Tout vient à point à qui sait attendre pour Oliveira !
Le pilote portugais a retrouvé le chemin de la victoire en Italie, et se relance complètement au championnat alors que Bagnaia a été l'auteur d'une course prudente et bouclée au pied du podium.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Lors de sa troisième et dernière victoire consécutive en clôture de la saison 2017, à Valence, Miguel Oliveira devait être loin de penser qu'il lui faudrait presque sept mois pour faire son retour sur la première marche du podium.
Et c'est finalement sur la course où il semblait probablement avoir le moins de chance de signer un succès que le Portugais s'est rappelé au bon souvenir de tous. En effet, qualifié en 11e position sur la grille de départ, le pilote du team Ajo a d'abord dû tailler la route dans le trafic pour envisager la victoire.
La remontée du Lusitanien est d'ailleurs passée relativement inaperçue, alors que le spectacle était assuré aux avant-postes par Álex Márquez, seul rescapé de la première ligne, après que le poleman, Mattia Pasini, a complètement manqué son départ et que Marcel Schrötter ne chute dans le virage de Luco.
Pas de deuxième victoire de rang au Mugello pour Pasini
Le leader du championnat, Pecco Bagnaia, a ensuite pris le dessus sur le pilote Marc VDS qui a eu du mal à contenir ses poursuivants sur la distance. L'Italien emmenait alors dans sa roue Oliveira, qui a porté une première attaque pour prendre momentanément la tête de la course, avant que Pasini ne reprenne son dû.
Le transalpin a alors bien cru réitérer sa performance de l'an dernier lorsqu'il s'était imposé devant les tifosi au Mugello. Un rêve qui a perduré et qui semblait plus que crédible alors que le numéro 54 était parvenu à se mettre à l'abri de la meute derrière lui.
Mais cette situation onirique s'est évaporée à San Donato, lorsque Pasini a perdu l'avant. Un coup de théâtre qui a donné les coudées franches à Baldassarri et Bagnaia, qui s'en sont donné à cœur joie.
Les deux hommes se sont en effet échangé le leadership à de nombreuses reprises, souvent après des passes sublimes – l'extérieur de Baldassarri sur son rival dans Savelli, dernier tournant précédant les Arrabbiata.
Cette lutte à mort a d'ailleurs permis à Bagnaia de rester accroché jusqu'à la fin de la course, ainsi qu'à Joan Mir de raccrocher le wagon de tête, non sans avoir réglé son compte à son coéquipier Márquez peu avant.
Baldassarri, une erreur qui coûte cher
Baldassarri a semblé tenir la corde dans les dernières encablures, mais un wobble impressionnant la sortie de Borgo San Lorenzo a ouvert la voie à Oliveira pour placer une attaque décisive par la suite, qui allait lui permettre de signer sa première victoire en cette année 2018.
Une erreur qui symbolise selon lui les progrès qu'il doit encore accomplir pour faire figure de prétendant au titre viable. "J'ai pensé à la victoire bien sûr, car j'avais ce petit plus dans le dernier tour", a-t-il regretté, peu après son arrivée au Parc Fermé au micro du site officiel du MotoGP. "Mais j'ai tout perdu dans l'un des derniers virages, et Miguel m'a de nouveau passé. Mais c'était mon erreur, et je suis désolé pour cela. Je suis content pour le podium, mais je dois encore progresser un peu plus pour faire les choses bien."
C'est donc finalement Oliveira qui a hérité des lauriers, pour la quatrième fois de sa carrière en Moto2. Une victoire qu'il n'a jamais perdue de vue en dépit de sa position reculée sur la grille de départ. "Aujourd'hui, j'étais décidé à gagner. Je savais que j'allais souffrir à cause des pneus et de la température", a expliqué le pilote portugais. "J'ai vu que les gars de devant étaient aussi en difficulté, et à un moment j'ai laissé Pasini mener la course pour voir jusqu'où il pouvait aller, et je pense qu'il allait un peu trop vite à ce moment-là de la course. Je savais qu'il attaquait trop, et puis il a chuté dans le premier virage. À partir de là je savais que j'étais en position de gagner, et j'ai juste tenu bon jusqu'à la fin."
