Bezzecchi fidèle à VR46 pour 2024, avec un œil sur la Ducati officielle
Et s'il avait reculé pour mieux sauter ? Marco Bezzecchi a refusé la Ducati officielle qu'il aurait pu piloter chez Pramac en 2024, mais il compte bien séduire le constructeur pour intégrer son équipe d'usine l'année prochaine.
Dans l'escadron Ducati, il existe deux groupes distincts : quatre pilotes qui disposent de la version la plus récente de la moto et quatre autres qui roulent avec le modèle précédent. Marco Bezzecchi fait partie du second groupe, et pourtant il avait bel et bien reçu une proposition de la part de Borgo Panigale pour intégrer cette année le team Pramac Racing et ainsi monter en grade. Mais le jeune pilote italien, toujours franc et sans faux-semblants, a décidé de décliner l'offre, expliquant préférer l'environnement familial du team VR46 pour le moment.
Sa décision de rester dans l'équipe fondée par Valentino Rossi a été, pour lui, un choix de cœur mais raisonné, ainsi qu'il l'explique dans une interview pour La Gazzetta dello Sport. "J'y ai beaucoup réfléchi, assez longuement. Ce choix, je l'ai fait un peu avec le cœur et un peu avec le cerveau. Je suis bien là où je suis, mais ce choix est évidemment lié aussi à mes résultats. Dans ma carrière, j'ai toujours obtenu de meilleurs résultats quand je me sentais bien avec l'équipe", explique-t-il.
"Aujourd'hui, le MotoGP n'est pas un environnement facile et on ne peut pas se permettre de se tromper de route. Ça a aussi été un choix de vie et je suis heureux d'être là où je suis parce que j'ai pour habitude de toujours me donner au maximum et les conditions doivent être réunies pour le faire : dans le team VR46, je peux être mis en condition de piloter en me donnant à 100%."
Photo de: Media VR46
Uccio Salucci et Marco Bezzecchi
"Je suis très fier et heureux du choix de Marco", saluait Uccio Salucci en marge de la fête organisée par Ducati à Bologne, au mois de décembre. Évoquant la discussion qui a eu lieu fin août avec son pilote, le responsable de l'équipe racontait : "Sincèrement, je n'ai pas beaucoup poussé pour faire en sorte qu'il reste, au sens où je voulais que ce soit son choix, pas quelque chose que nous lui aurions imposé."
"Nous avions une option, il ne faut pas l'oublier. Si nous avions voulu signer nous-mêmes, il aurait été contraint de rester une année de plus avec nous. Mais nous avons préféré faire les choses différemment. Quand on s'est vu pour en parler, je lui ai dit : 'Considère que la feuille de reconduction du contrat qui est en notre faveur est déchirée, je la déchire devant toi. Considère qu'elle n'existe pas.' [...] Je lui ai dit de ne pas se laisser influencer par ça et de faire son choix avec son cœur, avec ce qu'il ressentait à ce moment-là."
"Il m'a dit : 'C'est plus le groupe qu'on a créé pendant ces quelques années qui pèse [dans la balance] que à la différence qui existe entre [ma] moto et la moto officielle.' Les motos, il les voit de toute façon en piste. Je lui ai dit que j'aurais aussi été heureux s'il avait choisi la Ducati officielle."
Marco Bezzecchi disposera donc toujours en 2024 d'une Desmosedici déjà éprouvée, celle des deux pilotes qui l'ont devancé au championnat. Cette moto, Marc Márquez la pilotera lui aussi, entouré par des attentes colossales de la part de tout le paddock. "Évidemment, Márquez est très fort", convient le #72, qui rappelle toutefois qu'il y a d'autres coqs dans le poulailler : "Chez Ducati, on a déjà le Champion du monde et le second. Bagnaia et Martín sont indiscutablement la référence."
Cette année, il devra se passer de son acolyte de la VR46 Riders Academy, Luca Marini, qui a saisi l'opportunité offerte par le départ de Márquez de Honda pour quitter l'équipe familiale. Une orientation à l'opposé de celle qu'il a lui-même prise, donc.
"Je me suis toujours bien entendu avec Luca et ça va être bizarre de ne plus le voir dans le stand, d'autant que les réglages étaient les mêmes dans le box. Mais Luca a fait le meilleur choix pour sa carrière et je crois que c'est bien comme ça", salue Bezzecchi.
"Franchement, avant de signer pour rester avec le team VR46, je ne savais pas que Luca allait passer chez Honda, d'autant que, d'après ce que j'en sais, ça a été une décision de dernière minute. Ceci étant dit, je conserve l'enthousiasme que j'ai toujours eu, celui que j'avais quand j'ai signé mon contrat avec l'équipe de Vale."
Reste à voir ce qu'il adviendra de son propre avenir, car s'il a prolongé d'un an chez VR46 c'est aussi pour se trouver sur le marché en même temps que les autres top pilotes, avec une grande majorité de contrats qui arriveront à échéance fin 2024 et mèneront à des négociations probablement dès les premiers Grands Prix.
Alors que l'on ignore le sort du team VR46, courtisé par Yamaha entre autres, pour hypothétiquement quitter le groupe Ducati, Bezzecchi ne cache pas qu'il vise une place dans l'équipe officielle du constructeur italien, rien de moins. "Heureusement, mon rapport est bon avec tout le monde et j'aimerais énormément avoir un avenir dans l'équipe Ducati officielle. Pour moi, ce serait quelque chose de génial", lance-t-il. À bon entendeur...
Avec Matteo Nugnes
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Meilleurs commentaires
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.