Ezpeleta : "Nous copions de la F1 ce que nous pouvons copier"

Très lié à la Formule 1 ces dernières années, le MotoGP s'en inspire ouvertement et partage les mêmes objectifs afin de rendre la discipline toujours plus attractive.

Le départ

Photo de: Dorna

Jamais le MotoGP et la Formule 1 n'avaient travaillé de façon aussi conjointe afin d'offrir, aux yeux de leurs dirigeants, le meilleur spectacle possible aux fans. Si Carmelo Ezpeleta est à la tête de la Dorna, promoteur du MotoGP, depuis 30 ans, Stefano Domenicali n'est arrivé qu'en 2021 à la direction de la F1, et les deux hommes ont rapidement vu leurs intérêts respectifs à entretenir une étroite collaboration. Les deux championnats ont en effet connu un regain d'intérêt très important ces dernières années. Or, si les quatre-roues ont encore un net avantage sur les deux-roues, Ezpeleta entend bien prendre exemple autant que possible sur la recette "miracle" de son homologue.

"La F1 est le leader du monde mécanique. Ça ne me fait pas mal de le reconnaître. Nous sommes complémentaires. Moi j'ai beaucoup appris durant de nombreuses années de la F1, et désormais la relation est bien plus forte avec Stefano. Je bénéficie beaucoup de ce qu'ils font. Nous copions ce que nous pouvons copier", a-t-il déclaré, cité par Marca après une conférence organisée à Pampelune en compagnie de Domenicali.

Dès 2020, la Dorna a ainsi donné son feu vert aux caméras de The Mediapro Studio pour suivre neuf pilotes MotoGP tout au long de la saison 2021 afin de produire une minisérie de huit épisodes diffusés sur Amazon Prime. Un concept qui n'est pas sans rappeler Drive to Survive, réalisé par Netflix, et qui a permis de faire découvrir la discipline au plus grand nombre, provoquant de fait un réel attrait pour les courses auprès d'un nouveau public. La version MotoGP n'a pourtant pas autant convaincu et le tournage de la saison 2 a rapidement été suspendu.

Peu importe, la Formule 1 a d'autres idées qui peuvent être appliquées au MotoGP, et la Dorna a ainsi décidé de bouleverser le rythme instauré depuis de nombreuses années lors des Grands Prix en créant à son tour des courses sprint. À noter que celles-ci existent déjà en WorldSBK, mais l'idée qui se cache derrière la nouveauté appliquée aux Grands Prix s'apparente à celle de la F1.

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"Tout ce que je vois Stefano faire et que je peux faire, je le fais", a poursuivi Ezpeleta. "Ça sera très important. Les nouveaux horaires vont nous permettre [de créer] de l'interactivité entre les pilotes et les fans, de faire un défilé. Nous sommes en train de bouger, nous travaillons avec les équipes. Une chose très importante qu'ont la F1 et le MotoGP est leur relation très étroite avec les équipes et les constructeurs."

Si les pilotes n'ont que très peu apprécié ce changement brutal décidé sans avoir été consultés, la curiosité prédomine désormais, et pas seulement par rapport au nouveau format des week-ends. Le plateau MotoGP va en effet découvrir de nouveaux pays dès 2023 avec l'arrivée de l'Inde et du Kazakhstan au calendrier, avant que l'Arabie saoudite ne les rejoigne ultérieurement, à une date pour l'heure indéterminée. Un objectif assumé par la Dorna, et une nouvelle fois inspiré de la F1 et de son expérience américaine.

"C'est important d'être là-bas pour les constructeurs. Nous irons en Inde, qui sera le pays le plus peuplé au monde dans quelques années. En Indonésie aussi − c'est notre Amérique. Nous n'oublions pas les États-Unis, qui est la première économie au monde, et il est important de progresser là-bas. La F1 y est allée il y a de nombreuses années et cela n'avait pas été un événement avec autant de succès que maintenant. Les courses sont importantes, mais tous les éléments autour parviennent à créer l'impact. La F1 l'a prouvé, les États-Unis sont un bastion de la F1 parce qu'ils ont bien fait les choses."

Des objectifs similaires à court et long terme

Le MotoGP et la Formule 1 prennent donc la même direction pour les années à venir, portés par des objectifs communs. À long terme, le développement technologique est au cœur des préoccupations afin que les deux catégories s'adaptent aux enjeux d'aujourd'hui. "Le monde mécanique a toujours été le principal générateur d'innovations en termes de mobilité. Tout s'est d'abord essayé en compétition, toutes les mesures de sécurité des voitures viennent de la F1. Nous, nous avons évolué selon les indications de l'industrie, nous sommes donc passés des deux-temps aux quatre-temps. Désormais nous avons une catégorie complètement électrique, et aussi bien la F1 que nous, nous souhaitons un biocarburant", a expliqué Ezpeleta.

Carmelo Ezpeleta aux côtés de Fabio Quartararo au GP des Amériques 2022.

Carmelo Ezpeleta aux côtés de Fabio Quartararo au GP des Amériques 2022.

Étendre le calendrier aux quatre coins du monde en proposant des épreuves propres à chaque pays est pour l'heure "le grand objectif à court terme" selon l'Espagnol. "Nous sommes tous les deux proches de la limite du nombre d'événements. Notre rêve serait de pouvoir avoir 22 événements personnalisés, en sachant que si le cœur de la course est le même, le spectacle est différent. Ce que la F1 a fait aux États-Unis ou au Mexique en est un exemple."

Avec autant d'épreuves, le risque de voir les deux catégories courir sur les mêmes week-ends et donc d'obliger les fans à choisir entre les deux est forcément plus élevé, mais le PDG de la Dorna affirme que tout est mis en œuvre en collaboration avec Stefano Domenicali pour limiter au maximum ce genre de clashs.

Au-delà du calendrier, la sécurité reste un aspect important, et le MotoGP requiert des spécificités plus strictes que la F1 qui limitent de fait l'organisation de courses sur certaines pistes. Mais "rendre les circuits plus sûrs" fait partie des objectifs de Carmelo Ezpeleta, avec également l'envie de faire rouler les disciplines aux mêmes endroits. "Il est important que désormais des circuits qui correspondent dès le début à la F1 et au MotoGP soient construits", a-t-il affirmé.

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