Le changement de programme face au froid, une leçon pour la suite

Davide Brivio estime que les discussions qui ont animé la soirée de vendredi et finalement mené à un changement de programme pour la suite du Grand Prix d'Aragón doivent servir de leçon pour la fin de la saison MotoGP.

Le paddock du MotorLand Aragon

Le paddock du MotorLand Aragon

Gold and Goose / Motorsport Images

Tout le monde en a désormais conscience : le froid deviendra un élément majeur à prendre en considération pour la fin du championnat. Au lieu de visiter à cette saison des contrées exotiques où, au contraire, la chaleur peut parfois s'avérer contraignante, cette année le paddock ne peut quitter l'Europe, crise sanitaire oblige, et doit par conséquent composer durablement avec des conditions que l'on ne rencontre habituellement que lors du Grand Prix de Valence.

Les 9°C enregistrés en piste l'an dernier sur ce qui est traditionnellement la dernière manche de la saison risquent d'apparaitre fréquemment sur les capteurs. Or, pour Davide Brivio, team manager Suzuki, il va falloir apprendre à s'y adapter et tirer les leçons des événements de ce week-end en Aragón.

Car si la fraîcheur observée vendredi matin a immédiatement convaincu les organisateurs de retarder d'une demi-heure les EL1 MotoGP, puis les a poussés à rapidement prendre la décision de décaler les EL3 de 30 minutes également, un nouveau changement a été requis dans la soirée par les pilotes, qui ont jugé cet effort insuffisant. "À la Commission de sécurité, les pilotes ont dit que ce serait toujours dangereux à 10h30 ce matin. Les organisateurs ont ensuite convoqué une réunion avec les équipes", explique le responsable Suzuki au site officiel du MotoGP.

Il a alors fallu trouver le juste équilibre pour que les équipes disposent de suffisamment de temps entre les séances afin de réparer les motos en cas d'accident, tout en ne retardant pas excessivement le programme déjà chargé de samedi après-midi. C'est la raison pour laquelle les qualifications ne sont reportées que de 40 minutes alors que le reste du programme subi un décalage d'une heure. "Tout bien considéré, c'est le retard maximal que nous pouvions avoir", estime Davide Brivio.

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Si le responsable italien se dit personnellement en faveur de la décision prise, tout le monde n'était toutefois pas convaincu. "Il y a eu des discussions", explique-t-il. "Tout le monde prête plutôt attention à la sécurité des pilotes et de ce point de vue-là c'est évidemment bien de retarder [les séances]. Mais il y a eu des inquiétudes d'un point de vue sportif, car être informés hier soir du report des séances… Disons que cette séance peut impacter la stratégie et ce que l'on décide de faire, la manière de jouer avec les pneus. Mais la sécurité passe avant tout et le règlement c'est le règlement, alors je pense que c'était la bonne décision à prendre."

"Les organisateurs ont beaucoup discuté avec les pilotes et avec les équipes, mais je dois dire que la Dorna et tous ont vraiment essayé de faire de leur mieux afin de garantir la sécurité. Le problème, c'est que nous entrons dans la saison hivernale et il faut nous assurer que nous atteignons une température suffisante pour que les pneus puissent fonctionner. C'est donc aussi une combinaison entre le fait de trouver le bon horaire et le fait que Michelin apporte des gommes aussi tendres que possible", souligne Davide Brivio. Sur ce point également, un premier pas a été fait, avec une retouche du règlement permettant dès ce week-end au manufacturier de troquer un pneu dur contre un tendre afin que les pilotes aient une gamme plus adaptée aux conditions actuelles.

"Je pense que cela a été une bonne expérience", poursuit le responsable Suzuki, "et que la prochaine fois nous essaierons autant que possible d'établir le programme tous ensemble et en avance, car on peut déjà estimer quelle sera la température le week-end prochain. Il va probablement falloir que nous abordions les cinq dernières courses d'une manière différente. C'est une nouvelle expérience car normalement nous aurions dû être en Thaïlande ou en Malaisie − à Phillip Island aussi, certes ! Mais il faut donc voir quelle est la meilleure façon d'aborder ces courses de manière sûre."

Même si les conditions restaient fraîches ce matin, la tenue des EL3 a confirmé que le nouvel horaire permettait assurément de limiter les dégâts, une grande partie des pilotes ayant même réussi à abaisser les chronos enregistrés hier après-midi, même si le vent, beaucoup plus faible, n'y est pas étranger. La leçon semble en tout cas retenue, et Loris Capirossi a déjà fait savoir vendredi que le prochain Grand Prix, qui se tiendra sur le même circuit d'Aragón le week-end prochain, subirait très probablement un décalage identique à celui-ci.

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