Álex Márquez ne se voit pas en candidat à la victoire
Álex Márquez affiche des objectifs modestes pour le Grand Prix de Teruel, malgré son podium dans la première course en Aragón, une performance qu'il a lui-même du mal à réaliser.

Álex Márquez est très attendu au Grand Prix de Teruel, deuxième course en autant de week-ends sur le MotorLand Aragón. Après avoir décroché ses premiers podiums en MotoGP, des deuxièmes places sous la pluie au Mans et au terme d'une spectaculaire remontée en Aragón, le pilote Honda préfère pourtant rester prudent et refuse de s'imaginer comme favori à la victoire ce week-end.
“Mon objectif ce week-end n’est pas de gagner la course, c’est de refaire le travail que j’ai fait le week-end dernier", a annoncé Márquez en conférence de presse. "Au final, la course a été la conséquence du bon travail abattu pendant les essais. Nous avons progressé jour après jour. Nous étions très rapides. Avant la course, je savais que j’avais un bon rythme. Je savais également que ce serait difficile depuis la 11e place [sur la grille]."
"Ce sera un week-end intéressant pour nous", a-t-il poursuivi. "Nous devons voir dans quelle mesure des progrès seront possibles pour la deuxième course. C’est toujours intéressant. Je pense qu'il y a encore des éléments que nous pouvons améliorer, en rythme de course en particulier. Nous devons vraiment nous concentrer sur les qualifications, parce que c’est la clé et que c’est là que nous devons faire les plus gros progrès. Mais à part ça, je vais essayer de faire le meilleur week-end possible et de corriger ces détails qui nous font encore un peu défaut."
Lire aussi :
Si Álex Márquez ne se voit pas en vainqueur potentiel, c'est peut-être parce qu'il ne réalise pas lui-même sa performance lors du premier week-end en Aragón. "Quand j’ai revu la course chez moi, je me suis surpris moi-même, parce que j’étais rapide, et que je revenais [sur les leaders] ! Après le septième ou le huitième tour, je me disais 'Comment revenir sur eux, ils sont si loin !' Nous avons pu nous battre pour la victoire le week-end dernier, mais j’étais un peu à la limite à la fin. J’ai essayé. Je suis en paix avec moi-même, parce que j’ai essayé jusqu’au dernier tour, en attendant une erreur d'[Álex] Rins, mais il a fait un bon travail."
"Nous avons peut-être une autre chance, peut-être pas. Mon objectif sera le même que la semaine dernière, faire de bons essais, trouver notre rythme, et ensuite nous verrons. La course est une conséquence des essais. Je vais essayer d’être bon et d’améliorer un peu nos qualifications parce que c’est la clé pour gagner une course."

Márquez sait qu'il peut faire mieux, malgré le rythme impressionnant affiché durant le Grand Prix d'Aragón, mais il sait aussi que la concurrence a une marge de progrès plus importante. "C'est facile de progresser quand on est 15e, ça l'est moins quand on est deuxième !" tempérait-il dès dimanche. "Il est vrai aussi que Yamaha va tirer des leçons de cette journée et qu'ils seront plus rapides [ce week-end]. Je pense que ça peut être la clé. Mais je pense que nous aussi pouvons améliorer de petites choses, peut-être que je peux être un peu plus rapide dans certaines portions de la piste grâce à mon pilotage, alors je vais essayer d'être très concentré sur mon week-end dès le premier instant. On connait les pneus, on connait tout, alors il faut juste essayer d'ajuster un peu les réglages et d'être plus rapide grâce à mon pilotage aux endroits où l'on perd un tout petit peu."
Les essais de Misano ont marqué un tournant
Álex Márquez attribue ses progrès des dernières semaines à la journée d'essais organisée entre les deux courses de Misano, utile pour travailler sur des réglages et reprendre confiance sur la Honda, une chose plus difficile à faire durant un week-end de course. Márquez estime que le report du début de la saison a joué contre lui, en cassant la dynamique dont un débutant en MotoGP a besoin.
"Pour moi, les essais de Misano ont été importants. Nous avons fait des progrès durant ces essais. Après les essais du Qatar, je n’ai pas pu rouler. C'était difficile pour un débutant de ne pas être sur la moto pendant six mois, pendant le confinement, puis d’aller à Jerez. C’est toujours difficile de tester des choses durant le week-end. À Misano, nous avons testé des choses, des réglages. Le dernier jour des essais m’a permis de prendre confiance sur la moto, de mieux la comprendre. Ces essais ont été positifs pour nous."
Álex Márquez a également dû composer avec l'absence de son frère Marc, blessé à l'épaule. Takaaki Nakagami, son futur équipier dans le team LCR, est devenu sa nouvelle référence. "Il est rapide depuis le début de la saison", a souligné Márquez. "C’est sa troisième année. Il a fait des progrès cette année. Il est encore dans la lutte pour le championnat. Je me concentre beaucoup sur le style de Taka depuis le début, parce qu'avec la blessure de Marc, c’était la meilleure façon de progresser. Nous progressons étape par étape et je pense que nous devons encore travailler sur des détails, pour progresser."
Lire aussi :
Márquez veut gagner en régularité pour préparer 2021
Ces progrès se sont concrétisés dans des conditions très différentes, sur une piste détrempée au Mans et sous le soleil en Aragón. Álex Márquez espère désormais être régulièrement parmi les huit premiers et continuer à gagner en confiance au guidon de sa Honda.
"Il est vrai que ce ne sont pas deux podiums sur le sec. Celui du Mans, je l'ai obtenu sur le mouillé et personne ne s'y attendait parce que je partais 18e, mais cette fois c'est un podium sur le sec qui n'est pas arrivé parce que beaucoup de pilotes sont tombés. J'étais le deuxième pilote le plus rapide en piste, j'ai récupéré beaucoup de positions, alors ça veut dire qu'on fait notre job du mieux possible, que l'on progresse jour après jour."
"On ne va pas abandonner, on va continuer à essayer de progresser d'ici à la fin de la saison. Maintenant je vais me concentrer à 100% sur le prochain week-end parce que je pense avoir une bonne chance de continuer à progresser et d'en tirer profit", prévient-il. "Ensuite on pensera à Valence et Portimão, mais je pense qu'il faut voir si là-bas aussi on pourra afficher le potentiel que l'on avait ici. Ce sera aussi un bon test pour nous en vue de l'année prochaine d'essayer d'être rapides dès le début."
"Mais pour le moment mon objectif n'est pas d'être sur le podium tous les week-ends, parce que ce n'est pas notre véritable potentiel. Pour le moment, mon véritable potentiel est celui d'un rookie, d'essayer d'être plus régulier dans le top 8 sans avoir des hauts et de bas et de gagner un peu plus en confiance."
Avec Léna Buffa

