Interview

Luca Marini - "L'expérience des autres a un peu fait la différence"

Luca Marini vient de clore sa première saison mondiale. Très observé en sa qualité de demi-frère de Valentino Rossi, il s'est efforcé de prendre ses marques avec sérieux et tire à présent les leçons de cet apprentissage.

Luca Marini, Forward Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Luca Marini, Forward Team
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Athina Forward Racing, Kalex
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing avec une livrée spéciale Mugello
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini, Forward Racing
Luca Marini et Valentino Rossi

Titularisé 20 ans après son illustre aîné, sa grande taille a poussé Marini à faire son entrée d'emblée en catégorie Moto2, après avoir découvert le championnat avec deux wild-cards ces dernières années tandis qu'il faisait ses gammes en championnat d'Espagne. Cette première campagne complète disputée avec Forward Racing s'est soldée par une 23e place encore modeste au championnat. À l'approche du dernier Grand Prix de la saison, il était encore en lice pour le titre de Rookie de l'année, finalement remporté par Xavi Vierge pour trois points. Son résultat reste cependant un succès à ses yeux et il y voit plus clair désormais sur la manière de doser sa prise de risque en course.

"Sincèrement, me retrouver à Valence en lutte pour le titre de Rookie de l'année, [c'était] vraiment incroyable. Au début de l'année, c'est un objectif auquel je ne pensais vraiment pas", admet-il dans une interview accordée à Motorsport.com. "Je suis un peu désolé de ne pas y avoir pensé dès le début, parce que j'ai probablement exagéré sur certaines courses alors que j'aurais pu marquer des points importants. Si j'avais commis quelques erreurs en moins, je serais arrivé en Espagne avec plus de points d'avance."

"Mais au début de l'année, je ne pensais pas pouvoir me battre contre des gens comme Oliveira, qui était très fort en Moto3 l'année dernière", pointe le pilote italien. "La même chose vaut pour Vierge, qui avait disputé la moitié du championnat l'année dernière et qui, en 2016, a fait la différence sur les pistes qu'il connaissait déjà, compensant une première partie de saison difficile. Il y a aussi des pilotes comme Edgar Pons, qui l'année dernière me battait tout le temps en CEV."

S'il a été contraint à l'abandon par six fois et n'est entré dans les points que sur un tiers des courses, l'Italien a réussi à se faire remarquer à plusieurs reprises, et en particulier avec sa sixième place sur la piste mouillée du Sachsenring. "Disons que j'ai obtenu de très bons résultats sur le mouillé, mais je ne me suis jamais donné à 100% parce que je voulais toujours aller au bout étant donné que c'était ma première année", tempère-t-il. "Par exemple, au Sachsenring, j'étais quatrième mais à un certain moment j'ai commencé à me dire que le plus important c'était de finir la course. Peut-être qu'en attaquant plus j'aurais pu finir quatrième, ou même troisième."

"Le même discours vaut pour la Malaisie, où j'ai signé le meilleur temps dans le dernier tour, mais là non plus je n'ai pas réussi à me donner à 100%. À Brno, je voulais essayer d'attaquer pour voir, avant de comprendre que ça ne servait à rien, mais dès que j'ai ralenti un peu, j'ai glissé… J'aurais mieux fait d'attaquer !" sourit Marini. "J'aimerais me mettre à l'épreuve en me donnant à 100%, même sur le mouillé, parce que je crois que je pourrais obtenir quelques résultats intéressants. Ceci dit, le plus important c'est d'être compétitif sur le sec car la majeure partie des courses se disputent dans ces conditions."

Sur le sec, justement, Marini a eu une excellente opportunité de briller au Mugello, sachant qu'il y a décroché sa meilleure qualification de la saison (10e), mais une chute avec Álex Márquez l'a mis hors-jeu dès le troisième tour. "Je pense que ça a été mon plus beau week-end, si l'on exclut la course. J'ai d'emblée signé des chronos incroyables, mais c'est surtout le goût de piloter une moto au Mugello qui m'a procuré des émotions que je n'ai ressenties nulle part ailleurs. C'était assurément une opportunité gâchée sur le sec, mais d'autres ont été gâchées par ma faute."

"Le bilan est absolument positif, parce que j'ai énormément progressé depuis le début de l'année, à la fois en tant que pilote et en tant que personne", se félicite finalement Luca Marini. "Au début de l'année, je n'étais pas très régulier, j'ai donc essayé d'y travailler dans la seconde partie du championnat et je pense avoir réussi à progresser, parce que j'ai obtenu de meilleurs résultats sur plusieurs courses consécutives. Mais je crois que l'expérience des autres a un peu fait la différence, plus pour le rapport qu'ils ont avec leur moto que pour le reste."

"Quand je vois devant moi des gens comme Zarco, Lüthi, Baldassarri et Morbidelli, ils ont un feeling vraiment incroyable avec la moto. Ils ont tous trouvé une ligne générale à maintenir sur toutes les courses", constate le pilote. "Moi, en revanche, je n'ai pas encore trouvé le plan parfait avec lequel commencer le week-end, j'ai donc toujours été un peu en retard. L'année prochaine, j'aurai déjà un peu plus d'expérience avec cette moto et avec ce team, et je crois que ce sera vraiment important."

Un environnement concurrentiel

Luca Marini cite en exemple son coéquipier, Lorenzo Baldassarri, huitième du championnat, un pilote qui lui sert inévitablement de référence, même s'il nourrit quelques inquiétudes quant à leurs relations futures. "Je remarque que, plus le temps avance, plus on devient compétitif et plus il est difficile d'être amis. Alors, si un jour Balda et moi devions nous battre pour le titre, peut-être qu'on ne serait plus amis, et j'en serais désolé", suggère-t-il. "Je ne dis pas cela que pour lui, mais pour tous ceux que je considère comme mes amis. J'essaye toujours de saluer tout le monde dans le paddock mais je vois que les autres ont plus de mal. Plus les années passent et plus chacun suit sa propre route. Je ne suis pas comme ça, mais peut-être qu'il me faudra le devenir pour être fort. C'est dommage, parce que d'après ce qu'on me dit, il y avait une ambiance plus à la rigolade, plus légère, il y a encore quelques années."

S'il en est un qui sait à quel point le championnat a pu évoluer, c'est indéniablement Valentino Rossi, arrivé en 1996. Quel rôle a-t-il joué dans cette première saison qui a vu les deux frères partager le même paddock ? "Vale est toujours très occupé, ce qui est normal", rappelle Marini. "Ceci dit, il a donné un coup de main non seulement à moi mais aussi à tous les gars de l'Academy. Quand on a besoin de quelque chose, on va le voir et il est toujours le premier à nous donner des conseils pour qu'on puisse se donner à 100%. Il m'a beaucoup aidé, surtout quand j'ai découvert de nouvelles pistes : il m'a donné quelques secrets, des bosses à l'inclinaison des virages en passant par les endroits où il vaut mieux dépasser."

Une année riche en enseignements, donc, sur laquelle Luca Marini tentera de construire la suite de son parcours en Moto2, en conservant la saison prochaine son poste chez Forward.

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