Bezzecchi et Pol Espargaró prudents avec les candidats au titre

Place à la prudence et aux calculs pour certains pilotes, alors que le championnat entre dans sa phase finale et que chaque point compte pour les trois principaux candidats au titre.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Dorna

Est-ce l'accrochage entre Marc Márquez et Fabio Quartararo dans le premier tour du Grand Prix d'Aragón qui a fait réfléchir le peloton ? Toujours est-il que plusieurs pilotes ont indiqué avoir choisi de se montrer conservateurs pendant la course suivante, à Motegi, par crainte de peser involontairement dans la lutte pour le titre.

Les trois premiers du championnat sont arrivés au Japon séparés de seulement 17 points, Quartararo ayant perdu très gros à Alcañiz dans un carambolage avec Márquez provoqué par une petite erreur de l'Espagnol à la sortie du troisième virage, juste après le départ. Bien qu'ayant échappé à toute blessure importante, le Français a vu s'envoler de gros points, alors que Pecco Bagnaia en a empoché encore 20 et Aleix Espargaró 16.

À l'approche du sprint final, aucune consigne n'a officiellement été instaurée au sein des équipes pour favoriser l'un ou l'autre des prétendants au titre, néanmoins certains pilotes ont indiqué avoir d'eux-mêmes opté pour la prudence. Ainsi, Marco Bezzecchi a expliqué ne pas avoir voulu attaquer Pecco Bagnaia au Japon, bien qu'il ait eu le sentiment de pouvoir compter sur un meilleur rythme que son collègue de la VR46 Riders Academy.

Dès le neuvième tour de la course, le rookie s'est trouvé dans la roue du pilote Ducati, aux portes du top 10. Enea Bastianini ne s'était pas réfréné, livrant à nouveau une grosse bagarre face à son futur coéquipier, mais une fois la moto du team Gresini passée devant, Bezzecchi a décidé de ne pas l'imiter et plutôt de se contenir pour ne pas faire courir de risques au #63. Il est donc resté à cette place pendant 11 tours, avant que Bagnaia ne repasse devant Bastianini pour tenter de partir en chasse de Quartararo, avec le final que l'on connaît.

"Je suis bien parti mais quand je suis arrivé derrière Pecco, je n'ai pas voulu risquer de créer un désastre alors je suis simplement resté derrière lui", a expliqué Marco Bezzecchi. "J'étais très bon dans les freinages et j'ai fait de bons dépassements, mais franchement j'ai un peu trop réfléchi pendant la course parce que Pecco est un grand ami. J'avais peut-être plus de rythme dans certaines phases de la course mais j'ai préféré rester là où j'étais."

Bezzecchi a garanti que cette décision avait été totalement personnelle et non dictée par les responsables du groupe Ducati : "C'était entièrement mon choix, Gigi [Dall'Igna] et tout le staff Ducati ne m'ont rien dit."

Pecco Bagnaia suivi par Marco Bezzecchi pendant le GP du Japon

Pecco Bagnaia suivi par Marco Bezzecchi pendant le GP du Japon

Dans la même phase de la course, Pol Espargaró a quant à lui passé six tours derrière Fabio Quartararo. En difficulté cette saison, le pilote Honda a retrouvé quelques bonnes sensations pendant ce week-end, notamment en début d'épreuve, cependant il n'a pas voulu faire courir le moindre risque au leader du championnat, au point de s'être bridé.

Le fait que le Français soit engagé dans une lutte serrée pour le titre, face à Pecco Bagnaia mais aussi à Aleix Espargaró, son frère, a poussé le pilote espagnol à se tenir à l'écart. "J'ai fait un peu plus attention avec Fabio, parce que je ne voulais pas le faire tomber sur un freinage. Je voulais le faire [le passer] de façon propre, mais c'était impossible", a-t-il expliqué, s'étant senti en délicatesse dans les dépassements.

Vous imaginez si je fais tomber Fabio alors que mon frère se bat pour le titre ?

Pol Espargaró

"J'ai fait de bons tours, surtout les trois, quatre ou cinq premiers, ceux où j'étais derrière Fabio. Je crois que j'avais un petit quelque chose en plus par rapport à lui mais c'est impossible de doubler. J'accélérais mieux que lui mais je n'étais pas capable d'obtenir cette vitesse qui m'aurait permis de me mettre parallèle à lui et de le doubler au freinage. Et je ne voulais pas non plus prendre le risque de le faire tomber. Vous imaginez si je fais tomber Fabio alors que mon frère se bat pour le titre ?".

Finalement, cette course a permis à Quartararo d'augmenter quelque peu son avance au championnat, une première depuis trois Grands Prix puisqu'il a marqué les points de la huitième place alors que ses deux adversaires sont repartis bredouilles. Bagnaia a payé le prix fort en tentant une manœuvre qu'il a admis avoir été trop ambitieuse et optimiste, tandis qu'Aleix Espargaró a été victime d'une erreur humaine sur sa machine, qu'il a dû changer au moment du départ car elle n'était pas configurée pour la course.

Pour son frère, c'est précisément la preuve qu'il ne faut désormais rien sous-estimer, chaque point pouvant se révéler décisif dans le final de cette saison : "Ce qui s'est passé pour Aleix, c'est de la malchance. C'est en ça qu'on dit qu'il peut se passer n'importe quoi en MotoGP. La chance [pour lui] c'est que Pecco a chuté et que Fabio et Enea Bastianini ont terminé derrière, donc il n'a pas trop perdu."

Avant le 17e des 20 Grands Prix au programme, Quartararo compte à présent 18 points d'avance sur Bagnaia et 25 sur Espargaró, tandis que Bastianini, quatrième, se trouve à 49 unités du Français. Compte tenu des 100 points en jeu avant le tomber de rideau, quatre autres pilotes sont encore mathématiquement en lice mais exclus de la lutte pour le titre de façon réaliste.

Avec Charlotte Guerdoux

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