Bastianini, un futur coéquipier gênant pour Bagnaia ?
Si l'on devait s'attacher uniquement aux résultats, Enea Bastianini aurait toutes les chances d'être promu dans l'équipe officielle Ducati la saison prochaine. Il estime néanmoins que Pecco Bagnaia le voit comme un problème.
L.B., Le Mans – La lutte qui s'est dessinée en tête de la course au Mans entre les pilotes Ducati était hautement symbolique, dans un week-end durant lequel les sujets extra-sportifs ont occupé les débats au moins autant que les événements du Grand Prix en lui-même. Voir Enea Bastianini prendre l'ascendant sur Jack Miller, puis se frotter à Pecco Bagnaia jusqu'à ce que celui-ci parte à la faute n'était pas un scénario anodin et, à l'issue de la course, chacun des acteurs a porté sur cette bagarre un regard directement lié à ses implications.
En position de force après avoir raflé les 25 points de la victoire, Enea Bastianini a une nouvelle fois affirmé son intention de s'approprier le deuxième guidon à prendre dans l'équipe officielle, aux côtés d'un Pecco Bagnaia déjà confirmé. "Je serais content de rester chez Ducati parce que je pilote très bien cette moto et je pense que c'est ma meilleure option actuellement", a-t-il déclaré à l'issue de la course, "mais pour le moment je ne sais pas où est mon avenir. Je pense qu'on arrivera à mieux le comprendre lors des prochaines courses."
"Je suis content parce que Ducati m'a offert un bon package et il est aussi possible d'aller dans une équipe indépendante", a-t-il ajouté. "Si je devais rester chez Gresini ou aller ailleurs, avec un package d'usine je pourrais être rapide partout."
Déjà dominateur, Bastianini a semblé enfoncer le clou avec ce troisième succès en sept manches, alors que Jorge Martín, lui-même candidat à la promotion, est une nouvelle fois parti à la faute et que Jack Miller a dû se contenter de la deuxième marche du podium. Bagnaia lui-même, pourtant serein quant à son avenir, n'a pu éviter la comparaison lorsqu'il a commis deux erreurs coup sur coup, lesquelles ont été immédiatement imputées à la pression exercée par le pilote Gresini bien qu'il s'en soit défendu.
Seul pilote à avoir gagné plus d'une fois depuis le début de la saison, Bastianini, doté d'une machine de l'an dernier, est le mieux placé du clan Ducati au championnat, à seulement quatre points du leader. Désormais, avec ses trois victoires en poche, n'a-t-il pas l'impression de mettre le constructeur face à un choix qui ne pourra être autre que sa promotion ? "Je ne sais pas, je ne suis pas le patron de Ducati. Mais je pense que ma situation est meilleure que celle des autres pilotes Ducati", a souligné le vainqueur.
"Pecco a dit hier qu'il préférait rester avec Jack. Je ne sais pas si Ducati veut l'écouter", a-t-il toutefois fait remarquer. "Je pense qu'il préfère Miller parce qu'il est le leader de Ducati. Et puis, il connaît mon potentiel et aussi celui de Martín, je pense. Ça pourrait être un problème pour lui."
"Enea mérite la place"
S'il a tenté d'exercer une autre forme de pression que celle affichée en piste en lançant cette pique, Enea Bastianini n'a cette fois pas réussi à faire tomber Pecco Bagnaia dans son jeu. Le Turinois a en effet réfuté cette interprétation, indiquant simplement être favorable au maintien d'un binôme éprouvé et harmonieux.
"Jack est mon coéquipier depuis 2019 et je le connais très bien", a-t-il expliqué. "Il est normal que si l'on doit choisir un coéquipier avec qui partager son stand, ce soit celui avec qui on a le plus de conversations, celui avec qui on passe le plus de temps. J'ai donc dit que Jack était mon premier choix parce que c'est un ami, un bon coéquipier, et j'apprécie de travailler avec lui."
"Mais c'est un choix que doit faire l'équipe. Si c'est Enea, ou bien Martín, pour moi ce sera la même chose. Je me suis toujours bien entendu avec tous mes coéquipiers, alors ce serait juste un autre coéquipier. Je pense qu'Enea mérite la place parce que jusqu'à Austin, il a été très compétitif et aujourd'hui il a gagné la course."
Lui-même questionné sur l'envergure que prend Enea Bastianini et la menace qu'il représente à présent pour sa place, Jack Miller est apparu résigné. "Je ne sais pas ce que vous voulez que je vous dise, j'ai déjà tout dit", a-t-il répondu dans un sourire, faisant référence à ses récents propos quant au fait qu'il pourrait accepter de retourner chez Pramac s'il devait être remplacé dans l'équipe officielle. Et de constater qu'Enea Bastianini serait un choix assez logique : "C'est simple : il a gagné trois courses, il fait un boulot fantastique cette année, il est italien… Ça a du sens."
Jack Miller et Enea Bastianini
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