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Leader sans dominer, Dovizioso tente de s'accrocher sans se leurrer

La saison très singulière que vit le MotoGP a vu Andrea Dovizioso prendre les commandes du championnat durant sa première moitié, mais avec une avance si faible et un tel manque de confiance dans sa performance que la suite reste à ses yeux très incertaine.

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Leader du championnat à l'entame de la seconde moitié de la saison, Andrea Dovizioso oscille entre son réalisme habituel et la nécessité de se bercer de quelques illusions pour croire encore qu'il pourrait être en capacité d'aller chercher ce titre pour lequel il se bat depuis quatre ans. Systématiquement battu par Marc Márquez ces trois dernières années, celui qui a réussi l'exploit de retarder l'échéance à la dernière course en 2017 était, sur le papier, le favori évident pour succéder à la star espagnole pendant sa convalescence, et pourtant il apparaît à la peine pour le moment.

Après les sept premières courses, Dovizioso n'a pu fêter qu'une seule victoire et il s'est approprié le statut peu envieux de leader doté du plus faible capital de points qu'ait connu le MotoGP à ce stade du championnat. À cette moisson limitée du premier fait écho un classement particulièrement compact, puisqu'il n'affiche que quatre points d'avance sur le quatrième et 27 sur le dixième. Deux signes d'un championnat que chacun vit tel des montagnes russes, sans constance dans les performances.

"Ça fait rire, parce que c'est vraiment difficile de rester premier au championnat en étant lent ! C'est très difficile et c'est pourtant ce qui se passe !" sourit Andrea Dovizioso. "Sur certaines courses on a été bons pour réussir à ramener des points, et c'est tout. On continue à travailler pour essayer d'améliorer ce à quoi on n'arrive pas encore à s'adapter."

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S'il veut continuer à travailler, c'est que Dovizioso n'en démord pas : le nouveau pneu arrière introduit cette année est seul responsable de la situation actuelle. "Tout ceci est dû au fait que le pneu, c'est lui qui a créé cette situation. Ces trois dernières années, quels que soient les pilotes, on n'avait pas de courses comme celles-ci et on n'a jamais vu un championnat comme celui-ci. C'est la conséquence de ces pneus et tout le monde connaît des hauts et des bas. Expliquez-moi la course de Viñales… Il était très en difficulté à Misano 1 et il a dominé Misano 2. En Autriche c'était pareil entre la première et la deuxième course. Cela veut dire que de tous petits détails peuvent créer une grande différence à la fin du week-end, et ce uniquement en conséquence du nouveau pneu arrière. C'est tout."

"Après, c'est toujours le même discours : c'est la même donne pour tout le monde et il faut essayer de trouver une solution, on en est conscients et on y travaille. Mais il y a beaucoup de hauts et de bas, et même si j'ai fait peu de podiums je suis premier au championnat, parce que ce pneu engendre des hauts et des bas pour tout le monde. Malheureusement, il y a un peu trop de bas pour moi, mais on doit essayer de progresser. Ça n'est pas fini, alors… je dois continuer à me raconter un peu des histoires, au sens où si l'on devait être trop réalistes et objectifs, ce que je suis normalement par instinct, on serait trop abattus."

Andrea Dovizioso, Ducati Team

Si certains estiment en revanche que cette situation inédite découle de l'absence, elle aussi exceptionnelle, de Marc Márquez et met en lumière le manque de compétitivité de ceux qui tentent de lui succéder, Andrea Dovizioso rejette de telles conclusions faciles. "Regardez combien de pilotes sont très proches les uns des autres. Soit tous les pilotes qui sont en MotoGP sont mauvais, soit ils sont tous particulièrement forts ! On est tous très proches en rythme de course et en qualifs, et on parle d'être 15 voire plus en sept dixièmes. Comment peut-on dire que le niveau est bas ? D'autant que ce sont parfois des pilotes qui ont gagné ces dernières années, donc ça voudrait dire que le niveau était déjà bas ces dernières années ?"

Et d'ailleurs, qu'aurait fait Márquez au cours de cette saison particulière ? "J'aurais été très curieux [de le voir]", admet Dovizioso, "parce qu'à Jerez il était tout-puissant, mais ça peut vouloir dire tout ou rien. De toute façon, personne ne le découvrira cette année, alors il est inutile de faire ces considérations. Mais si on devait parler de logique… Les essais hivernaux s'étaient très mal passés pour lui et à la première course à Jerez il était huit dixièmes plus rapide que tout le monde. Expliquez-moi ça ! Peut-être que Marc aurait dominé, comme il l'a déjà fait, je ne dis pas le contraire. Je dis que tout ce qui s'est passé depuis que ce pneu est arrivé est anormal, et ça a été le cas dès le premier test, à tous les tests et toutes les courses."

Ne pas baisser les bras malgré tout

Conscient qu'il n'est lui-même pas assez régulier pour pouvoir prétendre à la couronne, le pilote Ducati tente malgré tout d'y croire encore et de ne pas jeter l'éponge. "Si on est par terre quand on nous met des claques, on n'est pas pilote. Il faut continuer à pousser, encore et toujours quand les choses ne vont pas bien", insiste-t-il. "On travaille beaucoup et on essaye de s'adapter à certaines choses, on essaye continuellement de s'améliorer. On n'est pas juste en train de laisser passer le temps en prenant des claques ici ou là."

"Le fait est qu'il faut se trouver dans une très bonne situation pour vraiment pouvoir se battre et ce n'est pas notre cas. Heureusement, on a une bonne position au championnat alors on continue à travailler. On ne baisse pas les bras, c'est clair, d'autant que ce sera différent sur chaque piste, plus encore que par le passé", prévient le pilote Ducati, qui pressent que le Grand Prix de Catalogne ne sera pas un remake des courses de Misano.

"À Barcelone je m'attends à un grip très faible et ça va créer une situation complètement différente. Je ne sais pas si ce sera mieux ou pire pour nous, mais en tout cas ce sera très différent. […] À mon avis, les sensations des pilotes y seront très différentes car je m'attends à ce qu'on ait vraiment peu de grip alors qu'on arrive d'une piste sur laquelle il était dingue", souligne-t-il. Aussi, bien qu'il ne soit pas surpris par la montée en puissance de Joan Mir, il attend là aussi de voir si le pilote Suzuki parviendra à confirmer cette semaine. "Ça se voyait déjà depuis deux courses et ça s'est amplifié à Misano. Mais je le répète : à mon avis, à Barcelone on aura moins de la moitié du grip qu'on avait [à Misano], alors je pense qu'il est impossible de savoir comment ça va se passer."

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