Ces erreurs que Bagnaia regrette d'avoir commises avant son 2e titre
La route de Pecco Bagnaia vers son deuxième titre MotoGP a été pavée de quelques erreurs dommageables. S'il pensait avoir tiré les leçons des fautes commises en 2022, le pilote Ducati reconnaît qu'il lui faut encore parfaire sa copie.
Pecco Bagnaia s'est inscrit dans les pas de Valentino Rossi et Marc Márquez en remportant un deuxième titre consécutif en MotoGP, ce que personne d'autre que ces trois champions n'a réussi à réaliser depuis que la catégorie a vu le jour en 2002. Après avoir vaincu un Fabio Quartararo de plus en plus gêné par une Yamaha en perte de performance l'an dernier, il a cette fois dû se confronter à Jorge Martín sur une Ducati aussi affûtée que la sienne, un défi plus difficile pour lui, bien qu'il ait réussi à l'emporter et à clore le championnat avec une avance plus nette qu'un an auparavant.
Pourtant, Bagnaia a encore payé certaines erreurs cette année et il sait pertinemment qu'il va lui falloir en tirer les enseignements pour ne plus ouvrir la porte à ses adversaires à l'avenir. Car s'il a été capable du meilleur, avec notamment trois doublés sprint-Grand Prix, le pilote italien a aussi commis des bévues sans doute évitables.
Durant la première partie de la saison, il y eut par exemple une chute en Argentine alors qu'il semblait confortablement tenir la deuxième place, puis une autre à Austin, où le doublé lui semblait acquis après son succès au sprint. En deux Grands Prix, il a perdu de gros points et laissé la concurrence, Marco Bezzecchi en tête, prendre un avantage des plus intéressants.
À l'époque, Bagnaia reprochait à sa Ducati d'être si stable qu'il peinait à bien sentir le train avant. Avec le recul, il a aussi compris qu'il avait cherché à trop en faire, d'une manière comparable à ce qu'allait réaliser Jorge Martín quelques mois plus tard, à Mandalika.
"Si on se souvient de ce qui est arrivé à Martín en Indonésie, il était très confiant, il attaquait, il creusait l'écart, il avait trois secondes d'avance et, sans savoir pourquoi, il est tombé. C'est ce qui m'est arrivé à Austin. Je me sentais imbattable puis je suis arrivé au virage 2, je suis passé un peu plus large et j'ai perdu l'avant sans comprendre pourquoi", expliquait-il une fois son titre assuré, à Valence. "Je ne comprends toujours pas pourquoi, sincèrement. Mais ce que j'ai compris, c'est que parfois, il vaut mieux être plus calme, mieux comprendre la situation avec les pneus puis attaquer. Ça a été une grande leçon l'an dernier, mais aussi dans la première partie de cette saison."
Après un nouveau triomphe à Jerez, Bagnaia est encore tombé au Mans avant de réaliser un solide été. Puis est arrivé Barcelone, avec sa chute quelques instants après le départ et les conséquences physiques et mentales qu'il a dû subir dans les semaines qui ont suivi.
"Barcelone a été un gros frein" pour lui, qui a dû composer avec tout un tas de difficultés. S'il s'ouvrait peu sur la souffrance physique et la manière dont cet accident effrayant a pu le déstabiliser mentalement, Bagnaia pointait régulièrement à l'époque une moto nerveuse, avec une partie avant dans laquelle il ne retrouvait plus ses sensations habituelles. En manque de confiance, il voyait sa force au freinage s'éroder et, d'une journée à l'autre, peinait à comprendre ses performances.
"Mon gros problème était de réussir à piloter la moto parce que j'avais vraiment mal à la jambe. Après ce moment-là, j'ai commencé à manquer un peu de vitesse, en qualifications et dans les sprints. Dans la deuxième partie de la saison, j'ai toujours eu du mal dans les courses sprint. Je n'étais pas aussi rapide que ce que j'espérais et que dans la première partie de la saison," souligne-t-il, face à un constat sans appel : Martín a gagné sept courses sprints après Barcelone, et lui aucune.
Quant aux courses du dimanche, Bagnaia est monté huit fois sur le podium après le GP de Catalogne, le seul accroc ayant été l'Inde, où il est tombé alors qu'il était à la lutte avec Martín, avec à nouveau de gros points en jeu. Une nouvelle fois, il pointait le comportement anormal de sa moto et regrettait son choix de pneu, le voyant comme "une erreur" qu'il ne pouvait pas se permettre.
"C'est sûr qu'il faudra que je progresse pour l'an prochain", admet-il avec le recul, "mais j'ai fait de gros progrès dans les dernières courses, on a juste eu un peu de malchance. Je suis très fier de mon équipe, très fier de tout parce que je pense qu'ils ont fait un travail incroyable."
"Mon équipe m'a beaucoup aidé aussi et je pense que je vais essayer de continuer à comprendre mes erreurs, à en tirer les leçons. Je pensais déjà que j'avais appris mais cette année, à la deuxième et à la troisième course, j'ai fait les mêmes erreurs que l'an dernier donc je pense que c'est un processus permanent, tous les ans, pour qu'on progresse, moi y compris. On doit continuer comme ça, apprendre et progresser en permanence."
Pour Davide Tardozzi, son team manager, Pecco Bagnaia doit effectivement apprendre de ses erreurs pour améliorer encore sa copie l'an prochain, et la charge lui en revient à titre personnel. "C'est à Pecco de s'améliorer", explique l'Italien à Motorsport.com. "Il doit apprendre de ses erreurs. Il doit apprendre que pour être meilleur l'année prochaine, il doit mieux faire certaines choses, comme ne pas tomber quand on est deuxième en Argentine ou alors qu'on mène la course à Austin."
"À lui de s'améliorer. Nous l'aiderons à le faire sur cet aspect, qui est, je pense, la plus mauvaise part de Pecco d'une certaine manière. Je pense qu'il a déjà beaucoup appris parce que quand il est arrivé à Jerez après ces deux chutes, il n'a pas pensé au fait de ne pas tomber ; il a attaqué les KTM, il voulait gagner et il a gagné."
Avec Vincent Lalanne-Sicaud et Lewis Duncan
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