De 2e à 10e en un tour, Aleix Espargaró admet sa frustration

La course fut belle, les derniers tours excitants, mais il y avait forcément des déçus à l'arrivée. Aleix Espargaró en faisait partie, lui qui a vu s'envoler en quatre kilomètres à peine ce qui aurait été son deuxième podium en MotoGP.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini

Gold and Goose / Motorsport Images

Il y a cru, Aleix Espargaró ! Dans le groupe des opportunistes courageux, qui ont choisi de rester en piste lorsque la pluie s'est intensifiée à la fin du Grand Prix d'Autriche, il a lui aussi vu s'envoler un podium qu'il a touché du doigt, à l'instar d'un Valentino Rossi. Tandis que Brad Binder surfait avec maestria sur une piste devenue particulièrement délicate pour des motos chaussées de pneus slicks, les autres ont eu toutes les peines du monde à résister dans les derniers instants au retour en force des pilotes qui avaient pris la décision de passer par les stands pour changer de machine.

Le dernier tour parle de lui-même. Espargaró l'a bouclé dix secondes plus lentement qu'un Binder stratosphérique, mais il s'est aussi tout bonnement pris 25 secondes de la part de Pecco Bagnaia, équipé de pneus pluie, et qui l'a remplacé à la deuxième place. Le pilote Aprilia occupait ce rang en entrant dans le dernier tour, mais il avait dégringolé à la dixième place 4,3 km plus tard. Ce retournement de situation, il le décrit comme une minute de malchance, lui qui est notamment passé tout près de la correctionnelle dans le premier virage de ce tour dantesque, estimant avoir perdu six à sept secondes rien qu'à cet endroit.

Parti huitième, le Catalan avait d'abord glissé à la 12e position, en difficulté dans les bagarres du début de course. "Le premier tour a été difficile", décrit-il. "La moto est très lente dans la ligne droite. Donc, Bastianini, Lecuona, Oliveira et beaucoup de pilotes m'ont dépassé en ligne droite. Je ne peux rien y faire, je ne peux pas me battre comme ça, c'est très, très difficile. Ensuite, tour après tour, j'ai commencé à me sentir vraiment bien sur la moto. Mon rythme était vraiment très fort. J'ai dépassé beaucoup de pilotes et je pense que mon rythme sur le sec était très proche de celui des meilleurs."

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Remonté à la septième place, le Catalan se trouvait alors derrière Binder, un rang qu'il a conservé pendant 14 tours. Durant trois boucles, cela a été synonyme de deuxième place, une fois bon nombre de leurs adversaires passés par les stands.

"Quand il s'est mis à pleuvoir, j'ai décidé de prendre le pari. Je déteste ces conditions, je déteste rouler sous la pluie en slicks. Je pense que je suis la personne qui déteste le plus ça au monde, mais là, je ne sais pas pourquoi, je me suis senti de prendre le risque", explique-t-il. "À trois tours de l'arrivée, j'ai vu sur le muret que j'étais deuxième, mais on met cela dans un petit coin de sa tête et on essaye de rester concentré. Je savais que la pluie allait s'intensifier. J'ai donc essayé de bien utiliser les deux endroits un peu plus secs, dans la descente du virage 4 et aussi les deux derniers virages, et j'y ai pris un peu plus de risques. J'ai essayé d'être super concentré et super précis. Ça n'a pas été suffisant."

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team Gresini

"J'ai fait une erreur dans le dernier tour : j'ai freiné au milieu de la ligne droite, mais la moto ne s'est pas arrêtée, les deux pneus étaient complètement bloqués. Ça a été un tour vraiment très dangereux, très long. Je suis sorti de la piste. J'ai tout essayé mais ça n'a pas suffi. J'ai donc joué de malchance à cause d'une seule minute", regrette-t-il. "Au virage 1, il pleuvait beaucoup plus dans le dernier tour. J'ai essayé de freiner au même endroit qu'au tour précédent mais les deux roues se sont bloquées et j'ai failli arriver dans le mur ! Donc c'était juste de la malchance. Le fait est que j'ai pris le risque et ça n'a pas marché. Je suis vraiment satisfait de ma course sur le sec, mais je pense qu'on aurait mérité un peu plus de chance."

"Quand je suis monté sur mon premier podium en MotoGP, c'est parce que j'ai été le plus intelligent à rentrer tôt aux stands", rappelle Espargaró en souvenir du Grand Prix d'Aragón 2014. "Cette fois, c'était le contraire, j'ai pris le risque et je déteste ces conditions. J'ai été courageux, donc je pense que ça aurait été bien de finir sur le podium."

Admettant être "très frustré et très mécontent", Aleix Espargaró a toutefois le sentiment d'avoir été l'un des acteurs d'une course mémorable. "C'est la magie du sport de voir que les choses peuvent changer tellement vite. C'est ce qu'on adore dans le sport", rappelle-t-il auprès du site officiel du MotoGP. "Quand on prend des risques, on peut obtenir un très bon résultat ou pas, et ça n'était pas mon jour. Je réessaierai à Silverstone !"

Si lui n'est pas arrivé à ses fins, il salue la prouesse de Brad Binder : "Il est incroyable. C'est l'un des pilotes les plus talentueux de la grille. J'aime beaucoup Brad. Sa technique de pilotage et la manière dont il joue avec la moto en prenant beaucoup d'angle et en faisant de glissades sur le sec lui permet d'être bien en contrôle dans des conditions piégeuses comme celles-ci. Je suis très content qu'il ait gagné parce qu'il a été très courageux. Croyez-moi, le dernier tour était un cauchemar, la moto était très difficile à contrôler, alors chapeau à lui !"

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