En Autriche, Lorenzo a (enfin) vu le bout du tunnel

Jorge Lorenzo nous a encore fait le coup ! Celui du départ canon, cette fois-ci depuis la troisième place sur la grille, pour prendre la tête sans coup férir. Mais à l'inverse des précédentes courses où son leadership n'avait été qu'éphémère, le Majorquin a cette fois-ci tenu la dragée haute à ses adversaires pendant plus dix tours.

Le numéro 99 a ensuite rétrogradé dans la hiérarchie, mais sans que son niveau de performance ne chute drastiquement, comme cela avait pu être le cas au Mugello, en Catalogne et Brno – et même sur le Sachsenring, où il avait évolué en troisième position en début de course.

Il faut dire qu'il était temps pour le pilote Ducati, qui n'avait plus été aperçu dans le top 10 depuis sa quatrième place acquise en Catalogne début juin. Alors, même si cette quatrième position sous le drapeau à damier ne constitue pas son meilleur résultat chez les Rouges, Lorenzo sait l'apprécier. "Ce n’est pas le meilleur résultat parce que j’ai terminé troisième à Jerez, mais à Jerez j’étais 14 secondes derrière", rappelle-t-il. "À Barcelone, j’ai fini à neuf secondes d'Andrea Dovizioso, et cette fois, la différence était de six secondes [à l'arrivée]. Je n'avais d'ailleurs jamais mené autant de tours, pendant dix boucles. Du point de vue de la performance, c’est le meilleur week-end. Le meilleur feeling, la meilleure performance."

C'est maintenant remarquable : les progrès et tout le travail effectué depuis le début de saison commencent à payer pour Lorenzo, qui compte bien poursuivre dans cette voie lors de la journée d'essais privés à laquelle va participer Ducati à Misano ce mardi. "Nous devons nous montrer satisfaits, mais pas heureux car bien entendu j’en veux plus, et mon équipe en attend plus de moi", nuance le triple Champion du monde. "Mais nous réalisons des pas en avant gigantesques, et j’espère franchir le dernier nécessaire sur le test de Misano."

Problèmes de traction et de consommation

Plusieurs bémols sont cependant venus perturber la course de l'Espagnol. Le premier d'entre eux, et non des moindres, a résidé dans la consommation accrue en carburant durant l'épreuve. Trop grosse attaque ou effet de l'altitude, toujours est-il que ce paramètre a obligé l'Ibère à lever le pied, et voir ses adversaires revenir sur lui. "Nous étions très proches du fond du réservoir, et dès le troisième tour, j’ai dû mettre moins de puissance [sur la cartographie moteur], et ma moto était plus lente qu’à la normale. Je perdais tellement dans les lignes droites par rapport au top 3 !"

À cela est venu s'ajouter un souci de traction lors de la seconde partie de course, lié à une trop forte dégradation du pneu arrière tendre. Mais au vu de la victoire de son coéquipier Dovizioso, lui aussi en gomme tendre, Lorenzo ne regrette rien et met cette usure sur le compte d'un manque d'expérience de sa part avec ce type de composé. "Nous avions un bon rythme, et nous avions testé le tendre sur tant de tours… Finalement, en course, et particulièrement du côté droit, j’ai perdu plus que prévu, mais Dovizioso a gagné avec ce pneu. Cela signifie que c’était bien le bon choix pour notre moto, à condition d’avoir l’expérience et la compréhension de comment le gérer."

Avec Guillaume Navarro