Une piste sale et bosselée : comme être au Ranch ou en motocross !

Les pilotes dénoncent en masse les conditions de piste et notamment un bitume très irrégulier que de récents travaux n'ont semble-t-il pas du tout amélioré.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Dani Pedrosa, Repsol Honda Team
Jorge Lorenzo, Ducati Team
Franco Morbidelli, Estrella Galicia 0,0 Marc VDS
Dani Pedrosa, Repsol Honda Team
Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Jack Miller, Pramac Racing
Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing
Johann Zarco, Monster Yamaha Tech 3
Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing
Marc Marquez, Repsol Honda Team
Andrea Dovizioso, Ducati Team
Andrea Iannone, Team Suzuki MotoGP
Conférence de presse de Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Jack Miller, Pramac Racing
Marc Marquez, Repsol Honda Team

Au terme de la première journée d'essais libres passée sur le COTA, les pilotes ont rivalisé de comparaisons imagées pour décrire la quantité de poussière et de cailloux présents sur la piste, ainsi que les nombreuses bosses qui contribuent à dégrader les conditions. Des travaux ont pourtant été menés pour réduire les irrégularités du bitume, mais l'effet de polissage voulu semble avoir laissé l'asphalte en mauvais état.

"La piste est dans un état assez préoccupant", pointe Valentino Rossi. "On a un peu l'impression d'être à Laguna Seca, il y a de très grosses bosses. On avait demandé d'essayer de régler ça et ils ont fait quelque chose mais je ne crois pas que ça ait fonctionné."

Outre les nombreuses bosses dont ont témoigné les pilotes, une pellicule de poussière blanche était visible ce vendredi, le passage des motos soulevant un nuage épais, auquel le désert qatari n'avait d'après eux rien à envier.

"La situation était très étrange, surtout pendant les premiers essais, parce que c'était comme être au Ranch !" résume Rossi. "Il y a beaucoup de poussière blanche, on ne voit rien devant soi, c'est très étrange. Cela vient peut-être de l'asphalte, je ne sais pas. C'est mieux cet après-midi, mais la situation reste mauvaise dans la ligne droite de retour."

"Je ne veux pas être négatif, mais c'est clairement pire que ce que c'était l'année dernière", juge quant à lui Jack Miller. "Je trouve que la piste était bien l'année dernière, mais cette année elle s'est transformée un peu en piste de motocross, surtout avec [la poussière] dans la ligne droite de retour."

De gros cailloux me heurtaient à 300 km/h… On aurait dit des balles. Je n'ai pas trop aimé ça.

Jack Miller

"On a déjà cassé une bulle avec les cailloux et la poussière", poursuit le pilote Marc VDS, qui indique avoir coupé son accélération lorsqu'il est passé pour la première fois aujourd'hui dans cette portion, en suivant Andrea Dovizioso. "De gros cailloux me heurtaient à 300 km/h… On aurait dit des balles. Je n'ai pas trop aimé ça."

Si les deux pilotes précisent qu'ils apprécient particulièrement le tracé texan, leur inquiétude quant aux conditions dépasse leur plaisir d'être sur place. "J'aime la piste. Elle est sympa à piloter, car elle est très difficile, avec des virages qui suscitent des émotions. Mais la situation avec les bosses est critique. C'est un désastre. C'est, à mon avis, la pire situation de toute la saison", estime Rossi. "Il y a trois ou quatre bosses qui sont très hautes. C'est difficile quand on est sur la moto, parce qu'il y a aussi beaucoup de bosses dans la ligne droite, la moto bouge beaucoup à plus de 300 km/h et la situation est critique."

Où se situent les bosses les plus marquées ? "Dans le virage 2, dans le virage 10 – de grosses bosses. Dans la ligne droite de retour : après la cuvette, on remonte, on arrive au sommet en cinquième et sixième, la moto bouge beaucoup à cause des grosses bosses. Il y en a aussi beaucoup au freinage. Et il y a de très grosses bosses, peut-être les plus grosses, dans le virage 18, avant les deux derniers virages à gauche. Là-bas, le carénage touche par terre, alors c'est comme faire du motocross."

Déjà pointé du doigt l'an dernier, le problème a tenté d'être résolu avec l'aide de machines censées lisser le bitume pour en faire disparaitre les aspérités. "Ils ont dit qu'ils ont gommé les bosses, mais ils l'ont peut-être fait sur une autre piste parce qu'elles sont beaucoup plus grosses que l'année dernière", juge Danilo Petrucci. "Je pense que ça n'est pas sûr de courir sur une piste comme celle-ci. On est dans un Championnat du monde, or je n'ai jamais vu une piste comme celle-ci, pas même dans un championnat national. Bien sûr, le Championnat du monde est le plus difficile et on doit courir dans toutes les conditions sur chaque piste, mais tomber à cause des bosses… Peut-être que Hailwood et Agostini ont connu ça pendant leur carrière !"

"C'est peut-être exagéré, peut-être sommes-nous habitués à de bonnes conditions en MotoGP", tempère Andrea Dovizioso, "mais cela devient trop compliqué de piloter nos motos sur une piste dans de telles conditions." L'Italien partage en cela un avis répandu parmi les pilotes, qui appréciaient globalement le COTA depuis son arrivée au calendrier et ont aujourd'hui un sentiment de gâchis. "Il y a une raison pour laquelle ceci est arrivé. Je crois qu'il faut anticiper", pointe-t-il. "Je pense qu'on savait que le sol était fait comme ça, qu'il pleut beaucoup et que ça pouvait arriver. Je ne veux accuser personne, mais on se retrouve avec une piste géniale et qui est gâchée", regrette-t-il. "La piste n'est pas impraticable, je ne veux pas exagérer. Mais c'est une piste récente, géniale, et elle devient moche."

Et si la pluie s'en mêlait ?

Le problème devait être soulevé dès ce vendredi soir lors de la Commission de sécurité réunissant les pilotes avec les représentants des instances dirigeantes. Si l'on sait que d'autres sujets étaient à l'ordre du jour, la réalité des conditions qui concernent le Grand Prix de cette semaine a rattrapé le plateau MotoGP et suscité une attente de réponses chez les pilotes.

"J'ai envie d'aller à la Commission de sécurité et de voir ce qu'ils ont à en dire, parce que ça n'a pas l'air bien à la télé. Au Qatar, on utilise un filtre à air différent pour la moto, il va nous le falloir ici aussi parce que la poussière est pire qu'au Qatar, de loin", juge Jack Miller.

Et pour ne rien arranger, de la pluie est crainte pour la journée de samedi, une perspective pas très engageante aux yeux du pilote Pramac. "Je me demande ce que ça va être de rouler sur cette merde [sic] parce que je vous jure que vous n'avez aucune idée à quel point c'est poussiéreux. Ce sera presque comme rouler dans la boue quand ça va se mélanger à de l'eau. D'après mon expérience passée et mon avis, sur une piste normale la saleté et l'eau ne vont pas très bien ensemble."

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