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Porsche en LMP1 - Le Mans 2014, demi-succès en trompe-l'œil

Porsche en LMP1, c'est fini. Avant de relever d'autres défis, les dirigeants de l'équipe allemande reviennent sur les moments clés qui ont jalonné le programme à succès du constructeur mythique.

#20 Porsche Team Porsche 919 Hybrid: Timo Bernhard, Mark Webber, Brendon Hartley

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James Holland

2014-2017 : La saga Porsche en LMP1

Retour sur le programme Porsche en LMP1, ponctué de trois victoires aux 24 Heures du Mans et de six titres mondiaux.

Avec la création du Championnat du monde d'Endurance en 2012, les constructeurs ont pu trouver une plateforme idéale pour faire briller leur technologie aux quatre coins du globe. Mais l'ADN du FIA WEC reste évidemment profondément articulé autour de son joyau : les 24 Heures du Mans.

En décidant de lancer son programme LMP1 en 2011, Porsche avait donc logiquement en tête la priorité de renouer avec la victoire dans la Sarthe. Trois ans plus tard, on retrouvait deux 919 Hybrid au départ du double tour d'horloge, avec la passion logique générée par un nom aussi mythique dans l'Histoire de l'Endurance. Mais ce retour fut laborieux, avec des performances prometteuses mais un niveau de fiabilité loin du compte pour espérer mettre des bâtons dans les roues d'Audi et Toyota jusqu'au drapeau à damier.

"Cette course est arrivée beaucoup trop tôt pour nous", admet sans détour Fritz Enzinger, vice-président LMP1 de Porsche. "Nous n'avions fait qu'un seul test de simulation, et à part ça nous n'avions jamais fait plus de six ou sept heures. La partie opérationnelle des essais n'a vraiment bien fonctionné qu'à partir de décembre [2013], après avoir éradiqué les vibrations [du moteur]. Nous n'avions que deux courses de six heures derrière nous, et elles ne s'étaient pas déroulées sans heurts. Le fait d'avoir mené les 24 Heures du Mans après vingt heures de course a suscité des espoirs à court terme qui n'étaient pas raisonnables. Les défaillances du moteur et de la transmission ne sont pas survenues par surprise."

#14 Porsche Team Porsche 919 Hybrid: Romain Dumas, Neel Jani, Marc Lieb

Directeur d'équipe, Andras Seidl appuie ce constat : "Nous n'étions pas préparés pour durer 24 heures, pas plus que nous n'étions prêts au niveau de l'équipe pour concourir avec les favoris. Nous avions des problèmes de stabilité, nos arrêts au stand étaient mauvais et nous n'avions pas la rapidité. Nous avons vraiment été chanceux en course, et ça a donc été considéré comme un succès partiel. Même si, de manière réaliste, on ne pouvait pas attendre plus pour une première année avec un projet aussi complexe, cette course était bien en dessous de mes standards."

Bien que le sachant déjà, toute l'équipe Porsche a appris lors de cette première participation au Mans que l'approche devait y être totalement différente que sur les autres courses de six heures.

"En deux semaines au Mans, on traverse beaucoup de situations extrêmes avec l'équipe, à la fois techniques et personnelles", fait remarquer Andreas Seidl. "Aucune autre course ne peut s'y comparer. C'est une épreuve au format particulier, et la pression est énorme. Tout le monde sait que cette opportunité se présente seulement une fois par an : il n'y a pas de seconde chance."

"La pression due au fait d'être là-bas avec Porsche, à la fois interne et externe, est immense. Elle augmente un peu plus chaque jour, jusqu'à ce que les voitures soient sur la grille de départ. J'étais toujours conscient du fait que, en dépit de la meilleure préparation, il fallait beaucoup de chance pour terminer cette course, et même plus pour la gagner. Mais c'était notre mission. Faire face au défi d'attendre avant de se jeter dans la fosse aux lions est spécial, et ça me manquera. Ça n'arrive que là-bas."

Car c'est le paradoxe : disposer du meilleur package technique, de l'expérience humaine, des meilleurs pilotes, ne suffit pas toujours aux 24 Heures du Mans. De par l'histoire qui s'est écrite en 2016 et 2017, avec les incroyables ennuis de fiabilité rencontrés par Toyota, le clan Porsche en a fait l'expérience positive.

"Gagner Le Mans demande de la chance", concède Andreas Seidl. "Pas seulement en piste, mais aussi dans les stands, lors des arrêts, et pendant la préparation. Tous les fournisseurs doivent livrer des pièces de qualité parfaite, rien ne doit mal se passer lors de l'assemblage des composants à Weissach, les opérations de l'équipe doivent fonctionner parfaitement pendant les deux semaines du Mans… Quand je pense au nombre de gens qui étaient mpliqués pour Le Mans, et à tout ce qui aurait pu mal se passer, je suis parfaitement conscient de la part de chance qui existe."

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