Bagnaia pilote officiel Ducati : un rêve, puis un pari et enfin une réalité
Promu par Ducati au rang de pilote factory, Pecco Bagnaia réalise un rêve d'enfance, qu'il n'a eu de cesse de poursuivre tout au long de sa carrière en Grand Prix.

Pecco Bagnaia est aux anges, lui qui vient d'être officialisé au sein de l'équipe officielle Ducati pour la saison prochaine. Après avoir pris ses marques en MotoGP en travaillant deux ans au sein du team Pramac, il suit donc le chemin qu'ont emprunté avant lui Andrea Iannone et Danilo Petrucci, et sera promu l'année prochaine dans l'équipe factory. Il imite également le parcours de son coéquipier Jack Miller dont le transfert avait déjà été annoncé en mai.
Lire aussi :
Pour le pilote italien, natif de Turin, cette promotion a une saveur toute particulière, lui qui n'a jamais caché son attachement très spécial à la marque Ducati. Une véritable fascination née durant son enfance au sein d'une famille de fans de la première heure et notamment auprès d'un oncle grand admirateur des prouesses de Troy Bayliss.
En 2016, alors âgé de 19 ans, Bagnaia était encore loin de la réalisation de son rêve, seulement l'obtention de ses premiers solides résultats en Moto3 et notamment d'une première victoire lui ont permis d'être récompensé d'une manière peu commune : le team Aspar, dont il faisait partie dans la plus petite des catégories et qui évoluait alors en MotoGP, lui a offert un roulage au guidon de la Desmosedici dans le cadre des tests de l'intersaison.
Les émotions étaient fortes et Bagnaia n'en fut que plus convaincu que l'accession à la catégorie reine dont il rêvait devrait se faire avec Ducati et aucun autre constructeur. En attendant, il voulait gravir les échelons et mériter sa promotion, et c'est ainsi qu'il s'est employé à se battre aux avant-postes en Moto2, décrochant un contrat MotoGP début 2018, avant même de quitter la série le titre en poche.
Pour apprendre le b.a.-ba du MotoGP, Pecco Bagnaia a bénéficié en 2019 de l'expertise du team Pramac et d'une équipe technique chapeautée par Cristian Gabarrini, ancien chef mécanicien de Casey Stoner et Jorge Lorenzo, entre autres. Un signe indéniable de la confiance que lui accordait le constructeur. Et, si la première saison a été émaillée de difficultés au guidon d'une machine de l'année précédente, la seconde, cette fois avec une GP20, a rapidement apporté les résultats attendus. Face au chamboulement annoncé dans l'équipe d'usine avec le départ d'Andrea Dovizioso, et alors que Jack Miller avait déjà été officialisé pour remplacer Danilo Petrucci, le choix de la direction du groupe de faire de Pecco Bagnaia un membre du team factory est donc apparu comme la suite logique de leur histoire commune.
"J'avais choisi d'être pilote Ducati avant même de devenir Champion du monde Moto2 en 2018, et ils m'avaient eux-mêmes choisi avant que je sache que je le deviendrais un jour. C'était notre pari", explique Pecco Bagnaia, "car jusqu'alors j'avais toujours été rapide, mais je n'avais rien réalisé de concret, or Ducati a décidé d'y croire avant tout le monde. Nous ne savions pas comment cela allait se passer, mais si je devais revenir en arrière, je referais la même chose."
"Mes débuts en MotoGP n'ont pas été faciles, mais Ducati ne m'a jamais remis en question : ils m'ont apporté tout le soutien et la confiance dont un rookie a besoin, et ils m'ont laissé gagner en expérience en 2019. Je les ai écoutés, je leur ai fait confiance, ensemble nous avons appris à nous connaître et à nous comprendre, et nous formons désormais une grande équipe. Ils m'ont appris une méthode de travail qui nous a permis de nous offrir quelques belles satisfactions et je pense que ce n'est que le début."
Passé tout près d'un premier podium à Jerez lorsqu'une casse mécanique l'a poussé à l'abandon, Pecco Bagnaia a également manqué trois courses cet été après une lourde chute. Son retour en piste à Misano lui a toutefois permis de décrocher son premier podium, puis de longuement mener un Grand Prix jusqu'à tomber alors que la victoire lui semblait acquise.
"Aujourd'hui, je suis la personne la plus heureuse du monde. Pour moi, c'est un rêve devenu réalité : être pilote officiel Ducati a toujours été mon ambition, et j'y suis arrivé avec tous ceux qui ont toujours cru en moi même quand les choses ne se passaient pas bien. Je remercie particulièrement Claudio Domenicali, Gigi Dall'Igna, Paolo Ciabatti et Davide Tardozzi pour leur confiance, le team Pramac Racing qui m'a accueilli comme un membre de la famille et la VR46 Riders Academy qui m'a toujours soutenu pendant toutes ces années."

