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Celestino Vietti, le protégé de Rossi attendu en 2019

Le jeune Italien s’apprête à démarrer sa première saison de Moto3 cette année, mais il a déjà marqué les esprits en tant que remplaçant l’an dernier.

Celestino Vietti, Sky Racing Team VR46

SKY Racing Team VR46

Deux courses. C’est ce qu’il aura fallu à Celestino Vietti pour imposer son nom dans le paddock en fin de saison dernière. Arrivant tout droit du CEV Moto3 (Championnat du monde junior) pour remplacer Nicolò Bulega, blessé, au sein du Sky Racing Team VR46, le jeune Italien a marqué ses deux premiers points dès son premier Grand Prix au Japon, avant de réaliser l’exploit de monter sur le premier podium de sa carrière la semaine suivante, en Australie. Malgré une chute en Malaisie, il a conclu la saison par un top 10 à Valence et a surtout décroché sa place en Championnat du monde cette année.

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Trois mois plus tard, il s’apprête désormais à effectuer ses premiers tours de roue en tant que titulaire de l'équipe qui porte le sceau de VR46. Pourtant, il y a encore un an, rien ne prédestinait ce jeune Turinois à arriver au plus haut niveau si tôt. Alors âgé de seulement 16 ans, il évoluait déjà dans l’équipe Sky VR46 junior, mais connaissait une année difficile en CEV, une fracture de la clavicule et plusieurs incidents en course l’ayant empêché de marquer le moindre point.

"Monsieur pourquoi"

Pourtant, c’est bien lui que l’équipe de Valentino Rossi a appelé pour remplacer Bulega lors des quatre derniers Grands Prix de l’année, et cela a été une véritable surprise pour lui : "J'avais un peu le moral en berne et lorsque j’ai reçu cet appel j'ai été un peu étonné. Je me suis dit : ‘Mince alors !'". On connaît la suite. "Je ne m’y serais jamais attendu. Je suis très content. J’essaye de garder les pieds sur terre car je pense que c’est juste […]. Pour l’instant je n’y crois pas encore totalement, mais cela a été incroyable", a-t-il déclaré à Milan début février, en marge de la présentation officielle de son équipe.

Ce qui a été incroyable, c’est la facilité avec laquelle Vietti s’est adapté à des circuits (Motegi, Phillip Island et Sepang) qu’il ne connaissait pas. Loin durant les séances d’essais, il a progressé à chaque fois de façon régulière jusqu’à la course : "Je ne saurais pas comment l’expliquer mais j’arrive à apprendre [les pistes] assez vite en m’adaptant à leurs caractéristiques".

S’il n’est pas en mesure de fournir d’explication à cette faculté, celle-ci est en revanche aidée par un trait de caractère bien particulier et gentiment moqué au sein de l’équipe. En effet, le Turinois est extrêmement curieux et s’est vu adjugé le surnom de "Monsieur pourquoi" par Pablo Nieto, son team manager, qui a été surpris par le nombre de ses questions au cours des quatre week-ends de course qu’ils ont partagés fin 2018. Mais pour le jeune Italien, ces questions sont fondamentales : "C’est très important car à présent j’ai énormément à apprendre et je dois essayer d’accumuler le plus d'informations possible afin d’en savoir le plus possible sur ce que je fais, et donc cela me paraît normal de poser toutes ces questions."

La tête sur les épaules

Du haut de ses 17 ans, Celestino Vietti est déterminé et a mis toutes les chances de son côté pour atteindre ses objectifs. Repéré par la VR46 Riders Academy, il l'a intégrée fin 2015 et a commencé à suivre le programme aux côtés des autres pilotes. Après s’être révélé l’an dernier, il a obtenu sa place en Championnat du monde Moto3, et passe un nouveau cap cette année. Il a en effet fait le choix de déménager de Turin pour venir habiter à Tavullia en janvier. Au sein du quartier général de l’Academy, il tient à y prendre totalement part, ce qui n’était pas possible jusqu’alors en raison de la distance.

Déménager s'imposait donc, surtout lorsqu'il s'agit de bénéficier en direct des conseils du nonuple Champion du monde : "Ici, je suis les entraînements de Valentino Rossi et je pense qu’il n’y a rien de mieux que de faire les siens." Le Docteur et son entourage ont en effet repéré Vietti et l'ont fait progresser durant plus de trois ans jusqu'à le considérer suffisamment prêt pour passer le cap du Mondial. C'est alors naturellement qu'il a été décidé de lui faire rejoindre le Sky Racing Team VR46. Parfaitement intégré à la structure de Rossi, le Turinois va désormais pouvoir accélérer son programme à Tavullia avec les autres élèves de la VR46 Riders Academy.

Pour lui, travailler en groupe est une chance énorme afin de se pousser mutuellement à aller chercher la limite et à progresser. Cela l’est d’autant plus lorsque l'Academy compte deux Champions du monde parmi ses élèves, Francesco Bagnaia et Franco Morbidelli en l’occurrence. "J’aime beaucoup la façon dont [ils] raisonnent […] car ce sont des personnes qui ont les pieds sur terre et j’aime beaucoup cela. Même après avoir gagné le Mondial, ils restent calmes et travaillent."

J’ai pensé que le train ne passe qu’une fois et que si je ne montais pas dedans maintenant, dans cette période où j’assimile et j’apprends le plus, cela aurait été inutile de le faire après.

Celestino Vietti

Des exemples à suivre, donc, pour le jeune Italien, et qui ont motivé son choix de déménagement. S’il en est content, sa décision n’a cependant pas été simple à prendre. "Je suis très attaché à mon village et à mes amis. Je ne voulais pas y aller tout de suite. Disons que je voulais mais il y avait quelque chose qui me faisait dire non. Mais j’ai pensé que le train ne passe qu’une fois et que si je ne montais pas dedans maintenant, dans cette période où j’assimile et j’apprends le plus, cela aurait été inutile de le faire après. J’ai saisi l’opportunité que me donnait la VR46", a-t-il reconnu. "J’espère que ces entraînements et ces sacrifices porteront leurs fruits."

Le Turinois se laisse d’ailleurs un an pour être pleinement compétitif en Moto3. La tête sur les épaules, il ne vise pas d’être le meilleur débutant de sa catégorie, comme nombre d’autres pilotes, et souhaite simplement appréhender 2019 comme une année de formation : "Je ne m’attends à rien d’éclatant car je sais que cela sera dur et difficile. Si je devais me fixer un objectif, peut-être que cela serait, vers la fin de l’année, de faire de bons résultats et de me battre avec les premiers. Mais je ne veux pas me fixer un objectif trop grand. […] Le plus important est de gagner en expérience."

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