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Bilan mi-saison 1/3 - Cinq hommes pour une saison record ?

Versatile, incertain, ouvert… Les qualificatifs se multiplient, course après course, pour décrire le championnat 2017. À mi-parcours, tout est encore à faire pour les cinq hommes qui ont su se placer au sommet de la hiérarchie, sans se départager.

Photo de groupe avec tous les pilotes de la saison 2017 de MotoGP

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Et dire que l'on pensait la saison 2016 exceptionnelle, avec ses neuf vainqueurs différents… En à peine plus de trois mois, le cru 2017 a déjà pris une tournure tout aussi savoureuse, si ce n'est plus. Nous en sommes à mi-chemin, avec neuf courses disputées sur un total de 18, et cinq pilotes différents ont été en mesure de se hisser sur la plus haute marche du podium à ce jour et d'engranger suffisamment de points pour être perçus comme étant encore en lice pour le titre.

L'an dernier, c'est Assen qui avait vu la donne changer et la saison basculer dans un scénario un peu fou. Assen, où Jack Miller était devenu le premier à battre le quatuor Rossi-Lorenzo-Márquez-Pedrosa en 62 courses, et le premier pilote indépendant à s'imposer depuis 2006. Un an plus tard, aucun team privé n'est parvenu à mener l'un de ses représentants au sommet durant la première moitié de 2017, malgré des tentatives passées très près d'aboutir, en revanche les Quatre Fantastiques d'antan ont eu confirmation que de nouveaux adversaires se sont bel et bien installés sur leur route.

Cinq vainqueurs, quatre leaders

Le premier d'entre eux se nomme Maverick Viñales. Après avoir ouvert son compteur l'an dernier au guidon d'une Suzuki qui faisait office de challenger, le jeune Espagnol a entamé cette saison en se montrant à la hauteur de son nouveau statut de pilote officiel Yamaha et des ambitions de titre placées en lui dès ses débuts au guidon de la YZR-M1. Premier leader du championnat, c'est lui qui a, depuis, occupé le plus souvent cette place.

Grand Prix

Vainqueur

Leader

 Qatar

Viñales

Viñales

 Argentine

Viñales

Viñales

 Amériques

Márquez

Rossi

 Espagne

Pedrosa

Rossi

 France

Viñales

Viñales

 Italie

Dovizioso

Viñales

 Catalogne

Dovizioso

Viñales

 Pays-Bas

Rossi

Dovizioso

 Allemagne

Márquez

Márquez

Mais la route n'est pas aussi paisible que pouvait l'espérer Viñales, dont la position n'a de cesse d'être contestée. En neuf courses, le leader a changé quatre fois, le championnat faisant la part belle à la régularité des uns lorsque les autres enregistrent un revers aux conséquences mathématiques immédiates. Dominateur des essais d'intersaison et vainqueur des deux premières manches, on pensait le nouveau chouchou espagnol en passe d'écraser le championnat. Cependant la machine s'est enrayée lors du troisième Grand Prix, une chute le privant de gros points alors que Marc Márquez s'imposait sur l'un de ses terrains fétiches et qu'un troisième podium consécutif propulsait Valentino Rossi aux commandes.

Maverick Viñales, Yamaha Factory Racing, Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

L'arrivée en Europe allait permettre à Rossi de se maintenir en tête du championnat, néanmoins l'alerte était déjà sérieuse à Jerez, où les Yamaha officielles, perdues en milieu de peloton, laissaient filer de gros points tandis qu'un troisième pilote s'imposait, Dani Pedrosa. Le numéro 46 enchaînait avec une chute au Mans, et le voilà qui payait le prix fort de ses faux-pas et perdait la tête de la hiérarchie au profit de Viñales, revenu au premier plan. L'Espagnol allait se maintenir au sommet du championnat sur les deux manches suivantes, pourtant les deux victoires d'Andrea Dovizioso et les gros points encore perdus par les pilotes Yamaha à Barcelone lors d'une nouvelle contre-performance étaient autant de signaux d'alarme annonçant un nouveau changement à venir.

Une chute à Assen a fini d'enfoncer le clou, délogeant Viñales de la tête du championnat tout en y promouvant Dovizioso, récompensé pour ses récentes moissons de points. Mais le pilote Ducati allait lui aussi connaître un revers en Allemagne, où une simple huitième place ne suffisait pas à résister à la victoire de Márquez. Celui qui, au bout de deux courses, avait déjà cumulé 37 points de retard et n'occupait que la huitième place du championnat, accède donc pour la première fois de la saison à la place de leader et donne un nouveau visage à cette campagne.