Derrière ce dernier tour à suspens, le dépassement de Mir sur Bagnaia est passé inaperçu. Ce dernier était prudent jusqu'au drapeau à damier, trop conscient des nombreuses chutes survenues en course et désireux de préserver son avantage au championnat sur le vainqueur du jour qui n'est autre que son plus proche poursuivant.
Au classement, l'Italien voit tout de même son avance divisée par deux sur Oliveira, alors que Mir tire profit de son deuxième podium dans la catégorie intermédiaire après celui obtenu au Mans pour grimper à la cinquième place du championnat.
Un résultat qu'il est allé chercher au bout de lui-même. "Je suis très fatigué, mais je dois dire que je suis très content de tout le travail que nous avons accompli durant cette première partie de la saison", a-t-il tenu à déclarer après la course. "Je tiens à remercier mon équipe, car aujourd'hui nous avons beaucoup souffert, mais cela a été le cas de tous les pilotes. Je pense que nous avons eu les bons réglages, nous avons très bien travaillé, et c'est ce qui nous a permis de finir sur le podium."
Derrière ce quatuor de tête, on retrouve donc Márquez, auteur d'une course finalement terne. Tout le contraire en somme de Brad Binder, qui termine cinquième après s'être élancé depuis la 19e place sur la grille ! Avec son coéquipier Oliveira, les deux pilotes ont donc prouvé que la KTM avait de la ressource lorsqu'il s'agit de ferrailler dans le peloton.
Côté français, on peut noter la bonne course de Fabio Quartararo après sa huitième place décrochée à domicile il y a deux semaines. Il termine en effet à la 11e place, derrière Luca Marini, Andrea Locatelli, Xavi Vierge et Simone Corsi, qui bouclent le top 10 dans cet ordre.
GP d'Italie - Moto2 - Course
Pos. | Pilote | Moto | Trs | Écart |
---|---|---|---|---|
1 | Miguel Oliveira | KTM | 21 | 39'42.018 |
2 | Lorenzo Baldassarri | Kalex | 21 | 0.184 |
3 | Joan Mir | Kalex | 21 | 0.334 |
4 | Francesco Bagnaia | Kalex | 21 | 0.484 |
5 | Álex Márquez | Kalex | 21 | 3.537 |
6 | Brad Binder | KTM | 21 | 5.985 |
7 | Luca Marini | Kalex | 21 | 9.908 |
8 | Andrea Locatelli | Kalex | 21 | 11.219 |
9 | Xavi Vierge | Kalex | 21 | 12.371 |
10 | Simone Corsi | Kalex | 21 | 12.675 |
11 | Fabio Quartararo | Speed Up | 21 | 17.843 |
12 | Dominique Aegerter | KTM | 21 | 20.353 |
13 | Iker Lecuona | KTM | 21 | 28.751 |
14 | Joe Roberts | NTS | 21 | 32.436 |
15 | Steven Odendaal | NTS | 21 | 32.465 |
16 | Isaac Viñales | Kalex | 21 | 33.054 |
17 | Niki Tuuli | Kalex | 21 | 33.505 |
18 | Khairul Pawi | Kalex | 21 | 43.900 |
19 | Eric Granado | Suter | 21 | 47.264 |
20 | Hector Garzo | Tech 3 | 21 | 56.603 |
21 | Federico Fuligni | Kalex | 21 | 1'13.609 |
22 | Xavi Cardelus | Kalex | 21 | 1'27.927 |
Ab. | Tetsuta Nagashima | Kalex | 15 | 6 tours |
Ab. | Héctor Barberá | Kalex | 15 | 6 tours |
Ab. | Mattia Pasini | Kalex | 13 | 8 tours |
Ab. | Jules Danilo | Kalex | 12 | 9 tours |
Ab. | Stefano Manzi | Suter | 10 | 11 tours |
Ab. | Danny Kent | Speed Up | 9 | 12 tours |
Ab. | Romano Fenati | Kalex | 7 | 14 tours |
Ab. | Sam Lowes | KTM | 6 | 15 tours |
Ab. | Jorge Navarro | Kalex | 4 | 17 tours |
Ab. | Bo Bendsneyder | Tech 3 | 0 | |
Ab. | Marcel Schrötter | Kalex | 0 |
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