qu'il est, même si pour l'heure il lui est encore difficile de juger du delta le séparant de son coéquipier. "Pour l'instant j'ai encore un peu de mal à estimer l'écart qui nous sépare de lui. On est derrière, ça c'est évident, mais l'objectif est bien sûr de se rapprocher, et on va faire de notre mieux."

Propos recueillis par Basile Davoine et Benjamin Vinel

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