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Beirer : Le MotoGP ne doit pas suivre la direction prise par la F1

Selon Pit Beirer, le MotoGP doit faire attention à ne pas prendre une direction similaire à celle de la F1, où les nombreux ingénieurs perturbent selon lui la hiérarchie des pilotes.

Pol Espargaro, Red Bull KTM Factory Racing

Pol Espargaro, Red Bull KTM Factory Racing

KTM

Avec l'obligation de respecter un plafond budgétaire dès l'an prochain pour limiter drastiquement les coûts, la Formule 1 a décidé de faire machine arrière sur son niveau de fonctionnement et d'arrêter les dérives de la course à la performance que se livrent les équipes de pointe. Pour cela, les top teams vont notamment devoir réduire leur nombre d'employés, et c'est une situation que Pit Beirer veut absolument éviter en MotoGP à l'avenir.

Le directeur sportif de KTM assure qu'il n'y aura pas besoin d'en arriver là en Championnat du monde moto, où il ne voit pas la nécessité d'avoir un grand nombre d'employés, et spécialement d'ingénieurs. Les teams MotoGP travaillent avec les ingénieurs dépêchés dans l'équipe de course, sur les circuits, mais n'ont pas d'ingénieurs à distance pour analyser les données comme le font les équipes de F1, et l'Autrichien ne voit pas pourquoi la situation changerait.

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"Pour que notre sport reste viable dans le futur, nous ne devrions pas aller dans la direction de la Formule 1 et avoir entre 60 et 80 ingénieurs à l'usine qui apporteraient des données à la piste", prévient Beirer dans une interview accordée à Crash.net. "Bien sûr, ça aiderait, mais je pense que ce n'est pas nécessaire pour faire ce que nous faisons. Nous voulons faire rouler une moto sur un circuit, nous voulons rendre le public heureux avec ça. Pourquoi le public regarde le MotoGP ? Pour voir nos pilotes incroyables sur ces fusées. Et ils veulent savoir qui est le meilleur pilote sur cette machine."

"Mais je pense que les gens ne viendront jamais sur les circuits ou ne regarderont jamais la télé pour savoir qui sont les 100 meilleurs ingénieurs assis dans un bureau à l'usine. Je pleurerais chaque euro dépensé si l'on allait dans cette direction. Je veux garder l'esprit de compétition exactement comme il est, et quand je dis que la compétition nous manque, c'est celle sur le circuit, pas dans un bureau. Nous voulons être ensemble sur les circuits et si ça n'est pas autorisé d'amener tout le monde sur le circuit, ceux qui n'ont pas le droit vont pleurer, mais le reste fera le spectacle !"

Des propos qui ont fait réagir Davide Tardozzi, team manager de l'équipe officielle Ducati. L'Italien se veut rassurant et assure auprès de GPOne qu'un tel scénario n'est même pas envisagé : "J'ai lu ces déclarations, mais je n'avais jamais entendu parler de cette possibilité. Honnêtement, je n'ai pas compris ce qu'il a voulu dire, personne n'en a jamais parlé officiellement et je ne saurais pas quoi répondre. Pour faire un travail comme celui de la Formule 1, il faudrait une télémétrie que nous n'avons pas, nous ne disposons que de l'acquisition de données. Ils peuvent faire un certain type de travail parce qu'ils téléchargent les données en temps réel et ils peuvent agir sur l'auto ; en moto, la situation est bien différente."

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Ce point de vue, Davide Brivio, l'avait partagé dans une interview accordée à Motorsport.com fin mars. Le team manager de Suzuki concède que le MotoGP emprunte cette voie depuis plusieurs années, mais assure que F1 est à un autre stade d'avancement technologique. En revanche, il loue les progrès réalisés par les équipes dans le domaine de l'ingénierie depuis les débuts du MotoGP.

"Nous nous en approchons, mais je crois que la Formule 1 est encore un peu loin du point de vue technologique, et ce notamment compte tenu des ressources indubitablement plus importantes dont ils disposent", explique Brivio. "Là où nous avons trois ingénieurs, ils en ont dix. Tout est beaucoup plus grand en Formule 1 de ce point de vue-là, mais je dois dire que la philosophie et le concept se valent, ou tout du moins y a-t-il une tendance à essayer d'arriver à ce concept."

"Une plus grande recherche d'informations et d'instruments à réunir, comme la simulation. Nous nous en approchons, mais je crois que c'est la partie fascinante et belle du MotoGP, qui peut aider une équipe qui travaille bien en termes de traitement d'informations à combler un retard du point de vue technique. C'est en cela qu'a changé le MotoGP ces 15 dernières années : c'est moins simpliste, plus développé du point de vue de l'ingénierie."

Avec Marco Congiu et Matteo Nugnes  

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