Deux accrochages en qualifs, autant d'alertes chez Toyota

Si l'accrochage de Mike Conway (Toyota #7) avec une LMP2 a été très médiatisé, Sébastien Buemi révèle avoir également connu une touchette lors de la Q1 des 24 Heures du Mans.

#7 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Mike Conway, Kamui Kobayashi, Jose Maria Lopez

Photo de: Rainier Ehrhardt

B.V., Le Mans - Lors de la première séance qualificative des 24 Heures du Mans, les deux Toyota ont connu des fortunes bien diverses. Tandis que la #7 du trio Kobayashi-Conway-López a signé la pole position provisoire en 3'17"161, la #8 d'Alonso-Buemi-Nakajima n'est que quatrième, reléguée à deux secondes et demie de la voiture sœur.

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Cette Q1 a été marquée par le spectaculaire accrochage de Mike Conway avec la DragonSpeed #31 de Roberto González, lequel vaut au Britannique un stop-and-go de trois minutes avec sursis en course pour non-respect du double drapeau jaune alors agité ; Il a même fallu changer la monocoque de la TS050 Hybrid suite à l'impact, puisqu'elle était fissurée. Cependant, Sébastien Buemi s'est également fait piéger au dernier virage, provoquant un contact passé inaperçu avec une Aston Martin.

"J'ai plongé un peu tard, honnêtement", reconnaît Buemi, interrogé par Motorsport.com lors de son point presse au sujet de cet incident. "C'est de ma faute. J'étais en avance d'une seconde et demie sur notre temps, c'était le dernier virage. Je voulais faire le temps, j'ai pris un peu trop de risques. Je ne l'aurais pas fait en course."

Comme toujours, le début de séance a été crucial pour réaliser un bon chrono, mais seule la Toyota #7 a alors tiré son épingle du jeu, prenant un avantage provisoire mais non négligeable sur la #8. "Je déteste le format des qualifs au Mans, mais ce n'est pas nouveau, je le dis assez souvent", déplore Buemi. "Je ne dirais pas que ce n'est que de la chance, mais c'est de la chance à 90%. Il n'y a pas trois secondes d'écart entre la #7 et la #8, c'est juste qu'on n'a pas pu faire le tour, alors que la #7 a plus ou moins réussi à faire un tour. En plus, quand [Kamui Kobayashi] aborde la chicane Ford, il sait que son tour est fichu. Mais le gars devant finit par se louper et sort de la piste. Là, [Kobayashi] peut finir le tour et il fait un temps."

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi

Un format qualificatif loin d'être optimal ?

C'est la huitième participation de Sébastien Buemi aux 24 Heures du Mans. Vainqueur de l'édition 2018, le Suisse ne manque pas de réitérer ses critiques du format qualificatif actuel et ses propositions pour l'améliorer, le sujet étant récurrent chaque année.

"Tout le monde va attendre au bout de la pitlane", explique Buemi quant à la situation actuelle. "L'idée, c'est de ne pas être trop loin pour tous les dépasser dans le tour de sortie. Ensuite, tu espères que ce premier tour [chronométré] est libre. Mais tu n'es pas à l'abri qu’il y ait un amateur qui sort des stands et qui se retrouve en plein milieu du premier virage au moment où tu lances ton tour. Ça arrive assez souvent. C'est pour ça que je n'aime pas ce système, parce que c'est nul. C'est nul d'aller attendre un quart d'heure au bout de la pitlane en espérant que tu vas peut-être avoir un tour libre au tout début."

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"[Les amateurs] ont des voitures beaucoup plus fiables qu'à l'époque, ce qui fait qu'ils sont moins en train d'économiser. À l'époque, à la dernière séance d'essais qualifs, une heure avant la fin, déjà ils parquaient tous la bagnole, ils avaient fait le temps, puis tu pouvais y aller. Là, les mecs roulent tous à bloc, il y a tout le temps 50 voitures en piste. C'est impossible, on en dépasse entre cinq et dix par tour ! Tant que tu les dépasses sur les lignes droites, ça va, mais dès que tu arrives dans un virage, hop, tu as perdu une seconde ou deux. C'est pour ça que je n'aime pas du tout ce système."

"Il faudrait séparer les LMP et les GT comme en WEC, c'est tout. Moi, j'avais une idée : tu les sépares à une heure de la fin. Comme ça, les gens restent super intéressés. Par exemple, de 23h à 23h30 les GT, et de 23h30 à minuit les LMP. Tu sais que le temps va se faire, et tout le monde va regarder et rester jusqu'au bout. Alors que là, on va partir à 19h et on sait qu'à 19h05, c'est plié : soit on a fait le temps, soit on ne l'a pas fait. Je trouve un peu dommage de ne pas faire quelque chose d'optimisé. Hier, tu vois la #8 à deux ou trois secondes de la #7, ça ne fait pas professionnel."

Sébastien Buemi, Toyota Gazoo Racing

La menace SMP

Avant même la première séance qualificative, Toyota avait désigné les LMP1 privées de SMP Racing comme des adversaires crédibles pour la pole position, une idée accueillie avec un certain scepticisme par l'écurie russe. Il n'empêche qu'à l'issue de la Q1, la SMP #17 était à moins d'une demi-seconde de la Toyota #7 grâce à un excellent tour d'Egor Orudzhev, et selon Sébastien Buemi, celle-ci a une certaine marge d'amélioration... mais le constructeur nippon également.

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Lorsque nous lui demandons s'il est surpris par ce chrono de 3'17"633 par SMP, Buemi répond : "Pas du tout. Ils peuvent faire mieux que ça. À la Journée Test, ils nous mettent deux ou trois dixièmes dans le secteur 1, ils font quasiment le deuxième secteur comme nous, ils perdent trois secondes dans le dernier. On savait très bien que c'était du pipeau et qu'ils allaient pouvoir faire le temps ! Mais hier, quand il fait son 3'17"6, il est gêné par du trafic. Tu vois très bien qu'ils vont être très proches, peut-être juste devant ou derrière, voire à sept ou huit dixièmes."

D'autant que la pole position, "c'est un gros coup marketing pour eux. Ils vont vouloir essayer. Après, je ne sais pas combien ils ont de marge. Notre voiture, c'est la même que l'année passée, donc il n'y a pas de raison, si les conditions sont bonnes, que l'on ne puisse pas faire 3'15, même si la piste en général est moins rapide par rapport à la Journée Test." Toyota avait effectivement signé la pole 2018 en 3'15"377.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

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