Au moindre pépin, la Toyota #8 assurera le titre mondial

Largement favorite pour remporter le Championnat du monde d'Endurance, la Toyota #8 ne prendra pas de risques inconsidérés dans la course à la victoire des 24 Heures du Mans.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

Marc Fleury

B.V., Le Mans - Trente points. C'est l'écart qui sépare la Toyota #8, leader du FIA WEC, de la #7, qui a grappillé une unité avec la pole position des 24 Heures du Mans. Pas moins de 38 points sont en jeu lors du double tour d'horloge sarthois, et l'équipage Alonso-Buemi-Nakajima se doit donc de finir la course dans le top 7 pour être sacré en cas de succès de la voiture sœur.

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La victoire aux 24 Heures du Mans représenterait habituellement l'objectif absolu de tous les engagés pour cette course légendaire, mais son nouveau statut de Super Finale implique d'autres facteurs à prendre en compte, comme l'expliquait Sébastien Buemi après la première séance qualificative.

"Cette année, on est dans une situation un peu ambiguë", confiait Buemi. "D'habitude, Le Mans, c'est au début du championnat. C'est la course à gagner. Tu pars, c'est à fond. Si tu gagnes la course, de toute façon, tu as un tel avantage au championnat – un peu moins cette année, parce que les points ne comptent pas double [mais sont multipliés par 1,5, ndlr] – que le championnat est plus ou moins plié."

"Là, c'est très différent : la course est la dernière, on a une grosse avance au championnat, donc en l'occurrence, on peut se permettre de terminer septième et que la #7 fasse la pole et gagne la course. Puis d'un autre côté, tu veux la gagner. Mais tu te dis que le championnat est aussi important. Si tu tentes tout pour gagner la course, tu peux tout perdre : la course et le championnat."

"Ce qu'on va faire, c'est qu'on part avec l'envie de gagner la course. Si par exemple au bout de trois heures on a un petit problème pour X ou Y raison, comme une crevaison, on va se concentrer sur le fait de terminer la course dans le top 7." Cette approche est d'autant plus cruciale que le top 6 se tenait dans un mouchoir de poche en qualifications, à savoir 1,3 seconde.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

Ce sera la huitième participation de Buemi en Sarthe, lui qui est monté sur le podium en 2013 et en 2014 avant de s'imposer en 2018, toujours avec Toyota. Le Suisse commence donc à jouir d'une certaine expérience de la classique mancelle mais aussi d'une gestion compliquée de sa propre énergie le jour de la course, avec un warm-up dès 9h le samedi mais une épreuve qui ne s'achève que 30 heures plus tard le dimanche.

"Quand tu es dans la voiture, tu es très concentré, donc automatiquement, ça consomme de l'énergie", explique Buemi. "Et quand tu es dehors, tu as tellement peur qu'il arrive quelque chose que ça te bouffe une énergie incroyable. En fait, que tu sois dans la voiture ou en dehors, tu consommes de l'énergie."

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"Je dirais même qu'objectivement, dans la voiture tu consommes moins qu'en dehors, à la fin de la course. Parce que si tu es devant, les deux dernières heures, tu sais que tu ne roules plus, c'est la croix et la bannière ! Tu essaies de ne pas regarder la télé, mais tu y vas toutes les 30 secondes. Le temps ne passe pas, les minutes ne descendent pas. Bref, c'est terrible."

Sébastien Buemi, Toyota Gazoo Racing

Le risque de pluie est quasi nul pour cette 87e édition des 24 Heures du Mans, et ce n'est pas pour déplaire à Buemi, bien qu'il apprécie ces conditions tant qu'elles sont modérées.

"Le problème, c'est que ce n'est jamais mouillé comme c'est bien", regrette le pilote Toyota. "Il ne faut pas oublier un truc : les routes des Hunaudières, c'est du goudron qui est fait pour tenir le choc. Il y a très peu d'absorption, parce que quand tu absorbes et que ça gèle, ça casse le goudron. C'est du goudron très lisse, donc l'eau ne rentre pas dans le goudron, ce qui fait qu'elle reste sur la piste. Tu te retrouves à avoir énormément de projections d'eau et tu ne vois plus rien, voire de l'aquaplaning. Ça devient très dangereux."

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"Par conséquent, ce n'est pas très sympa de jouer une année de travail sur une sorte de patinoire. Tu ne peux pas te permettre de rouler à 120 km/h parce que tu n'y vois pas. Donc tu roules à fond et tu espères qu'il n'y a pas un mec qui est arrêté devant. Par contre, quand c'est juste un peu humide, que tu y vois et que la piste est mouillée, ça, c'est super à rouler."

Buemi a par ailleurs confirmé, comme c'est généralement le cas pour l'équipage de la Toyota #8, qu'il allait prendre le départ, avant de passer le relais à Fernando Alonso et Kazuki Nakajima ; les trois hommes se succéderont au volant de la TS050 Hybrid avant que Nakajima ne franchisse la ligne d'arrivée... si tout se passe comme prévu.

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima, Fernando Alonso

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