Bilan 2015 - La folle saison de Jorge Lorenzo
Pour Jorge Lorenzo, 2015 aura été synonyme de grands succès, de frustrations aussi, et d'une dose de controverse.
Le vainqueur de la course et Champion du Monde MotoGP 2015 Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Yamaha MotoGP
Rarement un titre de Champion du Monde aura autant divisé l'opinion. Force est de constater que le sacre de Lorenzo a été largement gâché par la polémique qui a secoué la fin de saison, et aussi par sa propre attitude car il serait certainement sorti grandi s'il avait joué profil bas et s'était "contenté" de briller en piste sans interférer dans l'altercation Rossi-Márquez.
On ne peut pas dire que Lorenzo ait été avare de propos durant les derniers jours du championnat et de façon quasi incessante depuis. Mais il est comme ça, il ne mâche jamais ses mots et s'évertue à exprimer ce qu'il ressent. D'ailleurs, ce n'est probablement pas étranger à l'animosité qu'il suscite depuis des années auprès d'une partie du public, qui le taxe aisément d'arrogance lorsqu'il analyse ses performances de façon factuelle.
Beaucoup d'écueils
S'il fallait se concentrer exclusivement sur les faits sportifs, retenons que Jorge Lorenzo a oscillé cette année entre déceptions et domination.
Sa saison a bien mal commencé car, tandis que Valentino Rossi s'installait en leader du Championnat, l'Espagnol enchaînait les déconvenues : un problème de casque au Qatar, une bronchite au Texas et un mauvais choix de pneus (personnel) en Argentine. Il faudra attendre la manche de Jerez pour le voir s'imposer, remportant la première d'une série de quatre victoires consécutives qui l'ont bien vite remis dans le bain.
Les soucis sont toutefois revenus, de loin en loin. Les pneus l'ont à nouveau mis en difficulté aux Pays-Bas et en Allemagne, une blessure à l'entrainement en octobre a fait craindre pour sa fin de saison… et puis il y a eu la pluie. La fin de l'été lui a valu quelques réveils dominicaux difficiles, un ciel chargé s'invitant au mauvais moment au-dessus d'un circuit qui lui avait jusqu'alors valu un week-end prometteur. L'humidité sera à l'origine d'un nouveau problème de casque à Donington, mais aussi d'une chute à Misano, son seul abandon de la saison, dans lequel il admet sa responsabilité.
Dans de tels moments, il a été impossible pour le Majorquin de ne pas admettre sa frustration face aux points envolés. "C'était difficile de ne pas se laisser envahir par la déception dans les moments où j'estimais que j'aurais pu obtenir de bons résultats," reconnaîtra-t-il une fois le rideau tombé. "Ça a été très dur de continuer à y croire et de ne pas être frustré, surtout en connaissant la capacité qu'a Valentino à ne pas faire de fautes et à toujours être sur le podium."
Un rythme tonitruant
Malgré ces déconvenues, Jorge Lorenzo est parvenu à ses fins. Pour la troisième fois dans l'Histoire du Championnat du Monde, celui qui occupait la deuxième place de la hiérarchie a réussi à détrôner le leader dans la dernière manche. Après Wayne Rainey en 1992 (face à un Mick Doohan blessé) et Nicky Hayden en 2006 (après une chute de Valentino Rossi), Lorenzo a inversé la tendance pour prendre la tête du Championnat au moment déterminant.
S'il était parvenu à revenir à égalité de points de Rossi pendant l'été, jamais il n'avait pu prendre d'avantage mathématique avant Valence. Face à un adversaire très régulier, il a pourtant brillé par ses performances pures. Il a raflé sept victoires, toutes acquises en menant la course du premier au dernier tour. Le rythme qu'il a alors été capable d'imprimer dès l'extinction des feux a constitué un avantage indéniable sur Rossi, tout en poussant plusieurs fois Márquez à la faute.
Diablement rapide en conditions de course, il a également décroché cinq pole positions. Protagoniste incontournable de chaque Grand Prix, il n'a manqué la première ligne de la grille de départ que quatre fois, dont une seule fois au cours des neuf dernières manches… Sa fin de saison a été particulièrement exemplaire : en cinq courses, il a signé deux victoires, cinq podiums, quatre meilleurs temps et n'a manqué la première ligne de la grille qu'une fois.
Jorge Lorenzo est un immense pilote. Il suffit de le voir doser puissance et adresse au guidon de sa machine pour s'en apercevoir. Et le nombre de fois où l'un de ses adversaires s'est installé dans sa roue en essais ne saurait mentir sur l'exemplarité de son pilotage. Son titre, le premier pour lui depuis 2012, n'en aurait eu que plus de valeur s'il n'avait subsisté un doute sur "l'aide" supposée de Marc Márquez. Avait-il vraiment besoin de cela?
Jorge Lorenzo en 2015
GP disputés |
18 |
Meilleur résultat |
1er (Espagne, France, Italie, Catalogne, Rép. Tchèque, Aragón, Valence) |
Meilleure qualification |
1er (Espagne, Rép. Tchèque, Saint-Marin, Japon, Valence) |
Victoires |
7 |
Podiums |
12 |
Meilleurs tours |
6 |
Pole positions |
5 |
Abandons |
1 |
Points |
330 |
Classement Championnat |
1er |
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