Bastianini sait qu'il doit prendre exemple sur Bagnaia
Capable de se montrer diablement performant mais encore trop irrégulier, Enea Bastianini se dit admiratif de la maîtrise de Pecco Bagnaia. Ça tombe bien, il sera aux premières loges pour l'observer la saison prochaine !
En à peine un an, Pecco Bagnaia s'est affirmé comme le leader du clan Ducati. Un leader mathématique puisqu'il a remporté une course sur deux depuis son premier succès et que c'est sur lui aujourd'hui que reposent les plus gros espoirs de la marque au championnat, mais aussi un leader moral, dont la stature a considérablement changé en quelques mois seulement.
"Durant cette partie du championnat, Pecco est très incisif dans la première partie de la course, mais surtout il utilise beaucoup plus sa tête par rapport au début du championnat, selon moi, car il a beaucoup mûri", observe ainsi Enea Bastianini.
Cette maturité dans l'approche des courses, qui a pu manquer au #63 il y a encore peu de temps, au risque de lui coûter de gros points, c'est le terrain sur lequel le pilote de Rimini souhaite également aller après une première partie de championnat trop irrégulière. Premier vainqueur de la saison, il a récolté deux autres succès jusqu'au Grand Prix de France en mai, période durant laquelle personne d'autre n'avait pu gagner plus d'une fois, seulement il a peiné à figurer aux avant-postes lorsque la victoire lui a échappé.
Il a aujourd'hui le sentiment d'avoir passé un cap, ce qui lui a permis d'obtenir une quatrième et une deuxième places après la trêve estivale, alors que sa moyenne se trouvait jusqu'alors autour du top 10 en dehors des courses qu'il avait remportées ou lors desquelles il avait abandonné. "Son point faible, ce sont peut-être les premiers tours", pointe, sans grande hésitation Bagnaia lorsqu'il est interrogé sur son futur coéquipier, tout en louant sa capacité "à freiner très fort tout en emmenant beaucoup de vitesse, et la gestion des pneus dans la partie finale de la course". Une performance, certes, impressionnante par moments mais trop en dents de scie pour ne pas être perfectible.
"Ce qui est important pour nous c'est de réussir à être devant constamment et non pas de temps en temps comme ça a été le cas pendant la première partie", concède Bastianini. "[Ces gros points], c'est ce qui m'a un peu manqué depuis le début, parce que soit je gagne, soit je suis tout le temps huitième, neuvième, dixième… Parfois, quand on a des problèmes, il est important de ne pas faire huitième ou neuvième mais d'être dans le top 5 malgré tout. Ça n'est pas facile !"
"Dans les deux ou trois dernières courses avant la pause estivale, je n'étais pas rapide. J'étais un peu fatigué et nerveux parce que j'avais commis beaucoup d'erreurs, mais il était nécessaire pour moi de remettre les compteurs à zéro pendant la pause pour être meilleur pour la seconde partie", a-t-il eu l'occasion d'expliquer après un retour solide à Silverstone.
Enea Bastianini
Ce n'est toutefois que le début de ce parcours, et Bastianini sait qu'intégrer une structure d'usine aux côtés d'un pilote devenu redoutablement efficace peut lui être bénéfique. "Je vais devoir suivre un peu son parcours, car j'arrive à gérer la course mais j'en ai fait certaines qui n'étaient pas terribles. Alors ce sera bien de travailler avec lui pour l'avenir, notamment là-dessus, afin d'essayer de voir de près ce qu'il fait."
En termes de pilotage, il pressent que Bagnaia représentera l'exemple d'un pilote à la performance affûté, dont il va pouvoir s'inspirer. "À mon avis, le point fort de Pecco c'est qu'il est très équilibré dans son pilotage : il freine fort, il a une belle vitesse de passage et une belle accélération, alors il arrive à faire la différence sur toute la course. Son point faible… pour le moment j'en vois bien peu."
Un nouveau rôle à apprendre
Depuis que le nom d'Enea Bastianini avait commencé à circuler pour le rejoindre dans l'équipe officielle, Pecco Bagnaia a insisté sur un point : il faudra que le nouveau venu s'adapte à son nouvel environnement et accepte une méthode de travail basée sur le partage, qui a fait ses preuves dans le binôme sans nuage qu'il forme avec Jack Miller.
"L'échange d'informations, je le fais déjà actuellement avec Fabio [Di Giannantonio] donc je crois que ça restera assez similaire. On le fera aussi avec Pecco", promet Bastianini. "Je ne sais pas très bien quel genre de relation Pecco a avec Jack, qu'est-ce qu'ils se disent de plus et qu'est-ce qu'il se passe dans le box. Ce qui est sûr, c'est que la méthode de travail dans une équipe d'usine est différente donc je devrai essayer de m'y habituer rapidement pour arriver à la première course en étant prêt."
Quant au fait de contribuer au développement de la Ducati, ce sera une première pour le pilote italien, qui n'a bénéficié que de machines anciennes au sein des teams Avintia et Gresini depuis qu'il a rejoint la catégorie reine. "C'est une situation un peu délicate, dans le sens où je ne sais pas bien si je suis un excellent 'développeur' au-delà d'être un bon pilote", admet-il, "mais il sera fondamental de le comprendre également. Je suis un pilote qui comprend parfois mieux un cran de précharge [de suspension modifié] plutôt qu'un châssis différent. Il sera fondamental pour moi de progresser aussi sur ce point."
Avec Charlotte Guerdoux
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