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MotoGP GP d'Indonésie

Aleix Espargaró n'aime "rien" sur l'Aprilia 2024

Aleix Espargaró et Maverick Viñales n'ont pas la même analyse des faiblesses d'Aprilia mais se rejoignent sur un point : la marque n'est pas à un niveau satisfaisant actuellement.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Aprilia arrivait à Mandalika avec un petit espoir après avoir constaté des progrès après le GP d'Émilie-Romagne mais après la première journée d'essais, le verdict est sans appel : la RS-GP est nettement distancée et la marque n'a placé qu'un seul pilote en Q2, Maverick Viñales, dixième des Essais. Après deux chutes, Aleix Espargaró a dû se contenter de la 15e place, Raúl Fernández de la 18e et Miguel Oliveira est déjà en partance pour le Portugal, après une grosse chute qui l'a laissé avec une fracture du poignet droit.

Viñales est donc le seul à vraiment pouvoir se réjouir de ses essais sur l'île de Lombok. "C'était bien", a déclaré l'Espagnol, deuxième de ce Grand Prix en 2023. "Je suis assez content et optimiste. J'ai été gêné par certains pilotes dans mon tour le plus rapide. Je pense qu'ils faisaient leurs tours mais j'étais plus rapide. Je n'ai pas pu être dans le groupe des 1'29 moyens mais je me suis senti assez constant dans toutes les séances, dans la matinée et l'après-midi. On a une concurrence différence de l'an dernier mais on doit comprendre et faire les bons changements pour demain."

Espargaró s'est montré beaucoup plus fataliste. "Une journée difficile", a-t-il résumé sur un ton amer. "Comme dans les autres courses, on n'est pas performants, on a du mal. J'ai fait de mon mieux aujourd'hui, je suis tombé deux fois et je n'ai pas vraiment réussi à faire un bon tour. C'est frustrant parce que l'an dernier, nous étions très forts ici, surtout le vendredi. Aujourd'hui, personne n'a vraiment pu briller sur l'Aprilia."

Cette RS-GP est la dernière que pilotera Espargaró, avant sa retraite de titulaire et son arrivée chez Honda en qualité de pilote d'essais, et alors qu'il a connu plusieurs saisons de progression avec la firme de Noale, il ne gardera pas un bon souvenir du millésime 2024. Interrogé sur ce qu'il apprécie sur sa moto actuelle, la réponse a été laconique : "Rien."

Aleix Espargaro, Aprilia Racing

Aleix Espargaró a connu une journée difficile à Mandalika

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Pour le vétéran du plateau, Aprilia a stagné quand Ducati a fait d'immenses progrès sur sa moto : "J'ai l'impression que nos rivaux ont beaucoup progressé entre 2023 et 2024. Il suffit de voir le record de la piste [à Mandalika]. Si vous regardez nos chronos, ce sont presque les mêmes, un dixième de plus, un dixième de moins qu'en 2023."

"Ça veut dire que la moto est plus ou moins la même et ce n'est pas suffisant pour jouer les victoires, donc l'an prochain, Aprilia devra améliorer le moteur, c'est sûr, et Aprilia devra aussi améliorer l'agilité et la stabilité de la moto. Dès que l'on attaque et que l'on essaie de faire les chronos des leaders, on perd l'adhérence assez facilement à l'arrière. Ma sensation, c'est qu'on est à la limite de cette moto."

Des analyses différentes pour les deux pilotes

Ducati semble faire la différence depuis le printemps grâce à sa maîtrise du nouveau pneu arrière alors qu'Espargaró se sent limité dans ce domaine sur l'Aprilia : "On n'arrive pas à faire fonctionner le pneu comme on le veut. Ce n'est pas un désastre : aujourd'hui, je suis passé à côté [de la Q2] pour deux dixièmes et mon chrono est similaire à celui de l'an dernier mais Jorge [Martín] a fait un 1'29"6, ce qui est presque une demi-seconde plus rapide que la pole position [de 2023]. La seule chose, c'est que la moto n'en fait pas assez."

Le verdict est très différent pour Viñales, qui estime à l'inverse que la moto a trop changé. Il n'attribue pas ses difficultés à l'exploitation du pneu arrière : "Non, je pense que c'est la moto. L'aérodynamique est très différent donc ça a probablement modifié le comportement, les sensations et l'équilibre de la moto."

Maverick Vinales, Aprilia Racing

Maverick Viñales

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

"L'an dernier, la force de la moto était sa vitesse de passage en courbe", a précisé Viñales. "Cette année, je ne vois aucun point très fort mais je vois d'autres éléments où je me dis qu'on peut être bons. Par exemple, l'an dernier on avait beaucoup de vitesse de passage en courbe mais le turning était difficile. Sur des pistes où il ne faut pas tourner, on était vraiment, vraiment rapides. On n'a pas ça cette année."

Lui aussi sur le départ puisqu'il pilotera la KTM de Tech3 la saison prochaine, Maverick Viñales sait qu'il n'obtiendra pas les progrès qu'il espérait sur sa moto mais espère encore que sa machine gagnera en précision, ce qui lui permettrait de retrouver instantanément les premières places selon lui : "Ce que je demanderais à Aprilia... je ne vais pas leur donner [un conseil avant de partir] ! Je leur ai déjà dit pendant l'hiver. Malheureusement, ce n'est pas arrivé cette année."

"Maintenant, c'est une période où tout le monde s'interroge, dans l'usine mais aussi dans l'équipe, sur ce que l'on peut faire pour être meilleurs. C'est très clair : on doit être plus précis. Aujourd'hui par exemple, si j'avais été précis, j'aurais probablement été dans le top 3. Mais c'est très dur d'être précis, surtout quand on fait un time attack."

Cette précision joue sur "les trajectoires, être proche de la corde" selon Viñales : "Dès qu'on sort un peu de la trajectoire, le chrono ne vient pas donc je pense que la précision est très importante, pour eux, pour l'avenir, parce que ça fera une grosse amélioration sur la moto."

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