Bastianini pourrait supporter la pression du team officiel

Pour son chef mécanicien, Enea Bastianini a les épaules pour affronter la pression du team officiel Ducati s'il était promu.

Enea Bastianini, Gresini Racing

D'ici un mois, le sort d'Enea Bastianini et de Jorge Martín devrait être fixé, et les deux hommes sauront alors lequel d'entre eux rejoindra Pecco Bagnaia au sein de l'équipe officielle, et lequel ira chez Pramac aux côtés de Johann Zarco. Les suppositions ne cessent d'alterner l'un et l'autre en possession du Graal, mais Ducati n'a pour l'heure laisser transparaître aucune information réelle.

Du côté des pilotes, chaque camp argumente forcément en faveur de son poulain. Si le début de saison de Bastianini a complètement rebattu les cartes avec ses trois victoires, détrônant de fait un Martín qui devait logiquement se voir promu, les dernières courses ont vu la tendance s'inverser. L'Espagnol revenu aux avant-postes, l'Italien a souffert avec deux abandons, une 11e place et finalement un top 10 comme meilleur résultat.

Mais Bastianini l'affirme, ses résultats n'ont rien à voir avec son avenir puisqu'il se sait assuré d'obtenir un excellent guidon avec le même matériel que les pilotes officiels. La faute est plus à mettre sur des pistes ne lui ayant jamais véritablement convenu selon lui, et certainement pas à une quelconque pression, lui qui est réputé pour sa décontraction.

"Pour moi, la pression est une caractéristique du pilote et Enea ne ressent pas la pression. S'il va dans l'équipe officielle, je crois qu'il pourra la supporter", a confirmé Alberto Giribuola, son chef mécanicien, au site officiel du MotoGP. "L'important est qu'il sente que les gens qui l'entourent travaillent pour le même objectif. On sourit beaucoup, on travaille de façon détendue, ce qui l'aide sans aucun doute à profiter des courses comme si ce n'était pas un travail mais qu'il s’amusait avec ses amis. Je crois que c'est ça qui fait la plus grande différence."

Aux yeux de Giribuola, son pilote fait également preuve d'un pilotage très précis qui lui confère un certain avantage sur les autres et qui est forcément à prendre en compte : "Cette année, il est capable de changer quand il le faut. On a immédiatement vu quelque chose de spécial chez lui à partir du test du Qatar l'an dernier. Sa confiance dans le train avant, le feeling qu'il a avec le pneu avant dans la dernière phase d'entrée en courbe… Il peut vraiment gagner beaucoup par rapport aux autres pilotes. Il a beaucoup de vitesse en entrée de virage, mais ensuite il est capable de tourner, ce qui est réellement spécial."

La pression est quelque chose qu'on se met en tête.

Alberto Giribuola

Reste qu'être pilote officiel amène une pression supplémentaire qui est bien plus importante que dans un team satellite comme Gresini. Et si Bastianini semble avoir les épaules pour la supporter, celle-ci pourrait se déplacer sur celles de Pecco Bagnaia. Toujours secondé jusqu'à présent par Jack Miller, il devra alors composer avec un pilote qui sera déterminé à devenir à son tour le numéro un. Un risque que chacun doit être en mesure de gérer selon Giribuola, qui compte déjà des années d'expérience, notamment avec Andrea Dovizioso.

"Notre objectif n'est pas de déranger qui que ce soit, mais de gagner le championnat", a-t-il assuré. "Quand Andrea a vu que Jorge Lorenzo arrivait dans le box, au début il s'est dit 'oh mon dieu, un multiple Champion du monde' mais ensuite on s'est concentrés sur notre travail. J'ai dit à Andrea 'on a tout ce qu’il faut pour être aussi rapide que lui, voire plus, donc ce n'est pas un problème'. Au final on a été plus rapides, donc la pression est quelque chose qu'on se met en tête."

"Si on va [dans l'équipe officielle], je crois qu'on se démènera au maximum. Si après c'est un problème pour Pecco, ça sera son affaire. Je pense qu'il a une bonne équipe, une bonne mentalité, un bon passé avec beaucoup de bons résultats donc je ne crois pas qu'il ait tant de pression que ça au final."

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