Final amer pour Aprilia, qui le paye au championnat

Aleix Espargaró a perdu la troisième place du championnat pilotes et Aprilia la deuxième dans les classements constructeurs et équipes dans un dernier Grand Prix désastreux, marqué par le double abandon des RS-GP.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

L.B., Valence – C'est un final bien loin des attentes qu'a connu Aprilia, ce dimanche à Valence. Pour la première fois de la saison, les deux pilotes ont été contraints à l'abandon, d'abord Aleix Espargaró qui a vu la troisième place au championnat lui échapper à cause d'un problème qui semble lié à l'alimentation, puis Maverick Viñales, dont le souci se situait à l'avant de la moto. Conclusion malheureuse d'une fin de championnat plombée par les soucis techniques, des erreurs et des performances en berne, d'autant plus douloureuse que cette saison avait débuté en force.

"La fin de saison a été très décevante", résume Espargaró, arrivé à Valence un point devant Enea Bastianini. "J'ai tout donné. C'était vraiment un rêve pour moi de me battre pour la troisième place du championnat. Je n'ai pas réussi à dormir la nuit dernière, je savais que j'avais une chance parce que j'étais rapide et Enea pas tellement. Donc malgré la manière dont s'étaient passées les dernières courses, j'avais une bonne chance."

"Mais le moteur a lâché, j'ai dû abandonner et c'est dommage", poursuit le pilote espagnol, qui n'a pas voulu s'étendre sur les raisons de son abandon. "Je ne sais pas exactement. Je ne veux même pas le savoir. Au départ, déjà, la moto s'est arrêtée, puis dans les trois premiers tours elle n'arrêtait pas de s'arrêter à chaque accélération, alors j'ai été obligé de rentrer au stand."

"Ça ne m'importe pas vraiment de savoir ce qui est arrivé au moteur. Il s'est arrêté, ça n'est pas la première fois. C'était le pire jour pour que cela arrive parce que je pense que j'avais plus de vitesse qu'Enea pour me battre pour la troisième place du championnat, qui était un rêve pour moi, alors je me fiche de savoir de quelle pièce du moteur il s'agit."

Qualifié dixième, Aleix Espargaró était 14e à la fin du premier tour puis dernier une boucle plus tard. Au quatrième tour, sa course était finie, lui qui n'avait pourtant jamais abandonné cette saison. Cette régularité, couplée à un niveau de performance en hausse, a grandement contribué à faire de l'Espagnol un candidat au titre, et ce jusqu'à l'avant-dernière course. Vainqueur en Argentine, puis monté sur le podium cinq autres fois, il n'était encore qu'à 17 points de Fabio Quartararo après Aragón, mais a vu sa courbe de résultats dégringoler pendant la tournée outre-mer.

"C'est vrai qu'on a connu une année historique, une très bonne année, on s'est beaucoup améliorés. L'année dernière, on a fêté un podium comme s'il s'agissait d'un titre ; cette année, j'ai gagné une course, fait des podiums, des poles, mais la dernière partie a été impossible. On a tout essayé, mais on était très loin tous les deux", constate-t-il, amer. "Il faut qu'on s'améliore si on veut être avec les pilotes de tête."

Maverick Viñales partage l'avis de son coéquipier, tout aussi frustré par l'issue de sa course, lui qui a renoncé dans le 16e tour alors qu'il était 18e, et par cette dernière partie de championnat. "Dans les cinq dernières courses, j'ai eu beaucoup de problèmes techniques avec la moto. C'est quelque chose auquel il faut qu'on apporte une grande attention. Aujourd'hui j'ai eu des problèmes avec les freins, je freinais 50 mètres plus tôt et je sortais de piste. C'est dommage, parce que je pense qu'aujourd'hui on avait le rythme pour se battre pour les premières places."

"Il faut qu'on tire des enseignements de cette saison", souligne Viñales. "On a fait beaucoup d'erreurs, surtout dans la première partie de la saison parce qu'on ne trouvait pas les réglages et j'ai perdu beaucoup de courses [avant d'être au point], puis à la fin à nouveau notre niveau était très faible. Il faut qu'on soit plus intelligents et qu'on essaye de bien travailler."

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Ce double abandon ne coûte pas uniquement la troisième place du championnat pilotes à Aprilia, mais aussi la deuxième position parmi les constructeurs, arrachée par Yamaha, et parmi les équipes, où c'est KTM qui en a profité. "Nous sommes en colère et déçus", admet un Massimo Rivola dépité. "En évaluant notre saison, nous devrions voir le verre à moitié plein, mais j'ai eu mal à le faire aujourd'hui."

"Nous avions des objectifs qui correspondaient à notre potentiel et qui étaient mérités, comme la troisième place pour Aleix et la deuxième place dans les classements constructeurs et équipes. Des résultats extraordinaires, qui auraient été la juste récompense du gros travail accompli par toute l'équipe Aprilia Racing, mais de toute évidence, nous ne sommes pas encore habitués à nous battre de façon constante pour les objectifs les plus élevés. Pour y parvenir, nous devons apprendre à être toujours parfaits, en piste et à Noale."

Malgré la déception qui prévaut ce soir, le patron du programme sait aussi qu'il faudra réussir à voir ce verre à moitié plein, lorsqu'il sera possible de prendre un peu de recul. "Notre saison de championnat est malgré tout importante et elle représente une base de résultats exceptionnelle de laquelle repartir. Cette dernière course ne change pas chez nous la certitude d'avoir fait un énorme pas en avant et nous serons de retour en 2023 pour retenter notre chance, avec quatre motos en piste et des ambitions renouvelées."

Avec Germán Garcia Casanova

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