Article précédent
Dovizioso "survit", mais veut continuer à rêver au titre
Article suivant
Pour Quartararo, l'absence de Márquez n'explique pas l'irrégularité

À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP de Teruel |
Lieu | MotorLand Aragón |
Pilotes | Álex Márquez |
Équipes | Repsol Honda Team |
Auteur | Vincent Lalanne-Sicaud |
Álex Márquez ne se voit pas en candidat à la victoire
Le plus vu en ce moment
Teaser de la présentation Petronas SRT
La présentation des motos de Pramac Racing
L'histoire de Pramac en MotoGP
Présentation des pilotes et motos Repsol Honda
Poncharal : toujours le même feu après l'émotion des premières victoires
Les teams indépendants ont prouvé en 2020 leur capacité à se battre pour la victoire et même pour le titre en MotoGP, et Tech3 a été l'un des acteurs forts de cette saison riche en émotions. Hervé Poncharal s'en remet à peine qu'il repart avidement en quête de nouveaux succès.
Andrea Dovizioso et l'expérience incomparable de 19 ans en Grand Prix
Jamais absent d'un Grand Prix depuis 2002, Andrea Dovizioso referme à présent un chapitre qui représente plus de la moitié de sa vie et qui lui aura apporté des enseignements d'une richesse inégalable.
Comment le duel entre Rainey et Schwantz est entré dans la légende
La rivalité entre Alain Prost et Ayrton Senna est souvent considérée comme la plus forte de l'Histoire des sports mécaniques. Mais celle entre Wayne Rainey et Kevin Schwantz pourrait tout aussi bien prétendre à ce statut. Leur duel a atteint ses sommets en 500cc durant la saison 1991, dont les deux pilotes gardent des souvenirs marquants 30 ans plus tard...
Brad Binder, un destin de leader pour KTM en MotoGP
Sa première saison en MotoGP a vu Brad Binder se hisser extrêmement haut, mais aussi commettre quelques erreurs de débutant. Décidé à ne se trouver aucune excuse, le Sud-Africain affiche par là précisément le trait de caractère qui explique pourquoi KTM voit en lui l'homme de la situation pour prendre les rênes du programme après Pol Espargaró.
Pourquoi Suzuki doit choisir le successeur de Brivio en interne
Le départ de Davide Brivio de Suzuki confronte la marque japonaise à un dilemme : recruter un nouveau directeur d'équipe ou confier le poste à une personne capable de maintenir la philosophie actuelle.
Les dix moments décisifs pour le titre MotoGP 2020
Titré six fois en sept saisons, vainqueur de 43% des courses dont il a pris le départ en MotoGP, Marc Márquez aura été le grand absent de cette saison 2020, ouvrant un boulevard aux prétendants à sa succession dès la première manche. Condensé en quatre mois, le championnat ne s'est toutefois pas arrêté à ce premier coup de théâtre...
L'Autriche 2019, "la dernière grosse émotion" de Dovizioso avec Ducati
Arracher la victoire à Marc Márquez dans une course où il jugeait l'Espagnol favori aura été une émotion incomparable pour Andrea Dovizioso, sans doute son meilleur souvenir avec Ducati.
L'erreur de Márquez qui a véritablement causé sa longue convalescence
Que Marc Márquez décide ou pas de subir une troisième opération pour soigner son bras droit, sa tentative de reprendre la piste à Jerez – quatre jours après la première intervention – restera l'une des pires décisions de l'histoire du MotoGP. Le pilote espagnol pourrait encore en payer les conséquences en 2021.