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MotoGP GP d'Aragón

Gagner en menant 16 tours, une expérience stressante pour Álex Rins

Auteur de sa première victoire de la saison à domicile, Álex Rins se félicite d'un succès acquis après avoir mené la majeure partie de la course, puis en résistant durant les derniers tours à la pression de son dauphin.

Le vainqueur Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Le dixième Grand Prix de la saison MotoGP a consacré un huitième vainqueur en la personne d'Álex Rins. Sur la touche en début de saison à cause d'une lourde blessure de l'épaule dont il a longtemps senti les conséquences, le pilote espagnol est sorti du bois ce dimanche après-midi alors que "sa piste" du MotorLand Aragón semblait devoir faire la part belle aux Yamaha.

Qualifié dixième, il s'est mis en évidence dès l'extinction des feux et a rapidement réussi à revenir sur les premiers leaders jusqu'à déposséder Maverick Viñales des commandes dans le huitième tour. Il lui en restait 16 à boucler en qualité de leader s'il voulait aller chercher une victoire, inédite pour lui dans de telles circonstances. Malgré le retour de son coéquipier, Joan Mir, et surtout la pression exercée jusqu'à l'arrivée par Álex Márquez, Rins a bel et bien réussi à aller au bout de son effort et à offrir à Suzuki sa première victoire de la saison.

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Après tant de difficultés cette saison, félicitations pour ton retour à la victoire, qui plus est en partant de la quatrième ligne ! Raconte-nous ta course…

On a vraiment fait une bonne course. C'est la première fois que je gagne en étant en tête. Mes deux dernières victoires, je les ai obtenues en me battant face à Valentino [Rossi] et à Marc [Márquez]. Celle-ci a été un peu plus difficile, parce qu'on peut facilement partir à la faute quand on est en tête, mais j'ai essayé de garder mon calme, et franchement j'ai plutôt bien piloté.

C'était difficile. Sur mon panneau j'ai vu que Joan et Álex revenaient très fort. J'ai essayé de garder mon calme, de conserver de la gomme pour la fin de la course parce que quand on court avec le soft à l'arrière ça n'est pas facile de rester constant, mais on a finalement réussi à obtenir cette première place pour Suzuki. On fait du très bon boulot, en obtenant beaucoup de podiums. Ça veut dire qu'ils ont travaillé très dur pendant la pré-saison. Cette victoire, ils la voulaient vraiment et elle a fini par arriver, alors je suis très content.

Tu avais obtenu ta dernière victoire en te battant contre Marc Márquez. Cette fois, c'était Álex !

C'est dingue. Dans les derniers tours, je savais que Joan Mir était derrière moi, qu'il essayait de me pousser et de me passer, mais à trois tours de la fin j'ai vu sur mon panneau : 0"4 sur Márquez… Je me suis 'wow, encore un Márquez !' Ça n'a clairement pas été facile de garder mon calme, d'être premier et de ne pas faire d'erreurs, mais on y est arrivé.

Ça n'a pas toujours été facile ce week-end : y a-t-il eu un tournant à un moment donné ?

Il n'y a pas grand-monde qui misait sur moi pour la victoire, mais je suis resté très calme. Sur la grille, j'ai étudié un peu les trajectoires que je pourrais prendre au départ. Je suis très bien parti, et très vite je me suis retrouvé quatrième ou cinquième, en bagarre contre les Yamaha. Une fois derrière eux, j'ai pu voir qu'ils avaient un peu de mal à être rapide. Quand j'étais derrière Maverick, étant donné qu'il avait montré pendant le week-end qu'il avait vraiment un meilleur rythme que n'importe qui, je me suis dit qu'il allait s'échapper. Mais je suis resté très coulé derrière lui et à un moment donné j'ai décidé de le passer et de faire ma course, de me creuser une petite avance.

As-tu le sentiment d'avoir prouvé quelque chose par rapport à Mir en gagnant alors que tu as connu jusqu'ici une saison difficile ?

Cette année, on a vraiment eu du mal à obtenir cette première place. Je pense que j'avais le potentiel de le faire sur beaucoup de courses, mais ça n'est jamais arrivé, soit pour une erreur soit pour une chute. Elle arrive enfin et je suis très heureux, parce que ça n'a pas été facile. Beaucoup de personnes m'ont dit que je devais être plus calme, parce que je suis tombé deux fois, en Autriche en essayant de dépasser Dovi pour prendre la tête puis au Mans sur le mouillé. Mais je savais que j'avais ce potentiel et que j'avais aussi la moto pour le faire.

En étant en tête du huitième au dernier tour, cette course a-t-elle été stressante ?

C'était difficile de garder mon calme, surtout sur cette piste où il y a beaucoup de freinages sur l'angle et où on peut facilement faire une erreur, freiner un peu tard et élargir. J'étais donc un peu inquiet, mais j'ai essayé de piloter comme je sais le faire. Dans toutes les courses que j'ai faites avant, j'étais en poursuite, c'est la première fois que je suis en tête et j'en suis plutôt content, c'est clairement une expérience à garder.

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Quelle émotion cela te procure-t-il de gagner ici ? Est-ce ta plus belle course ?

C'est clair que c'est génial de gagner ici, en Aragón, parce que j'ai de très bons souvenirs ici, de quand j'étais jeune et que je passais l'été ici avec tous mes amis. Au premier rang de mes souvenirs, je garde quand même la bagarre avec Marc Márquez à Silverstone, pour moi ça a été la meilleure. Mais ici je suis resté en tête de la course pendant de nombreux tours et ça n'est pas facile de garder son calme et de ne pas faire d'erreurs, alors c'est bien. J’aimerais pouvoir la fêter avec tous les fans, mais ça n'est pas possible à cause de la situation, alors je veux dédier cette victoire à tous ceux qui souffrent à cause du COVID.

Malgré ta blessure et tes chutes en Autriche et en France, tu n'as que 36 points de retard sur Joan. Penses-tu avoir encore une chance au championnat ?

On va essayer d'aborder les courses les unes après les autres. Décrocher le titre cette année s'annonce assez difficile, parce que Joan est très rapide et très régulier. Ce serait dingue, parce que je suis beaucoup tombé, j'ai enregistré beaucoup de scores vierges, j'ai eu beaucoup de mal et j'ai aussi été blessé. Je vais donc clairement avancer course après course et donner le maximum, je n'ai pas de pression. On se prépare pour l'année prochaine, c'est clair.

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