Bagnaia a passé un cap, malgré la triste fin de sa course

Bien que contraint à l'abandon par une panne moteur à six tours de l'arrivée du Grand Prix d'Andalousie, Pecco Bagnaia retient ses nets progrès et la deuxième place qui était à sa portée.

Francesco Bagnaia, Pramac Racing, avec de la fumée qui s'échappe

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Déjà galvanisé par sa performance lors du Grand Prix d'Espagne, Pecco Bagnaia a réalisé à l'occasion de la deuxième course de Jerez une prestation qui pourrait bien être le tournant de sa carrière en MotoGP.

Qualifié en première ligne pour la première fois, le pilote Pramac a rivalisé avec son expérimenté coéquipier, Jack Miller, qu'il a passé dans le neuvième tour, puis il a marqué les esprits en se défaisant des deux Yamaha officielles en l'espace de deux tours. Ainsi installé en deuxième position, il s'est rapidement isolé. Partir en chasse de Fabio Quartararo, déjà détaché, semblait irréaliste, cependant la deuxième place était amplement à sa portée puisqu'à six tours de l'arrivée, il comptait 2"4 d'avance sur ses poursuivants. C'était sans compter sur la mécanique, qui a fini par le trahir.

"Je ne sais pas encore ce qui est arrivé et nous devons envoyer mon moteur chez Ducati pour vraiment voir ce qui s'est produit. Pour le moment, on ne le sait pas", expliquait-il dimanche soir, plus serein que déçu malgré le crève-cœur qu'a été cet abandon. "Comme on se l'est dit au stand, on ne peut pas être en colère après un week-end comme celui-ci. Il y a bien sûr de la déception, mais notre objectif cette année n'est pas de gagner le championnat, c'est d'emmagasiner de l'expérience, car c'est vraiment ça qui nous a manqué l'année dernière. Vu le week-end qu'on a fait, les progrès rien qu'avec le week-end dernier, je suis très content de là où on en est arrivé."

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"En course je me sentais très bien. Malheureusement j'ai perdu quelques places au départ, mais je voyais avec les pilotes que j'avais devant moi que j'étais plus rapide et que mon rythme était plus similaire à celui de Fabio", raconte le pilote Pramac. "Vu la situation, j'ai tout de suite essayé de passer Jack mais j'ai failli tomber, j'ai pris les choses un peu plus calmement, et quand j'ai commencé à voir qu'ils commençaient à leur tour à avoir du mal et que j'avais nettement plus de marge, petit à petit j'ai essayé de les passer. Une fois que je me suis retrouvé devant Vale, j'ai vu que sans rien faire de plus j'arrivais à m'échapper."

"Ensuite j'ai commencé à sentir que la moto tirait un peu, malheureusement au bout de trois ou quatre tours, elle a vraiment cédé. On m'a montré le drapeau orange et noir et j'ai dû m'arrêter. Malheureusement c'est comme ça, je suis très déçu mais ce qui est important c'est qu'on a été vraiment rapides ce week-end", retient-il.

Francesco Bagnaia, Pramac Racing

Penser à la performance avant de penser au contrat

Durant les qualifications, Bagnaia avait brillé en se battant pour les premières places. Cela lui avait valu une pique de la part d'Andrea Dovizioso, qui jugeait que la performance sur le tour lancé ne se retrouvait pas sur le rythme de course, oubliant au passage que son jeune collègue avait aussi été le premier pilote Ducati lors des EL4 pourtant très représentatifs en ce sens.

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Pour Bagnaia, cette course est justement le signe que son travail de fond, moins porteur sur le tour lancé, paye véritablement, notamment grâce à des progrès notables sur les freinages. "Vendredi j'étais 17e, je n'ai même pas essayé de time attack comme tout le monde l'avait fait en EL1. On a travaillé énormément sur le rythme, vu que la semaine dernière il m'avait manqué à partir de la mi-course. Ce week-end ça ne devait pas se passer comme ça, on a donc vraiment bien travaillé en pneus usés en EL2 et EL4 et j'ai toujours été très rapide et régulier."

Si cette performance met du baume au cœur du jeune pilote, malgré l'absence de résultat, c'est aussi qu'il se sait observé, Ducati ayant fait savoir que ses premières courses seraient étudiées afin de déterminer ce qu'il en sera de son avenir dans le groupe, et ce alors qu'un des guidons de l'équipe officielle reste encore à attribuer. Comme il l'indiquait après sa fringante qualification, samedi, la seule stratégie qu'il suive est celle de faire de son mieux.

"Pour le moment, je me concentre sur le fait d'aller vite. Savoir que j'ai été le premier pilote Ducati tout le week-end m'a transmis une grosse motivation, mais pour le moment on pense surtout au fait de travailler comme ce week-end. Ensuite, si la possibilité arrive, évidemment je serai très content, mais pour le moment je ne veux pas trop y penser. Ce qu'il y a de bien avec ce week-end, c'est que je me suis senti un pilote MotoGP à tout niveau, parmi ceux qui sont vraiment forts", conclut-il.

Avec Guillaume Navarro

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