Aquaplaning : Plusieurs pilotes voulaient un drapeau rouge en EL1

Pour Aleix Espargaró, Álex Rins, Miguel Oliveira et Fabio Quartararo, la quantité d'eau sur la piste a suscité un trop gros danger au cours de la première séance d'essais à Assen. Enea Bastianini est le pilote qui en a le plus fait les frais avec une grosse chute.

Aleix Espargaro, Aprilia Racing Team

Gold and Goose / Motorsport Images

Les conditions étaient plus que délicates en EL1 au GP des Pays-Bas, le circuit étant détrempé en raison de fortes averses. Le premier virage était l'une des portions les plus délicates du circuit et plusieurs pilotes ont dû traverser le bac à graviers, tandis que Marco Bezzecchi puis Enea Bastianini sont tombés.

La chute du pilote Gresini a été la plus spectaculaire. Il a brutalement perdu le contrôle de sa moto au premier virage et a longuement glissé dans les graviers pour s'arrêter juste avant le mur de pneus. "C'était de l'aquaplaning parce que l'arrière glissait beaucoup en ligne droite et un peu avant le freinage, la moto a pris plus de vitesse", a expliqué Bastianini. "C'était impossible de freiner fort et de ralentir la moto. Je suis parti en aquaplaning. Les conditions étaient très critiques."

"C'était dangereux parce qu'il y avait beaucoup d'eau à certains endroits, seulement deux mais c'était [déjà] trop", a ajouté le triple vainqueur de Grands Prix. "Sur les autres parties de la piste, ça allait et le grip [était bon] mais quand il y a beaucoup d'eau, c'est impossible de piloter une MotoGP."

 

Pour Aleix Espargaró, la situation était telle qu'il aurait été préférable d'interrompre la séance. "C'était un drapeau rouge", a déclaré le Catalan. "Mais pas un peu, un drapeau rouge sans contestation pendant au moins 15 minutes. J'étais en aquaplaning à trois endroits du circuit. Je me suis arrêté parce que je ne voulais pas tomber."

"J'ai eu de l'aquaplaning en ligne droite, avant la chicane du virage 8, également dans la partie opposée du circuit", a précisé Espargaró. "Et dans la ligne droite, on ne pouvait pas dépasser 14 000 [tours par minute], sinon on glissait dans toute ligne droite. Il y avait aussi de l'aquaplaning au bout de la ligne droite, c'est là qu'Enea est tombé."

Alex Rins, Team Suzuki MotoGP

Álex Rins

Naturellement prudent moins de trois semaines après sa fracture du poignet gauche, Álex Rins a préféré se limiter dans son roulage, estimant aussi que le drapeau rouge s'imposait. "Je suis sorti, j'ai fait trois tours et je me suis arrêté parce que, comme je l'ai dit à Livio [Suppo, team manager de Suzuki], pour moi il fallait un drapeau rouge", a déclaré le Barcelonais. "Et on était pratiquement tous dans le box, sauf Zarco qui continuait à améliorer. Pour moi c'était dangereux, on faisait de l'aquaplaning en sortant du dernier virage, au premier freinage et en arrivant dans la ligne droite arrière où on se rapproche un peu des lignes blanches. On glissait beaucoup.

"On en parlera parce que la piste était dangereuse, il y a eu plusieurs chutes dans le virage 1. Je ne sais pas trop pourquoi ils ne nous ont pas arrêtés mais j'ai décidé de rentrer au box et de ne pas prendre de risques."

Pour moi on a dépassé la limite. Au début de la première séance, on ne pouvait pas rouler, je ne voyais même pas le feu derrière les autres pilotes.

Miguel Oliveira

Miguel Oliveira estime aussi que les conditions étaient trop dangereuses en début de séance : "C'était inconduisible", a déclaré le pilote KTM. "Pour moi on a dépassé la limite. Au début de la première séance, on ne pouvait pas rouler, je ne voyais même pas le feu derrière les autres pilotes. En roulant seul, c'est dur avec l'aquaplaning et pour une course, c'est sûr que c'est impossible."

"Après le Moto3, ça semblait bon mais dans notre séance, même s'il ne pleuvait pas beaucoup, il y avait beaucoup d'eau stagnante", a-t-il précisé. "Au milieu de la séance, on peut s'arrêter et dire 'je ne veux pas reprendre la piste' mais c'était difficile parce que ça s'est amélioré dans la deuxième partie. C'était impossible."

Pas d'intervention de la direction de course

Malgré les plaintes multiples des pilotes, la direction de course n'a pas agité le drapeau rouge, un point qui interroge Fabio Quartararo, qui a lui aussi jugé les conditions trop dangereuses. "Ce matin on n'était pas rapides mais quand on fait de l'aquaplaning dans la ligne droite en cinquième ou en sixième, personne ne l'a vraiment vu mais quand je me suis arrêté au box j'ai dit que c'était vraiment dangereux", a déclaré le Champion du monde.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo

"Dans les virages ça allait, mais si quelqu'un était tombé à cet endroit, c'était une autre histoire. Mais je ne suis pas commissaire. Si c'est dangereux et que les pilotes améliorent, bien sûr il faut y aller et améliorer, mais ce n'est pas notre responsabilité, c'est celle de la direction de course. Elle doit voir comment sont les conditions et écouter les pilotes."

Sur ce point, Aleix Espargaró n'attend pas de véritable explication : "Beaucoup de mes interrogations restent sans réponse cette année", a déploré le pilote Aprilia. "Peut-être que les journalistes pourraient demander une réaction à la direction de course."

Johann Zarco est venu apporter l'une des rares voix dissonantes, reconnaissant la situation délicate sans estimer qu'elle était véritablement dangereuse pour les pilotes. "Ce qui était délicat avec l'eau, c'est qu'il y avait énormément de grip, mais vraiment deux freinages ou pendant qu'on freinait, ce n'était pas une rivière mais il y a un écoulement d'eau qui traversait la piste", a-t-il expliqué. "On freine, ça tient, ça tient, ça bloque. Après, ça pouvait réaccrocher mais au moment où ça bloquait, il y a des chutes. Mais ça ne fait pas une piste particulièrement dangereuse. "

Avec Charlotte Guerdoux

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