Article précédent
Zarco rejoint Pramac, Ducati choisit Bagnaia pour son team d'usine
Article suivant
Après une 3e chute, Pol Espargaró déplore une saison irrégulière

À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Pilotes | Pecco Bagnaia |
Équipes | Ducati Team , Pramac Racing |
Auteur | Léna Buffa |
Bagnaia pilote officiel Ducati : un rêve, puis un pari et enfin une réalité
Le plus vu en ce moment
Présentation des pilotes et motos Repsol Honda
Présentation Repsol Honda Team 2021
Tous les pilotes du Team LCR en MotoGP
Poncharal : toujours le même feu après l'émotion des premières victoires
Les teams indépendants ont prouvé en 2020 leur capacité à se battre pour la victoire et même pour le titre en MotoGP, et Tech3 a été l'un des acteurs forts de cette saison riche en émotions. Hervé Poncharal s'en remet à peine qu'il repart avidement en quête de nouveaux succès.
Andrea Dovizioso et l'expérience incomparable de 19 ans en Grand Prix
Jamais absent d'un Grand Prix depuis 2002, Andrea Dovizioso referme à présent un chapitre qui représente plus de la moitié de sa vie et qui lui aura apporté des enseignements d'une richesse inégalable.
Comment le duel entre Rainey et Schwantz est entré dans la légende
La rivalité entre Alain Prost et Ayrton Senna est souvent considérée comme la plus forte de l'Histoire des sports mécaniques. Mais celle entre Wayne Rainey et Kevin Schwantz pourrait tout aussi bien prétendre à ce statut. Leur duel a atteint ses sommets en 500cc durant la saison 1991, dont les deux pilotes gardent des souvenirs marquants 30 ans plus tard...
Brad Binder, un destin de leader pour KTM en MotoGP
Sa première saison en MotoGP a vu Brad Binder se hisser extrêmement haut, mais aussi commettre quelques erreurs de débutant. Décidé à ne se trouver aucune excuse, le Sud-Africain affiche par là précisément le trait de caractère qui explique pourquoi KTM voit en lui l'homme de la situation pour prendre les rênes du programme après Pol Espargaró.
Pourquoi Suzuki doit choisir le successeur de Brivio en interne
Le départ de Davide Brivio de Suzuki confronte la marque japonaise à un dilemme : recruter un nouveau directeur d'équipe ou confier le poste à une personne capable de maintenir la philosophie actuelle.
Les dix moments décisifs pour le titre MotoGP 2020
Titré six fois en sept saisons, vainqueur de 43% des courses dont il a pris le départ en MotoGP, Marc Márquez aura été le grand absent de cette saison 2020, ouvrant un boulevard aux prétendants à sa succession dès la première manche. Condensé en quatre mois, le championnat ne s'est toutefois pas arrêté à ce premier coup de théâtre...
L'Autriche 2019, "la dernière grosse émotion" de Dovizioso avec Ducati
Arracher la victoire à Marc Márquez dans une course où il jugeait l'Espagnol favori aura été une émotion incomparable pour Andrea Dovizioso, sans doute son meilleur souvenir avec Ducati.
L'erreur de Márquez qui a véritablement causé sa longue convalescence
Que Marc Márquez décide ou pas de subir une troisième opération pour soigner son bras droit, sa tentative de reprendre la piste à Jerez – quatre jours après la première intervention – restera l'une des pires décisions de l'histoire du MotoGP. Le pilote espagnol pourrait encore en payer les conséquences en 2021.