Ducati en Moto3 ? Une idée, pas encore un projet
Le directeur sportif de Ducati Corse ne cache pas l'intérêt de la marque pour la plus petite cylindrée du Championnat du monde, tout en prévenant que l'union ne pourra se faire dans l'immédiat.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
La catégorie 125cc, qui s'est muée en 2012 en Moto3, est un terrain de jeu qu'a déjà arpenté Ducati, et ce dès les années 1950. Aux mains des Alberto Gandossi, Luigi Taveri ou encore Mike Hailwood, pour ne citer qu'eux, la moto née des ateliers de Borgo Panigale a mené ses premières bagarres à l'avant des Grands Prix mondiaux, avant que la marque ne se tourne vers les plus grosses cylindrées.
En cette fin de saison 2016, des bruits de couloir ont évoqué le retour de Ducati dans la plus petite catégorie du Championnat du monde actuel, en liant le nom du constructeur au Moto3, où sont engagées des quatre-temps 250cc. Interrogé par Motorsport.com dans le cadre du Motorshow de Bologne, Paolo Ciabatti en a dit plus sur cette éventualité.
"Le Moto3 est un championnat très intéressant et Ducati a évalué la possibilité de s'investir dans la réalisation d'une moto de cette catégorie, mais seulement lorsque nous aurons atteint nos objectifs en MotoGP", a tenu à préciser le directeur sportif de Ducati Corse.
"Il n'y a pas de projet, pour l'instant il y a une idée. Nous pensons que, si nous arrivons bientôt à atteindre un niveau de compétitivité important en MotoGP et donc à devoir mener des développements moins prenants, nous pourrions dédier certaines ressources à la réalisation d'une Moto3. Ce ne pourra sûrement pas être en 2018, parce qu'il n'y pas suffisamment de délais techniques et parce que la décision n'a pas encore été prise."
De jeunes Italiens se démarquent
Le Moto3 est un vivier de talents qui fait la part belle aux jeunes pilotes italiens (ils seront neuf sur 31 engagés en 2017), ce qui ne peut que faire vibrer la corde sensible de la marque transalpine. "Il est certain que le championnat Moto3 est très vif, avec des pilotes très rapides et beaucoup d'Italiens compétitifs. Cela nous fait vraiment plaisir", reconnaît Paolo Ciabatti. "C'est un championnat que nous suivons avec beaucoup d'intérêt, d'autant que les courses sont toujours très amusantes."
Certains de ces jeunes talents ont-ils déjà été identifiés par les responsables de Ducati ? "Je crois que l'un des pilotes qui peut avoir une grande carrière passe du Moto3 au Moto2 en 2017, et il s'agit de Pecco Bagnaia. Enea Bastianini est un autre pilote qui, à notre avis, a beaucoup de talent. De même pour Nicolò Bulega, qui a disputé sa première année en Championnat du monde."
Si la participation d'une marque aux catégories inférieures du Championnat du monde peut servir d'antichambre au MotoGP en permettant d'évaluer les pilotes destinés à la catégorie reine, Ducati se doit aujourd'hui de procéder différemment. "Bien entendu, en ce qui nous concerne, étant donné que nous n'avons pas de team en Moto3 et en Moto2, nous devons toujours envisager l'éventualité de faire passer un pilote par l'un de nos team satellites. Nous en avons trois et cela pourrait de toute façon nous permettre de faire débuter un pilote en MotoGP sans qu'il ait la pression de devoir intégrer directement l'équipe officielle."
Premier test convaincant pour Bagnaia
Il y a toutefois eu une exception, le mois dernier lors des essais collectifs de Valence, puisque Pecco Bagnaia s'est vu offrir un baptême du feu au guidon de la Desmosedici du team Aspar. Et pour cause, le jeune Italien, engagé durant quatre ans en Moto3 et désormais destiné à intégrer le Moto2 avec le team de Valentino Rossi, avait remporté un pari avec son team manager, grâce aux deux victoires conquises cette année.
"Cela me fait très plaisir de savoir qu'il y a enfin un pilote piémontais qui va fort", sourit le Turinois Paolo Ciabatti, qui a savouré ce moment. "C'est un très bon garçon", assure-t-il. "En plus, il court avec le numéro 21, qui est particulièrement cher au cœur des fans de Ducati, car c'était celui de Troy Bayliss (il aura le n°42 en Moto2, ndlr). Il y a donc de nombreuses raisons qui ont fait de mardi matin un moment particulièrement agréable pour moi."
"Il n'a fait que quelques tours, mais il a été très bon, parce qu'il a enregistré une excellente vitesse de pointe et cela signifie qu'il a freiné tard", précise Ciabatti. "Il fait partie des pilotes qui, à notre avis, ont les caractéristiques pour être très bons à l'avenir. Nous lui souhaitons de disputer une excellente saison."
Avec Matteo Nugnes
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