Trafic, pluie, réglages, fiabilité : Toyota doit gérer les risques

Toyota peut aborder les 24 Heures du Mans avec une certaine sérénité mais pas sans humilité. Car Pascal Vasselon le rappelle, "beaucoup de choses peuvent mal se passer pendant une course de 24 heures".

#7 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Mike Conway, Kamui Kobayashi, Jose Maria Lopez

Photo de: Toyota Racing

Même si les pilotes s'attendent à un cru des 24 Heures du Mans "plus dur que l'an dernier", Toyota débarque évidemment dans la Sarthe avec l'étiquette de grandissime favori. Le constructeur japonais le sait : s'il fait tout à la perfection ce week-end, une troisième victoire consécutive lui tend les bras. Néanmoins, l'Histoire mancelle tout comme celle de la marque sur cette épreuve oblige à l'humilité. Au Mans, rien ne se passe jamais vraiment comme prévu, et si la TS050 Hybrid est une voiture éprouvée autant que performante, il conviendra de gérer les risques. Et Pascal Vasselon ne le cache pas, "il y en a un grand nombre".

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"On sait que beaucoup de situations peuvent devenir hors de contrôle", prévient le directeur technique de l'équipe nippone, qui ne manque pas de les énumérer. "On ne peut jamais exclure que l'on ne trouve pas le bon set-up, mais ce risque-là n'est quand même pas très fort. Le risque concernant le trafic est énorme. S'il pleut – et il est prévu qu'il pleuve pendant la nuit – Le Mans sous la pluie… Chapeau aux pilotes, c'est un exercice extrêmement difficile et périlleux, donc là, le risque va d'un coup augmenter très fortement. Et puis il y a toujours le risque d'une combinaison de circonstances qui nous fait utiliser la voiture dans une configuration dans laquelle elle n'est pas prévue."

"On peut avoir des problèmes, non pas de fiabilité parce que l'on n'en a plus sur cette voiture, mais des problèmes de qualité, c'est-à-dire un des éléments d'une voiture qui n'est pas au niveau attendu. Il peut se passer énormément de choses. On sait malheureusement, par expérience, que beaucoup de choses peuvent mal se passer pendant une course de 24 heures."

Avec le sérieux évident d'une équipe d'usine, Toyota va donc tenter de dérouler son programme sans heurt à partir de ce jeudi, sachant que les heures de piste seront nombreuses et vont s'enchaîner rapidement compte tenu du format condensé de cette édition particulière. Le premier verdict sera celui du chronomètre, avec beaucoup d'incertitude tant que le niveau de performance de la piste n'a pas été découvert, qui plus est en l'absence de Journée Test.

"Au Mans, l'état de la piste est totalement déterminant sur les niveaux de chronos que l'on peut faire", insiste Pascal Vasselon. "On a vu sur des journées d'essais au Mans que l'on était trois secondes plus lent que ce que l'on attendait parce qu'il y avait eu un événement dans les jours précédents. Donc je ne m'engagerai certainement pas sur un niveau de chronomètre. Théoriquement, il n'y a pas de raisons que l'on ne fasse pas les chronos des années précédentes, au poids près, mais on devrait être dans la même zone que les années précédentes, sauf si le niveau d'adhérence de la piste a été dégradé pour une raison ou une autre. En principe, on devrait reproduire les chronos des années précédentes."

Un dernier chrono avant les adieux ?

L'équipe Toyota Gazoo Racing avec la TS050 Hybrid et ses trophées

Bien que ce ne soit pas un objectif affiché, faire les adieux au LMP1 en améliorant le record de la piste signé par Kazuki Nakajima en 3'14"791 constituerait un joli symbole.

"Nous ne savons pas à quel point la piste sera rapide", confirme Sébastien Buemi. "Par exemple, en 2019, elle était finalement pas mal plus lente qu'en 2018. Pourquoi ? Je ne sais pas. Et le vent peut jouer un grand rôle, car comme on le voit, il y a de longues lignes droites. De plus, nous sommes sept kilos plus lourds que l'an dernier. En toute honnêteté, c'est très difficile à juger. Je devrais dire que sur le papier, nous devrions être capables de reproduire 3'14 ou 3'15, mais si la piste est meilleure, nous pouvons potentiellement améliorer un peu le record de la piste. Si la piste est pire, nous serons potentiellement un peu plus lents. La piste est très longue, donc si elle est un peu meilleure, on peut faire une grande différence, et si elle est un peu plus lente, on peut aussi perdre beaucoup."

L'édition 2020 va se lancer, et marquer la dernière apparition dans la Sarthe du prototype LMP1 hybride de Toyota. Une page d'Histoire s'apprête à se refermer avant de se tourner définitivement vers l'Hypercar, avec des performances qui seront plus modestes.

"On a tous adoré cette génération de LMP1 qui restera, maintenant c'est quasiment sûr, dans les annales pour longtemps comme étant la formule la plus rapide au Mans", conclut Pascal Vasselon. "Clairement, on aura un petit regret. Mais la vie n'est pas faite de regrets et il nous faut voir ce que la nouvelle série va nous amener en termes de nouveaux compétiteurs, de nouvelle formule de course. Il faut regarder vers l'avenir et pas seulement regretter le passé."

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