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MotoGP GP du Qatar

La bonne journée d'Aprilia renforce l'incompréhension des pilotes

Une semaine après un GP de Malaisie très difficile, Aprilia a placé trois pilotes parmi les cinq premiers vendredi au Qatar. Ils sont autant satisfaits de cette journée que perdus face à l'inconstance de la marque italienne.

Maverick Vinales, Aprilia Racing Team

Aprilia a fait forte impression vendredi à Losail. Raúl Fernández a signé le meilleur chrono de la journée et la marque aurait même pu s'offrir un doublé puisque Maverick Viñales avait roulé encore plus vite, mais a vu son temps annulé en raison d'un drapeau jaune. La marque a placé trois pilotes parmi les cinq premiers, avec Viñales finalement troisième et Aleix Espargaró cinquième.

Les Aprilia sont souvent impressionnantes quand le niveau d'adhérence est faible, ce qui lui a permis de signer un doublé au GP de Catalogne et de briller à nouveau lors de la première journée à Doha. Viñales a senti une moto bien plus facile à piloter qu'à Sepang, il y a une semaine.

"C'était bien, je n'ai rien de négatif à dire sur la journée", a résumé l'Espagnol. "On a bien travaillé. Ce qui est curieux, c'est qu'on a travaillé comme d'habitude. Je pense juste que l'équilibre de la moto, entre l'adhérence à l'avant et à l'arrière, est nettement meilleur. On a pu entrer dans les virages et être beaucoup plus agressifs en tournant plus."

"C'est une chose qu'Aprilia doit analyser en profondeur, pour [comprendre] ce qu'il se passe sur les pistes où on est très bons et celles où on ne peut pas attaquer au maximum, où on n'est pas mauvais mais où on ne peut pas attaquer au maximum."

La moto est très bonne quand elle est bonne, la moto est très mauvaise quand elle est mauvaise. Si on veut se battre pour un titre, il faut trouver un équilibre.

Aleix Espargaró est du même avis et sa bonne journée lui a même laissé un goût amer après les grandes difficultés d'Aprilia en Malaisie. "Je n'étais pas totalement satisfait à la fin de la séance", a reconnu Espargaró. "Je n'étais pas en colère mais je me demandais pourquoi on était super lents il y a quatre jours, à 20 secondes du vainqueur, et [vendredi] devant avec trois motos. C'est une chose que l'on doit améliorer chez Aprilia si on veut se battre pour le titre, mais on n'a pas la réponse. Je ne connais pas la raison, les ingénieurs non plus. Je suis content de cette journée, très bien, mais on doit comprendre pourquoi on était si loin en Malaisie."

"On connaît plus ou moins les circuits", a-t-il ajouté. "La moto est très bonne quand elle est bonne, la moto est très mauvaise quand elle est mauvaise. Si on veut se battre pour un titre, il faut trouver un équilibre. On n'a pas besoin de gagner comme on l'a fait à Barcelone, aussi facilement qu'en Argentine [l'an dernier] ou à Silverstone. Ça peut être d'un dixième, c'est suffisant. Et les jours où on n'est pas bons, on peut être quatrième ou troisième, pas 12e. C'est ce que l'on doit trouver pour l'avenir."

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Aleix Espargaró

Viñales déplore aussi ce manque de constance resté sans explication pour le moment : "On doit comprendre quoi faire quand on n'a pas un bon équilibre. On n'a rien modifié qui aurait changé l'équilibre quand on a du mal. On a essayé à Sepang mais on n'a jamais progressé et on doit vraiment comprendre ça cet hiver, parce que je pense que c'est la clé."

"Un bon embrayage et l'équilibre, c'est la clé pour avoir une bonne moto parce que le reste est bon. On aime toujours avoir plus de vitesse de pointe pour doubler plus facilement mais je pense qu'Aprilia a une bonne moto. Quand on a n'a pas une bonne journée, on doit juste comprendre pourquoi. Pour le moment on n'a pas de réponse."

"On comprend où est le problème, ce qui est bon signe parce qu'on a tout l'hiver pour travailler dessus, mais on n'a aucune clé ou aucun outil pour nous aider quand on a du mal", a déploré Viñales.

Une bonne gestion des pneus

Si les pilotes Aprilia sont perdus face aux performances en dents de scie de la RS-GP, ils ont aussi à leur propre étonnement pu exploiter les pneus facilement vendredi. "J'ai très bien compris les pneus dès le début, c'était une surprise, je ne sais pas pourquoi", a confirmé Fernández.

"Notre moto fonctionne bien en pneus usés. J'ai testé tous les pneus, ils fonctionnent tous assez bien. Avant de commencer la journée, on se disait que ça serait peut-être difficile mais maintenant, j'ai vu ce que l'on a fait et je peux vous dire que je comprends tout très bien et que c'est clair pour le sprint et la course longue." 

Espargaró a également trouvé de bonnes sensations avec l'allocation de pneus élargie apportée par Michelin ce week-end : "Mon time attack n'a pas été brillant mais c'est la première fois de la saison qu'un vendredi, j'essaie trois [pneus] différents à l'avant et trois à l'arrière. C'était vraiment difficile mais je suis très content parce que pour un vendredi, j'ai déjà une bonne idée de l'allocation de pneus."

"Pour le super dur [à l'arrière], ils disaient qu'il était uniquement là en cas d'urgence, de ne pas l'utiliser... On l'a essayé et il est incroyable !" s'est amusé Espargaró.

Fernández s'attend à un retour de Ducati

Le pilote le plus régulier au premier plan a été Raúl Fernández, qui a signé le quatrième temps dans la matinée avant de conclure la journée en tête. Il a naturellement été satisfait, même s'il s'attend à ce que les Ducati reviennent dans la danse ce samedi.

"Je suis vraiment content d'être à nouveau performant", a déclaré le pilote RNF. "Il faut prendre les choses comme ça, ce n'est pas la réalité à 100%, déjà parce que Maverick était plus rapide que moi, c'était clair. Je pense aussi que Ducati va montrer son vrai potentiel [samedi]. Pour une raison ou une autre, ils n'ont pas bien compris la piste ou quelque chose comme ça, mais je pense qu'ils seront là demain."

Raul Fernandez, RNF MotoGP Racing

Raúl Fernández

"Je suis content mais on doit travailler plus. Il ne faut pas penser au résultat ou à autre chose, il faut faire le maximum, comme on l'a fait depuis Misano. Je pense que c'est bien pour moi et l'équipe mais il ne faut pas y penser, il faut continuer à travailler et essayer de faire mieux [samedi], parce que tout le monde va progresser."

Fernández se pense pouvoir lui-même faire encore mieux : "J'ai une petite marge de progrès pour [samedi]. Il y a des choses que je peux améliorer. C'est bien pour moi parce que j'ai de la marge. Je ne vais pas penser à Ducati. Je sais qu'ils seront là [ce samedi] mais je ne veux pas penser à ça."

"Je pense qu'on a deux ou trois dixièmes à gagner dans certains virages, dans lesquels je suis sorti large", a-t-il précisé. "Si je fais le tour parfait, je peux peut-être gagner deux ou trois dixièmes."

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