Blessures : Bagnaia serein, Bastianini, Oliveira et Marini souffrent

Les pilotes blessés ont vécu des journées contrastées vendredi au Mugello. Si Pecco Bagnaia parvient à gérer la douleur, Enea Bastianini, Miguel Oliveira et Luca Marini se sentent très diminués.

Francesco Bagnaia, Ducati Team

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Les regards se sont surtout concentrés sur Aleix Espargaró, touché par une forte douleur au talon après une chute à vélo, mais de nombreux pilotes étaient diminués en raison de blessures contractées depuis le début de la saison. À terre vendredi, Joan Mir a dû déclarer forfait pour la suite du week-end, et certains de ses rivaux vont devoir composer avec la douleur. Pecco Bagnaia faisait partie des pilotes touchés après son accrochage avec Maverick Viñales au Mans, et se déplace encore avec une béquille.

En retrait dans la matinée, le Champion du monde n'avait pas utilisé de pneu tendre, une stratégie  selon lui "risquée" en raison du risque de pluie pour l'après-midi mais finalement payante puisqu'il a signé le meilleur temps, sans être véritablement gêné par ses limites physiques. "Ma cheville n'affecte pas mon pilotage", a assuré l'Italien, qui souffrait pourtant d'une petite fracture après le GP de France. "C'est plus le poignet qui n'allait pas bien après la chute. Je ne pilote peut-être pas dans une position optimale mais ça va pour le moment. J'aime cette piste donc je pense que tout ira bien."

Sur la seconde Ducati officielle, Enea Bastianini n'est pas non plus à 100%. Victime d'une fracture de la clavicule à Portimão il y a plus de deux mois, l'Italien a tenté un retour à Jerez avant de renoncer en raison de la douleur. De retour pour de bon ce week-end, il a atteint la Q2 avec le sixième temps mais doute de sa capacité à rester si bien placé jusqu'à la fin du week-end.

"En fin de journée, j'étais un peu fatigué parce que j'ai dépensé beaucoup d'énergie, surtout dans la dernière partie des Essais 2", a expliqué Bastianini. "J'étais rapide, j'ai fait un bon chrono, c'était inattendu pour moi et pour l'équipe mais je ne sais pas si je pourrai rester à ce niveau tout le week-end. Sur un tour, ça va, mais je ne sais pas si je suis assez fort pour la durée de la course."

Si je dois me garer après cinq tours, c'est comme ça.

Miguel Oliveira

Bastianini a précisé que le risque de pluie pour ce samedi pourrait l'aider à "économiser un peu" son épaule pour dimanche. C'est justement l'endurance qui inquiète Miguel Oliveira, lui aussi touché à l'épaule, luxée dans la chute avec Fabio Quartararo à Jerez, et qui a subi une fracture de l'humérus. Le Portugais estime avoir la force "pour quelques tours" mais n'est pas certain de pouvoir disputer l'intégralité du Grand Prix.

"C'est vraiment quelque chose sur quoi j'ai été totalement transparent avec l'équipe. J'ai dit : 'OK, je n'ai aucune idée de comment ça va aller, de si je vais gérer chaque tour, si je vais faire trois tours de suite en poussant et essayant d'être vraiment précis comme j'ai fait en Essais Libres', mais je ne sais pas comment ça va être sur cinq, dix tours consécutifs… Cela va être dur, oui. C'est la situation du moment et si je dois me garer après cinq tours, c'est comme ça."

Pas gêné dans sa vie quotidienne, Oliveira savait que piloter son Aprilia serait une autre histoire : "Je m'attendais à pire ! Cinq semaines, c'est vraiment, vraiment peu de temps pour une épaule. Je veux dire, elle s'est disloquée, elle a cassé ; j'ai aussi eu un détachement de cartilage de l'os : ce n'est pas quelque chose de simple, vous savez. Elle a aussi fracturé juste au-dessus du muscle qui permet de faire [un mouvement de l'épaule] donc ce n'est vraiment pas facile."

