MotoGP GP des Pays-Bas

Bradl tente d'améliorer une Honda qui ne donne "aucune confiance"

Stefan Bradl estime que Honda est dans une "période de survie" avec une moto très piégeuse dès qu'elle est sur l'angle. Le pilote d'essais de la marque a travaillé sur l'électronique au cours d'un test pour tenter de corriger le problème, mais il juge le mal plus profond.

Stefan Bradl, Team LCR Honda

Les pilotes Honda multiplient les chutes depuis le début de la saison, parfois avec de grosses conséquences. Marc Márquez s'est blessé à la main droite à Portimão puis à la gauche au Sachsenring, où il s'est également fissuré une côte. Au Mugello, Álex Rins s'est cassé la jambe droite et Joan Mir s'est blessé à la main droite, et les deux anciens pilotes Suzuki sont encore absents à Assen.

Stefan Bradl est chargé de remplacer Rins dans le team LCR et celui qui est habituellement pilote d'essais de Honda a pu reprendre ses marques sur la moto pendant une journée et demi d'essais à Misano en début de semaine, ne l'ayant plus pilotée depuis près de deux mois. Il a constaté à quel point la RC213V était devenue piégeuse.

"Je connais les points faibles de la moto", a expliqué l'Allemand. "Je n'avais pas piloté la moto depuis le test du lundi à Jerez. J'ai retrouvé la moto à Misano, je suis immédiatement rentré et j'ai réalisé ses faiblesses : sur l'angle, on n'a aucune confiance, tous les pilotes. Il faut pousser sur l'avant. [...] Ce qu'on fait ne vient pas naturellement, c'est le problème."

"Après, on n'a pas confiance sur la moto, on prend des risques même si on n'est pas prêts, mais on doit le faire en raison du format du week-end. Cela nous a encore plus compliqué la tâche. Je sais quelle est la faiblesse de la moto et je vais la piloter comme ça. Je ne vais pas me détruire ce week-end. On est dans une période de survie. Combien de temps durera-t-elle ? Je ne peux pas vous le dire."

Bradl estime que c'est un "mélange de tout" qui provoque ce comportement imprévisible de la Honda, mais il a surtout "joué sur l'électronique" au cours de son test à Misano, sans pour autant penser qu'il s'agit du principal problème : "Je dois dire que ce n'est pas incroyablement intéressant pour un pilote d'essais [de travailler sur l'électronique] mais je dois aussi voir les choses dans leur ensemble. J'essaie d'aider et si c'est pour des questions de sécurité et pour les besoins des pilotes, je le fais, naturellement."

"Il faut que l'électronique permette au pilote d'anticiper les choses", a-t-il précisé. "Aucun pilote n'aime partir en highside ou se rapprocher de la limite d'un highside. Mais selon moi, ce n'est pas l'électronique qui nous retient. On a besoin de plus d'adhérence sur le pneu arrière, dans toutes les conditions."

Stefan Bradl, Repsol Honda Team

Stefan Bradl

Bradl sent néanmoins que le test effectué cette semaine a été utile : "Certaines pièces ont été utiles et on pourra les utiliser dès ce week-end, mais ce n'est rien de fou. Il faut être réaliste, ça ne va pas transformer la moto et nos vies, mais globalement c'était positif."

Honda a besoin de temps

Stefan Bradl estime justement que Honda ne pourra pas inverser la situation du jour au lendemain et qu'il faudra plusieurs années pour que la marque puisse redevenir la référence du MotoGP, malgré sa force de frappe.

"Je pense que ça peut être résolu et je suis certain que Honda a la puissance et les ressources pour le faire. C'est une question de temps. On a vu que nos performances n'ont pas dégringolé en un, deux ou trois mois. Je dirais que c'est un processus sur plusieurs années, il faudra probablement autant de temps pour retrouver un niveau acceptable."

Bradl ne croit pas à un bouleversement chez Honda, les ingénieurs japonais étant réputés pour leur réticence aux changements radicaux : "Je pense que vous connaissez la culture japonaise, la mentalité japonaise. L'entreprise ne va pas changer en une semaine. Cela prendra du temps, c'est un processus."

Une absence de progrès au cours des prochains mois pourrait pousser Marc Márquez, sous contrat avec Honda jusqu'à fin 2024, à se tourner vers la concurrence. Stefan Bradl reste impressionné par l'implication de l'Espagnol, qui n'a pas hésité à multiplier les risques au Sachsenring, ce qui a finalement mené à ses nombreuses chutes et à son forfait.

"J'ai beaucoup de respect pour lui parce qu'il donne toujours 100%, même plus, et qu'il essaie, même s'il réalise que la moto et les outils à sa disposition ne sont pas prêts pour ce niveau. Mais il essaie. J'espère qu'il pourra rester en forme et qu'il pourra rouler ce week-end. Son approche sera probablement la même. On ne change pas la façon dont un octuple Champion du monde pilote la moto, c'est entre ses mains."

"Peut-être que ce sera un peu mieux sur ce circuit mais en étant réaliste, ce sera dur de jouer le podium. En même temps, je ne peux pas lui donner de conseils mais j'aimerais qu'il contrôle les risques qu'il prend."

"Il a pris beaucoup de risques et il est à un niveau très élevé. Mais à un stade, je pense que ça n'aide pas sa confiance", a analysé Bradl. "Au final, on doit rester calmes et essayer de retrouver un bon niveau, pas à pas, ce qui demandera plus de temps."

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article

Voir aussi :

Article précédent Fabio Quartararo déclaré apte malgré sa fracture
Article suivant Essais 2 - Bezzecchi confirme, Quartararo dans le bon rythme

Meilleurs commentaires

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Édition

France France