Sécurité : Márquez et Rossi veulent qu'Austin soit un tournant

Les pilotes du MotoGP appellent à un changement drastique dans l'application des pénalités en Moto3 après l'accident du GP des Amériques.

L'effroyable accident du GP des Amériques s'est miraculeusement bien terminé, aucun pilote n'ayant été blessé, mais après les différents drames qui ont touché le monde de la moto cette année, cette chute collective était celle de trop aux yeux des pilotes du MotoGP.

Deniz Öncü, jugé fautif d'un mouvement en ligne droite à l'origine de l'accident, a été suspendu pour deux courses, et aux yeux de ses aînés ce n'est sans doute qu'une première étape. Pour Marc Márquez, notamment, il est impératif que les manœuvres dangereuses soient désormais sanctionnées de façon systématique, ce qui n'a pas été le cas jusque-là. L'octuple Champion du monde pense qu'il y aura un avant et un après Austin, avec l'espoir d'une généralisation des sanctions à la portée éducative.

"La direction de course doit infliger des pénalités avant d'en arriver à cette situation", a déclaré Márquez. "Je pense qu'il y avait une politique avant Austin et qu'il y en aura une autre pour gérer ces situations après Austin. Dans la même course, il y a eu une manœuvre similaire d'un autre pilote [Jeremy Alcoba, ndlr] mais il n'y a rien eu, pas de pénalité. Ils doivent faire attention, surtout à ces mouvements en pleine ligne droite. On a été très chanceux à Austin, mais c'est très dangereux."

Très ferme pour condamner les faits à Austin, Valentino Rossi a lui aussi l'espoir que la chute du GP des Amériques marquera un tournant dans la politique d'application des sanctions. "Je pense que c'est la bonne décision", a estimé le vétéran du plateau au sujet de la suspension de Deniz Öncü. "Je pense aussi que la Dorna et [la direction de course] ont compris qu'il fallait changer quelque chose, parce que la situation est un peu hors de contrôle. Les courses sont trop dangereuses, surtout dans les petites catégories. Malheureusement, ces choses-là arrivent souvent. Öncü n'est que le premier parce qu'il a causé un gros accident, mais beaucoup, beaucoup de pilotes font des manœuvres très agressives en ligne droite et c'est très dangereux."

Il faut qu'ils suivent tous les pilotes un à un, y compris pendant les essais, et qu'ils leur disent très clairement que si quelqu'un bouge pour prendre l'aspiration de celui de devant en coupant la trajectoire aux autres, il doit rester chez lui car comme ça c'est trop dangereux.

Valentino Rossi

Rossi demande à la direction de course de s'impliquer plus activement dès qu'un pilote montre un comportement potentiellement dangereux, pour éviter d'en arriver à la situation vue au Texas il y a trois semaines : "Il faut qu'ils suivent tous les pilotes un à un, y compris pendant les essais, et qu'ils leur disent très clairement que si quelqu'un bouge pour prendre l'aspiration de celui de devant en coupant la trajectoire aux autres, il doit rester chez lui car comme ça c'est trop dangereux. Il faut donc qu'ils soient plus précis, plus stricts, y compris avec ceux qui arrivent derrière et qui doivent couper les gaz quand ils voient un drapeau jaune ou une chute."

"Car si on regarde les images, certains pilotes arrivant derrière ne coupent pas l'accélération et ils profitent de ces chutes pour prendre un avantage, mais ça aussi c'est fou car il pourrait y avoir un pilote au sol qui traverse la piste. Il faut donc qu'ils suivent les pilotes un à un toute la saison. À mon avis, il y a sept ou huit pilotes qui sont plus dangereux que les autres et qui sont trop agressifs. Je pense que c'est un bon signal et j'espère qu'ils continueront comme ça car il faut faire des courses propres et moins dangereuses."

Sensibiliser les jeunes pilotes

Luca Marini a lui aussi appelé à appliquer de "lourdes pénalités pour éduquer les jeunes pilotes", mais le pilote italien estime aussi que la direction de course doit leur "parler clairement". Son coéquipier Enea Bastianini attache lui aussi une grande importance à cette sensibilisation de la génération présente en Moto3 et s'étonne que les pilotes de cette catégorie soient si peu intégrés dans les débats autour de la sécurité alors que le danger y est actuellement plus élevé qu'en Moto2 ou en MotoGP.

"On parle beaucoup de sécurité avec les pilotes MotoGP, mais pas tellement avec les pilotes Moto3 alors que c'est la catégorie qui comporte le plus de risques actuellement, car il y a beaucoup de pilotes et qu'ils sont très jeunes", a souligné le Champion du monde Moto2, notamment témoin du fait que seuls les pilotes de la catégorie reine tendent à assister à la Commission de sécurité chaque week-end.

"Pour moi, il faut qu'on change cela parce que c'est très dangereux pour tous les jeunes pilotes ; ça l'est aussi pour nous, car en MotoGP aussi on peut se toucher en ligne droite, mais ça peut arriver plus facilement en Moto3."

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Avec Léna Buffa

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