Luca Marini, VR46 Racing Team

Luca Marini est touché à la main droite

À l'inverse, Luca Marini s'attendait à mieux. Le pilote VR46 a pu arracher une place en Q2 mais sa main droite, touchée par une fracture du trapézoïde au niveau du poignet quand il est tombé au Mans, le limite énormément sur sa moto, même si des ajustements ont permis d'améliorer la situation.

"[Jeudi], j'étais très optimiste pour ce week-end mais après les Essais 1, j'étais très inquiet parce que j'avais assez mal à la main, surtout dans tous les freinages sur la droite", a-t-il détaillé. "Entre les deux séances, on a modifié le grip sur le guidon et c'était un peu mieux. On a mis une protection à l'intérieur du gant pour réduire la douleur et c'était beaucoup mieux, mais pas encore à 100%, et en MotoGP aujourd'hui, si on n'est pas à 100%, on est hors des points."

"J'ai fait un tour fantastique, juste un, avec le dernier pneu tendre et ça m'a permis d'entrer directement en Q2 et c'était l'objectif de la journée, donc j'étais vraiment content de ça. J'ai fait ça en ignorant la situation, j'ai essayé de faire ça. [Samedi] matin, j'essaierai peut-être de faire la même chose mais ça ne sera pas simple et je m'attends à un week-end très difficile."

Marini a reconnu que la situation était "désastreuse" avec l'enchaînement de trois courses en trois week-ends mais a affiché sa confiance pour le Sachsenring, surtout fait de virages sur la gauche. Au Mugello, c'est principalement le virage 6 qui lui pose problème, mais la douleur a été constante tout au long de la journée. L'Italien n'est pas véritablement inquiet mais surtout déçu : "[Je suis] juste triste parce que je ne m'attendais pas à me sentir bien, mais [à être] dans une condition acceptable et ça ne semble pas trop être le cas."

Dernier pilote convalescent, Raúl Fernández ne ressent plus les effets de son arm-pump, pour lequel il a été opéré avant le GP de France, où il a vite déclaré forfait en raison d'un bras encore trop affaibli. À court de forme, le pilote RNF a surtout dû se réhabituer au pilotage sans syndrome des loges.

"[Vendredi] matin, j'avais un peu de problèmes au bras, mais je pense que c'était normal : j'ai passé trois semaines à la maison, je ne pouvais rien faire", a expliqué Fernández. "Le premier et le second run ont été désastreux ! C'était un feeling totalement différent, car je ne ressens pas le bras devenir engourdi. Je le ressens fatiguer, mais pas s'engourdir. Entre les EL1 et les EL2, nous avons beaucoup progressé et le bras n'a plus été un problème, donc c'est bon. Je suis vraiment content."

"La décision avait été de faire l'opération, mais dimanche et lundi, j'avais eu un peu de fièvre et [vendredi], j'étais détruit ! C'est une de ces journées où je n'ai rien mangé, j'étais super fatigué sur la moto ; sur la dernière boucle, j'ai fait un 1'45, je me suis dit 'Fuck ! Je suis super fatigué, dès le milieu du circuit !' J'ai essayé de finir le tour, mais c'était difficile."

Cet arm-pump a gâché le début de saison de Raúl Fernández, qui s'est senti très soutenu par RNF : "Je suis très heureux car le team apporte toujours du soutien lorsque j'en ai besoin et c'est quelque chose d'important, car quand vous n'amenez pas de résultats et que vous vivez un moment difficile, que vous dites au team que vous avez un très gros problème au bras, plus ou moins tout le monde vous dit : 'Ouais, c'est une excuse'. Et là, personne n'a dit 'C'est une excuse !' Ils ont dit, 'OK, prends ton temps, cherche une solution, et on te soutiendra'. Je dois les remercier, car ils croient en moi et j'en suis vraiment heureux."

Avec Guillaume Navarro

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