Bagnaia fait confiance "à 100%" aux ingénieurs de Ducati

Même si Ducati a pour une fois décidé de ne pas mener de révolution sur sa nouvelle Desmosedici, Pecco Bagnaia est pleinement optimiste quant au travail effectué par Gigi Dall'Igna et ses ingénieurs.

Enea Bastianini, Francesco Bagnaia, Ducati Team

Photo de: Ducati Corse

Depuis plusieurs années, Ducati a habitué le MotoGP à ses innovations techniques. Leader de la catégorie en matière de développement, notamment aérodynamique, le constructeur italien a souvent eu un coup d'avance sur ses adversaires, qui ont par la suite été parfois contraints d'adopter les mêmes technologies, à l'image du système de holeshot device. Chaque pré-saison est ainsi l'occasion de découvrir les nouveautés mises au point durant l'hiver par le constructeur.

On se souvient du holeshot device avant et des polémiques que celui-ci a provoqué lors des tests hivernaux de l'année passée, avant de se voir interdit à compter de cette année par le règlement technique. Parallèlement à cela, le constructeur s'est retrouvé en difficulté avec sa GP22 et a connu un début de saison compliqué. Pour Pecco Bagnaia, le projet mis au point pour ce prototype était tout simplement un peu trop ambitieux en l'état. "Durant deux ans il y avait eu la même moto et donc deux ans d'idées étaient en cette moto [la GP22] et je pense qu'il fallait plus d'années pour les développer parce que c'était un gros, gros cap", a-t-il expliqué.

"L'an dernier, c'était un peu dur parce qu'on est arrivés d'une moto, la GP21, qui était incroyable, Enea [Bastianini] le sait très bien. Quand on a commencé le test avec la nouvelle moto, j'étais un peu perdu car ce que je faisais de mieux l'année d'avant était impossible à refaire donc au Qatar j'ai demandé à l'équipe d'arrêter un peu [les évolutions] et de revenir autant que possible à l'autre moto, et à partir de là ça a bien mieux fonctionné."

Ducati le reconnaît volontiers : le début de saison 2022 a montré que l'innovation à tout prix n'était pas forcément la solution. C'est donc avec cet état d’esprit que la nouvelle moto a été pensée. "Au cours de ces années, Ducati a introduit beaucoup de nouveautés techniques sur sa moto, au point d'avoir probablement changé ce qu'est la technique en MotoGP. Mais c'étaient des années durant lesquelles nous devions combler un retard, nos adversaires étaient plus forts que nous et nous devions prendre beaucoup de risques. L'année dernière nous a appris quelque chose, que parfois conserver un peu plus de stabilité peut aussi aider les performances", a confié Gigi Dall’Igna.

Le directeur général de Ducati Corse, à la tête du développement en MotoGP depuis 2014, est à l'origine du changement de philosophie opéré par la marque italienne. Après avoir atteint le sommet en raflant tous les titres de la catégorie l'an dernier, l'heure est désormais plus à la stabilité. La GP22, Championne du monde, n'a donc pas été révolutionnée pour 2023.

Pecco Bagnaia sur la GP23.

Pecco Bagnaia sur la GP23.

Un discours qui a pu étonner et qui interroge également sur la compétitivité du nouveau prototype alors que Bagnaia remet en jeu sa couronne et va tenter de la conserver pour ramener deux titres consécutifs à Ducati, ce qui serait une grande première. Mais l'Italien ne s'inquiète pas de ce changement de cap puisque l'absence de révolution n'empêche pas les nouveautés et que les premiers éléments l'ont déjà rassuré.

"Cette année, ce n'est pas une révolution, c'est juste une évolution de notre moto de l'an dernier et je suis confiant par rapport à ce qu'on a essayé à Valence. La première approche a été bonne et était déjà meilleure. […] Je pense que le département aérodynamique de Ducati a beaucoup travaillé durant tout l'hiver. Je n'ai pas été dans la soufflerie parce qu'ils n'ont pas passé de cap qui nécessite notre présence donc ils n'ont pas besoin de nous. Quoi qu'il en soit, à propos de l'aérodynamique, ils travaillent très dur."

Le constructeur a rapidement redressé la barre l'an dernier en fournissant à Bagnaia une moto avec laquelle il a été être sacré Champion du monde, de quoi lui permettre d’aborder sereinement cette nouvelle saison du point de vue de son matériel. "Sincèrement, j'ai confiance à 100% en Gigi et en tous les ingénieurs donc s'ils décident de faire quelque chose, je les suivrai", a-t-il affirmé.

Avec Léna Buffa

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