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Avintia : "Si les sponsors ne payent pas, il nous manque 2M€"

Retardé par la pandémie de COVID-19, le championnat n'a pas encore débuté, et pourtant les équipes ont quoi qu'il arrive des contrats à honorer. Ruben Xaus explique comment le team Avintia parvient à gérer son budget, entre le manque d'entrées en provenance des sponsors et l'aide par ailleurs apportée par la Dorna.

Johann Zarco, Avintia Racing, Tito Rabat, Avintia Racing

Johann Zarco, Avintia Racing, Tito Rabat, Avintia Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Le team Avintia, qui doit aligner cette année Johann Zarco et Tito Rabat, ne peut se vanter d'un budget mirobolant en comparaison de certaines autres structures du championnat et il subit donc de plein fouet les difficultés économiques que pose la crise actuelle. Alors que le championnat n'a pas encore débuté, les équipes peinent en effet à voir leurs contrats de sponsoring honorés, ce qui engendre logiquement des trous dans les budgets en dépit de frais logistiques quelque peu allégés par le manque d’activité.

"Si le championnat ne commence pas, on ne peut pas demander à un sponsor de payer. C'est un problème, surtout pour les teams privés, parce que nous sommes plus faibles", explique Ruben Xaus, team manager d'Avintia, à Sky Italia. "Un team privé est toujours pris à la gorge. Il faut considérer que le budget du team Avintia est le plus petit du championnat, et il est d'environ 11,5-12 millions d'euros, dont 65-70% vont directement dans le leasing des motos. Plus le championnat commence tard, plus il faut attendre pour voir les motos à la télévision. Quand les sponsors voient la moto à la télévision, ils sont contents de payer, mais s'ils ne payent pas alors il nous manque 15% du budget, soit environ 2M€. On ne peut donc survivre que si l'on a un budget supplémentaire."

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"Les sponsors commencent à payer fin février ou en mars. Peu de sponsors le font en avance. Dans notre cas, certains sponsors ont payé en avance, c'est notre chance, nous en sommes heureux. Mais ce n'est pas un chiffre énorme, cela nous a fait tenir deux ou trois mois et aujourd'hui nous sommes dans le rouge, comme les autres teams privés. Il nous manque 10-15% de budget pour payer le leasing des camions, les bureaux, le personnel, les mécaniciens, les fournitures."

Malgré la rudesse de la situation actuelle, Ruben Xaus, assure ne pas perdre espoir. Il compte sur un début de championnat qui pourrait être repoussé à l'été pour que la saison soit suffisamment riche afin de relancer la machine économique. "Si l'on commence en août, nous ferons quatre mois de courses, à raison de trois courses par mois… Je serais plus que content, cela voudrait dire 12 à 14 courses", calcule-t-il. Et, entre-temps, il se réjouit de la compréhension de Ducati et de l'aide financière apportée par la Dorna. Le promoteur espagnol a en effet acté le versement de 250'000€ par mois aux équipes indépendantes, et ce pendant au moins trois mois, une aide dont la première échéance a déjà été acquittée afin de pallier les besoins immédiats des teams alors que le championnat aurait dû débuter il y a un mois.

"C'est une situation difficile, mais nous sommes habitués à joindre les deux bouts, le MotoGP est un sport coûteux", rappelle l'ancien pilote. "La vie est dure, c'est certain, mais il ne faut pas baisser les bras. La Dorna apporte une grande aide à tous les teams privés et cela nous permettra de payer les frais fixes − pas les motos, même si les constructeurs ont compris que l'on ne peut pas payer un leasing pour des motos qui n'ont pas pris la piste. Nous parlons avec Ducati deux ou trois fois par semaine, et il se sont très bien comportés. On arrivera à un accord avec Ducati par rapport au coût, qui dépendra de la durée du championnat, de l'usage des moteurs, du matériel, de la logistique."

Bien décidé à voir le bon côté des choses, Ruben Xaus estime par ailleurs que ce retard du championnat peut être un bénéfice pour son équipe d'un point de vue sportif. "Cet arrêt nous fait souffrir d'un point de vue économique, mais ces délais rallongés nous donnent de la marge pour mieux organiser les choses. Je sais que Zarco s'entraîne fort, nous ne faisons que reporter nos débuts [en commun]. Rabat sera plus fort et plus en forme, notamment par rapport à sa chute d'il y a deux ans à Silverstone. Johann a fait ses débuts sur la Ducati, il est en train de s'adapter et il aura maintenant plus de temps pour se préparer physiquement. Tout le monde a désormais pris le rythme et cela met tout le monde sur un pied d'égalité. Par rapport aux autres équipes, cet arrêt est plus positif que négatif [pour nous]."

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