Chronique Mamola - Ce n'est pas de l'agressivité, c'est du show !

Dans sa chronique exclusive pour Motorsport.com, Randy Mamola nous donne son point de vue sur la guerre des mots qui a opposé Jorge Lorenzo et Valentino Rossi à Misano.

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Troisième place pour Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Dani Pedrosa, Repsol Honda Team, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, Dani Pedrosa, Repsol Honda Team
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Le vainqueur Dani Pedrosa, Repsol Honda Team, et le troisième Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Deuxième place pour Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, victoire pour Dani Pedrosa, Repsol Honda Team, troisième place pour Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Deuxième place pour Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Deuxième place pour Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing, félicité par Mattia Pasini

Saint-Marin nous a une nouvelle fois offert l'une de ces courses que l'on aura du mal à oublier. Tout était réuni le week-end dernier, de la joie de Dani Pedrosa d'avoir retrouvé sa forme, au drame d'Andrea Iannone qui n'a pu saluer l'Italie en tant que pilote Ducati, jusqu'à l'étalement au grand jour des tensions que connaît Yamaha.

La guerre des mots que se sont livrée les deux pilotes dimanche, en conférence de presse, le démontre clairement. Sur ce point, laissez-moi juste dire que, de mon point-de-vue, Valentino Rossi et Jorge Lorenzo se sont lancé dans une dispute dont le problème de fond principal n'était pas l'agressivité avec laquelle le premier cité avait dépassé son coéquipier en début de course. C'est bien plus que cela qui les oppose ; c'est tout ce qu'ils ont cumulé depuis un an en partageant leur stand et en se battant pour prouver qui est le plus rapide des deux et, par conséquent, qui est le pilote numéro 1 de l'équipe.

Le dépassement de Rossi sur Lorenzo était aussi agressif qu'un dépassement doit l'être sur un pilote de pointe MotoGP dans le championnat actuel.

Randy Mamola

Mais, étant donné qu'ils se sont appuyés sur cette manœuvre du deuxième tour pour alimenter leur bagarre, je vais vous dire ce que j'en pense : le dépassement de Rossi sur Lorenzo était aussi agressif qu'un dépassement doit l'être sur un pilote de pointe MotoGP dans le championnat actuel. Ni plus, ni moins. Des détails tels que ceux de dimanche ont mis en lumière une certaine vulnérabilité de la part de Jorge, même si je continue de penser qu'il est le plus rapide des deux. Il pense peut-être que cette manœuvre était un peu trop agressive, mais celle de Dani sur Rossi au moment de prendre la tête de la course l'était également.

Lorenzo soutient que, dans ce dépassement, s'il n'avait pas redressé la moto pour l'éloigner du numéro 46, il serait tombé. Ou plutôt, que Rossi l'aurait fait chuter. Il a peut-être raison, mais redresser la moto est juste un réflexe de quiconque voit un autre pilote arriver, un pilote généralement plus rapide et qui peut par conséquent vous attaquer. Il faut garder à l'esprit que, dans ce sport, vous vous battez pour une position et bien entendu personne ne va s'écarter et rendre la vie facile au pilote qui essaye de passer devant.

Il y a beaucoup de dépassements comme celui-là, et il y en a surtout eu beaucoup dernièrement. À mon époque, avec l'équipement que l'on avait entre les mains et les jambes, les différences étaient considérablement plus grandes, et cela rendait les changements de positions, pour ainsi dire, moins énergiques. Cependant, les écarts entre les pilotes les plus rapides sont désormais, dans de nombreux cas, d'environ un dixième, et ce grâce aux avancées technologiques qui ont fortement resserré les choses. À cet égard, lorsque deux pilotes sont ensemble en piste, la différence entre eux est minuscule, ils doivent donc hésiter aussi peu que possible lorsqu'ils veulent dépasser leur opposant.

Cela ne signifie pas que vous pouvez faire des choses stupides sans penser aux autres. En Argentine, par exemple, Iannone a commis une énorme faute et emmené Dovizioso avec lui, mais cela était arrivé à cause d'une mauvaise évaluation qui aurait pu être évitée. Un dépassement n'est plus correct lorsque, par exemple, le pilote utilise son rival pour ralentir et ne pas sortir.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais de mon point de vue, là où certains voient trop d'agressivité, je vois un super show. Et si mes prédictions ne sont pas fausses, préparez-vous pour la suite !

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