Pourquoi la Toyota n°5 a-t-elle été déclassée ?
En plus d’avoir perdu l’occasion de remporter sa première victoire aux 24 Heures du Mans à l’orée du dernier tour, dans les terribles conditions que l’on sait, Toyota a immédiatement perdu la deuxième place qui était dévolue à la TS050 Hybrid n°5.
Les commissaires n’ont pas hésité longtemps, même si cela a pu surprendre le public et les spectateurs déjà médusés par la malchance qui a accablé l’équipe japonaise. Et pour cause, le Règlement Spécifique des 24 Heures du Mans est parfaitement clair et ne laisse aucune place au doute ni à l’interprétation.
Victime d’une perte de puissance - dont Toyota n’a pas encore communiqué la cause exacte - Kazuki Nakajima s’est immobilisé dans la ligne droite des stands à trois minutes de l’arrivée. Quelques instants plus tard, après avoir été dépassé par la Porsche n°2, le pilote japonais a pu relancer la machine et a bouclé son 384e tour. C'est autant que le futur vainqueur et davantage que la voiture sœur, finalement classée deuxième avec 381 tours au compteur.
Ce que dit le règlement
L’article 10.15 du Règlement Spécifique des 24 Heures du Mans précise plusieurs conditions pour qu’une voiture soit classée. L’alinéa d) impose la condition suivante : "Après 75 % du temps de course : avoir parcouru au moins 50 % de la distance couverte par la voiture en tête de la course sous peine de mise hors course."
Ce critère a bel et bien été rempli par la Toyota n°5, mais la condition suivante, évoquée par l’alinéa e), stipule qu’il faut "parcourir son dernier tour en moins de 6 minutes (ligne de départ/arrivée-ligne de départ/arrivée ou boucle de sortie des stands-ligne de départ/arrivée), sauf en cas de force majeure à l’appréciation des Commissaires Sportifs".
Or, Nakajima a mis près de huit minutes pour parcourir le tour final lui permettant de rallier l’arrivée. Le cas de force majeure n’a pas été retenu par les Commissaires Sportifs car l’arrêt de la Toyota n°5 n’en était pas un, mais simplement la conséquence d’un problème de fiabilité, relevant du sportif.
Un précédent en 2007
Ce règlement très précis démontre également qu’il n’y avait aucune solution pour le contourner, car l'article en question se conclut par la mention suivante : "Il est interdit de s’arrêter sur la piste en attendant la présentation du drapeau à damier."
On note toutefois un précédent, en 2007, lorsque Sébastien Bourdais avait immobilisé sa Peugeot 908 à quelques mètres de la ligne avant de la franchir. À l’époque, le constructeur français avait conservé la deuxième place de l’épreuve après avoir réussi à convaincre les Commissaires Sportifs.
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