Interview

Bastianini : "Je ne me sens pas inférieur aux pilotes officiels Ducati"

Bien qu'étant, sur le papier, le sixième pilote de la marque, Enea Bastianini s'est imposé au début de la saison 2022 comme le meilleur atout de Ducati, actuellement troisième du championnat avec deux victoires. De quoi rêver plus grand pour l'avenir ?

Enea Bastianini, Gresini Racing MotoGP

Photo de: MotoGP

L'an dernier, pour ses débuts dans la catégorie reine, Enea Bastianini avait déjà ébloui en décrochant deux podiums inattendus au guidon d'une Desmosedici 2018 alignée par l'équipe Avintia. Pourtant, Ducati n'avait pas jugé bon de lui fournir le matériel le plus récent pour cette nouvelle saison, le plaçant dans une équipe Gresini tout juste restructurée avec une moto de la spécification 2021. Cinq autres pilotes sous contrat avec la marque se sont en revanche vu confier la GP22 : le binôme du team d'usine, bien sûr, mais aussi celui de Pramac Racing ainsi que Luca Marini chez VR46.

Ainsi relégué à la sixième place dans le groupe Ducati, Bastianini s'est pourtant affirmé comme le meilleur pilote du constructeur en ce début de championnat. À la tête de deux victoires décrochées à Losail et Austin, il est celui qui a empoché le plus de points, ce qui lui vaut actuellement la troisième place du classement général après deux Grands Prix plus compliqués récemment qui l'ont vu céder les commandes à Fabio Quartararo.

La moto de 2022, elle, n'a passé le cap de la victoire que lors de la dernière course en date, celle de Jerez, aux mains de Pecco Bagnaia. Jusqu'alors, c'est bien Bastianini qui semblait bénéficier d'un certain avantage avec une machine qui avait atteint en fin de saison dernière l'apogée de son développement et s'était imposée quatre fois en six courses. Une sorte d'inertie gagnante, le temps que la GP22 soit à niveau. La question est cependant de savoir combien de temps peut durer cette phase.

"Je ne sais pas. Les motos officielles vont sûrement recevoir des évolutions tout au long du championnat, mais pour le moment ma moto n'a rien à envier à celle de 2022. [La GP22 a] peut-être un peu plus d'agilité grâce au nouveau carénage, mais pour le reste elles sont très similaires. Je ne me sens donc pas inférieur aux pilotes officiels", a expliqué Enea Bastianini à Motorsport.com en marge du Grand Prix d'Espagne.

Comment penser qu'un constructeur comme Ducati, toujours en quête de développements de pointe, assiste avec satisfaction au fait qu'un pilote satellite doté d'une moto de l'année précédente domine ceux équipés du tout dernier prototype sorti de l'usine ? "De leur point de vue, ça ne doit certainement pas être facile de voir qu'il n'y a pas un de leurs pilotes officiels devant un pilote d'une équipe satellite, qui plus est nouvelle", a admis Bastianini. "Mais pour eux, je suis un pilote Ducati dans l'équipe Gresini et je ne pense pas qu'ils en soient mécontents. Je sens que j'ai le soutien total de l'usine."

Quelle suite à ces performances ?

Sa moto étant déjà aboutie, on peut se demander si Ducati va faire évoluer le matériel de Bastianini et continuer à l'améliorer. "Tout dépendra de mes résultats et de ce qui arrivera de positif des pilotes officiels, et aussi s'il y a des pièces pouvant être adaptées à ma moto, mais pour le moment c'est quelque chose que je ne sais pas", a souligné le pilote italien.

Enea Bastianini, Gresini Racing

Enea Bastianini devant Jack Miller au Grand Prix des Amériques

Le #23 est surtout en droit de nourrir des objectifs plus larges. Outre le fait de continuer à remporter des courses et de se battre pour une position au championnat, voire pour le titre si possible, sa priorité est de défendre sa candidature pour intégrer l'équipe officielle la saison prochaine.

Le pilote a toutefois esquivé cette question épineuse lorsque nous l'avons abordée avec lui : "Je suis ici pour essayer de gagner et d'obtenir les meilleurs résultats cette année. Dans l'optique du futur, évidemment, l'objectif est d'intégrer une équipe officielle. Cela dépendra de nombreux facteurs, et le premier d'entre eux ce sont les résultats. Pour l'instant, je suis concentré sur ce championnat."

Si les portes de l'équipe officielle Ducati ne devaient pas s'ouvrir, Bastianini serait confronté à un choix cornélien entre rester chez Gresini en y disposant cette fois du même matériel que les pilotes d'usine, ou être promu chez Pramac. "C'est une question difficile", a-t-il admis lorsque nous lui avons demandé ce qu'il ferait. "Je pense que tout dépend de ce que Ducati veut faire. Au final, ce sont eux qui décident de tout. L'année prochaine, j'aurai un package complètement officiel, c'est certain, et ensuite on verra dans quelle équipe ils veulent me mettre ou ce qu'ils veulent faire de moi."

Enea Bastianini serait-il déjà résigné ? Il n'a en tout cas pas émis le souhait d'expérimenter d'autres marques lorsque nous lui avons demandé s'il se voyait pilote Ducati dans le futur : "Je me vois comme un pilote Ducati, mais il faut remplir certaines conditions pour le rester. Mais pour le moment, je vous dirais que oui."

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