Vers des chiffres record ?

Face à ces bouleversements incessants, les compteurs peinent à décoller et l'on s'interroge déjà sur le score qu'atteindra le Champion du monde 2017, tout en ayant à l'esprit que les saisons 2006 et 2016 sont les seules, depuis la création du MotoGP en 2002, qui n'ont pas permis de passer le cap des 300 points.

L'an dernier à pareille époque, le leader du championnat et futur lauréat – Marc Márquez – comptait 48 points d'avance sur son plus proche poursuivant (contre cinq aujourd'hui) et 87 sur le cinquième pilote classé (26 aujourd'hui). Si l'on veut mettre cette campagne 2017 en regard des précédentes, il faut penser que, depuis que le MotoGP existe, le total de points le plus élevé a été obtenu par Jorge Lorenzo en 2010 : 383. Quant au plus faible, il a été celui de Nicky Hayden en 2006 avec 252 points glanés. À l'époque, après la neuvième manche le futur champion et déjà leader comptait 153 points… On en est donc encore loin à ce jour ! Avant de savoir si le record du Champion titré avec le plus petit nombre de points sera battu en fin de saison, il l'est d'ores et déjà après les neuf premières manches puisque Márquez n'a que 129 points en poche.

Dani Pedrosa, Repsol Honda Team

Les places s'échangent sans cesse, les points se répartissent tellement entre les différents protagonistes que leur capital n'augmente que lentement, et logiquement on note aussi que les écarts restent très ténus. L'avance la plus grande qui ait été observée durant cette première moitié de saison a été à mettre à l'actif de Viñales, qui comptait 26 unités de marge après le Mugello. Mais nous voici à présent redescendus à cinq points d'avance pour le nouveau leader, Márquez. Cette fois, ce n'est pas un record, car en 2008 Pedrosa ne comptait que quatre points d'avance sur Rossi après les neuf premières manches. En revanche, nous sommes très loin du matelas de 104 points dont bénéficiait le Docteur à ce stade du championnat, en 2005.

Toutefois, la particularité de cette saison 2017 tient bel et bien dans le fait que cinq pilotes sont impliqués dans cette bagarre, le faible retard du cinquième étant l'illustration parfaite du caractère particulièrement ouvert de ce championnat. Alors que le record, depuis la création du MotoGP, datait de 2006 avec un top 5 resserré en 46 points au bout de neuf GP, il n'y a aujourd'hui que 26 unités d'écart entre le premier et le cinquième. Nous sommes très loin de la moyenne habituelle, et encore plus de l'avance record qu'ait comptée le leader sur le cinquième homme du championnat après neuf manches, soit 135 points pour Rossi en 2002.

Grand Prix

Leader

Avance sur le 2e

Avance sur le 5e

 Qatar

Viñales

5

14

 Argentine

Viñales

14

34

 Amériques

Rossi

6

27

 Espagne

Rossi

2

21

 France

Viñales

17

30

 Italie

Viñales

26

37

 Catalogne

Viñales

7

28

 Pays-Bas

Dovizioso

4

28

 Allemagne

Márquez

5

26

Sur cette première moitié de saison, aucun pilote n'est finalement parvenu à écraser la concurrence, aucun non plus n'a pu éviter les faux-pas. Les courbes des victoires, podiums, mais aussi des contre-performances sont plutôt uniformes et c'est dans les détails que se sont créés jusqu'à présent les écarts.

 

Márquez

Viñales

Dovizioso

Rossi

Pedrosa

Victoires

2

3

2

1

1

Podiums

5

4

3

4

5

Abandons

2

2

1

1

2

Points

129

124

123

119

103

Les efforts consentis jusqu'à présent ont déjà été massifs, et pourtant tout reste à faire pour les cinq pilotes impliqués, comme pour les trois marques représentées au sommet, qui ont toutes une carte à jouer. Les pilotes poussent leur constructeur à améliorer les défauts identifiés pour céder le moins de terrain possible en réduisant le ratio de contre-performances. Or, si la régularité doit en effet être l'atout maître de ce championnat, il faudra aussi savoir éviter les blessures sur les quatre mois à venir, car tout pilote mettant un genou à terre risque d'être d'emblée éliminé de cette lutte acharnée. Vous avez dit excitant ? 

 

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