Johann Zarco leader à la mi-saison : "Rien n'est encore fait"

Neuf mois ont passé depuis son sacre, neuf mois durant lesquels il a eu à digérer ce titre de Champion du monde et l'accomplissement qu'il représentait après des années d'investissement, puis se reconcentrer pour atteindre le nouvel objectif qu'il s'est fixé : continuer à gagner.

La dernière manche en date, disputée en Allemagne, marquait le cap de la mi-saison. Alors qu'il lui avait fallu huit Grands Prix pour retrouver le sommet de la hiérarchie, le pilote français a profité de cette course du Sachsenring pour se constituer l'avance la plus forte qu'ait connu le championnat jusqu'à présent : 25 points.

Il revient de loin, Johann Zarco, lui qui figurait au 14e rang lors des essais de Jerez, en mars, première séance officielle de la pré-saison réunissant l'ensemble du plateau. "Ça a été très dur pour moi après les tests de Jerez. Ensuite, sur les premières courses, je n'ai pas semblé aussi fort que l'année dernière mais cela fait partie de notre travail", assure-t-il, semblant plus apaisé que jamais maintenant qu'une couronne mondiale trône fièrement à son palmarès.

C'est probablement ce qui explique qu'il ne se soit pas laissé décontenancer par un Grand Prix du Qatar manqué. Dès la deuxième manche, en Argentine, il réinvestissait la plus haute marche du podium. "C'est là que j'ai pu me dire : 'On est de retour aux affaires'", résume-t-il.

"J'ai eu des difficultés et je me suis rendu compte que si je voulais gagner des courses, je ne pouvais pas faire du copier-coller de 2015", expliquait le Français à Motorsport.com au printemps, après un début de saison bien différent de la domination qu'il exerçait quelques mois plus tôt. Il lui a fallu attendre le Grand Prix d'Italie avant de retrouver la saveur de la victoire, mais depuis plus rien ne l'arrête - à part la pluie d'Assen, où il s'est sagement contenté de la deuxième place derrière un Takaaki Nakagami transcendé.

Se réveiller avec le sentiment de devoir être champion

À 26 ans, Johann Zarco a indéniablement passé un cap dans sa carrière, et la promesse de sa future promotion en MotoGP arrive à point nommé. Pas question pour autant d'aborder ses dernières courses Moto2 en dilettante : le Cannois n'est pas homme à faire les choses à moitié et il ne sait que trop bien à quel point il est précieux de savoir maintenir une dynamique victorieuse pour en faire les fondations des succès futurs.

Il assure que ce qui a changé depuis l'an dernier, c'est essentiellement son statut de Champion du monde en titre et la sensation de devoir rééditer ce succès pour en être à la hauteur. "Quand je me réveille chaque matin en pensant que je suis le champion, cela m'ajoute de la pression. L'année dernière, je me levais en pensant que je voulais devenir champion et maintenant c'est avec le sentiment que je dois l'être", explique-t-il.

"Tout le monde veut gagner. C'est la raison pour laquelle c'est toujours difficile, et dans le même temps c'est intéressant une fois qu'on commence à comprendre cela. C'est un plaisir de comprendre cette difficulté et ça l'est encore plus de trouver la solution pour être plus fort", poursuit Johann Zarco. "L'une des choses positives avec le Moto2, c'est qu'on a tous la même moto et les mêmes pneus, et c'est la raison pour laquelle on est tous si proches et qu'on attaque à la limite chaque week-end. Être toujours à la limite, c'est très dur physiquement et mentalement."

Dans un peu plus de trois mois, la campagne Moto2 sera terminée et l'on connaîtra le nom du Champion du monde 2016, lequel se trouve très probablement parmi le trio Zarco-Rins-Lowes, trois futurs promus du MotoGP.

"On a huit courses en trois mois et cela rend notre job beaucoup plus difficile à la fois physiquement et mentalement", prévient Zarco, qui ne perd pas sa cible des yeux : "Je me sens bien et je suis heureux d'être en tête du championnat. C'est très important dans la lutte pour le titre. Je me sens bien sur la moto et j'ai la mentalité pour attaquer à 100%. On a fait beaucoup, mais on n'en est qu'à la mi-saison et il nous faut rester très concentrés pour la seconde moitié du championnat, parce que je pense que rien n'est encore fait."

^{Tasse Yamaha Valentino Rossi, en vente sur Motorstore.com}