Face à Ducati, Aprilia résigné à devenir "premier des autres"
Aprilia a réalisé de bons essais à Portimão mais la marque italienne ne se sent pas véritablement capable de se mesurer à Ducati en début de saison.
Qui pourra stopper Ducati en 2023 ? Fabio Quartararo s'est rassuré au cours de la dernière journée du test de Portimão mais selon lui, il "manque quelque chose" à Yamaha pour lutter face aux motos rouges. Marc Márquez estime de son côté que Honda ne sera pas en mesure de jouer le podium en début de saison. Quant à KTM, ses pilotes ont la plupart du temps été distancés.
Le constructeur le plus à même de concurrencer Ducati semble donc être son compatriote Aprilia, le seul à avoir lui aussi régulièrement placé ses pilotes dans le top 10 pendant les deux journées d'essais à Portimão. La firme de Noale est performante et peut désormais s'appuyer sur quatre pilotes grâce au renfort apporté par RNF, sa nouvelle équipe satellite, mais Maverick Viñales estime qu'il sera difficile de se confronter aux nombreuses Ducati en début d'année.
"Il y a huit Ducati et je pense qu'ils vont tous être difficiles à battre", a estimé l'Espagnol sur le site officiel du MotoGP, affichant sa méfiance face aux huit Desmosedici : "Il est compliqué de mentionner un seul nom, franchement à mes yeux toutes les Ducati sont très fortes. On se rapproche, on réduit l'écart, mais ils sont très forts à l'heure actuelle".
"Je pense que si on veut battre les Ducati, il faut qu'on progresse encore car ils sont très forts", a-t-il reconnu. "Et pas uniquement Pecco [Bagnaia], ça vaut aussi pour tous les autres pilotes. Il faut qu'on reste concentrés, qu'on travaille. J'ai hâte… La prochaine fois que je monterai sur la moto, ce sera pour le premier Grand Prix, alors j'ai hâte de revenir !"
Aprilia semble donc aborder la saison en se considérant comme la deuxième force... mais Massimo Rivola n'en est même pas totalement certain. "Peut-être sur certaines pistes", a confié le grand patron d'Aprilia Racing, restant dans la lignée de la prudence affichée lors de la présentation de la RS-GP, où il balayait les chances de titre de ses troupes.
"Malheureusement il y trop de Ducati et elles sont très rapides", a souligné Rivola. "Être les premiers des autres est un objectif. Je vois que tout le monde progresse séance après séance. Fabio [Quartararo] a été rapide d'entrée. Je m'attends à ce que tout le monde se rapproche. Ducati a l'avantage d'avoir toutes les données donc ils sont rapides immédiatement parce qu'ils ont les bons réglages, ils pourront débuter les EL1 immédiatement en mode course."
Aleix Espargaró
Aleix Espargaró fait preuve d'un peu moins de mesure et, même s'il reconnaît que Ducati a l'avantage, il préfère attendre le verdict de la course pour situer le niveau d'une Aprilia qui lui donne satisfaction : "Mon sentiment est que la moto est bonne. Il faut attendre la course car il semble que notre moto sera un peu plus rapide, alors il faut attendre de voir ce que les ingénieurs peuvent apporter pour la première course. Les Ducati sont fortes, on le savait, mais on n'est pas super loin alors j'ai hâte de commencer."
Des progrès significatifs dans l'aérodynamique
La prudence générale affichée par Aprilia tranche avec la bonne impression laissée par la marque après les tests, avec des progrès dans tous les domaines. Des améliorations mineurs ont été apportées au moteur et dimanche, Aleix Espargaró a travaillé sur de nouvelles pièces de suspension pour progresser au freinage, ainsi que sur l'électronique. Maverick Viñales a de son côté vu sa journée légèrement gâchée par un souci technique qu'Aprilia n'a véritablement identifié que quand il a changé de moto
Au cours de cette dernière journée, Espargaró a aussi comparé plusieurs ensembles aérodynamiques afin de valider la configuration pour le début de la saison, un gros travail ayant été fait par la marque dans ce domaine, avec plusieurs nouveautés spectaculaires. Le vétéran du plateau a perçu des gains significatifs et son coéquipier partage son opinion. "On sent une grosse différence, surtout en termes d'appui", a expliqué Viñales. "Il y a du bon et du mauvais, comme toujours. Il faut bien comprendre."
Ce travail d'analyse n'est pas toujours aisé pendant un test, le temps est limité pour adapter la moto aux changements de comportements provoqués par les éléments aérodynamiques : "J'avais un aileron tri-plan [à l'avant, à Sepang]. On ne l'a pas [à Portimão] mais il faudra l'essayer parce qu'il faut au moins une journée pour le régler. Il faut des réglages différents sur la moto, tout est différent. La moto elle-même est plus basse donc il faut du temps [pour s'y adapter]. Ce n'est pas comme si on le mettait sur la moto et qu'on était rapide. Il faut comprendre."
Avec Léna Buffa
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