Analyse

Comment travaillent les responsables de l'électronique (2)

Continuons à nous intéresser à l'électronique des MotoGP, un système désormais standardisé dans son intégralité avec l'introduction cette année d'un logiciel unique.

Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, avec Wilco Zeelenberg, Ramon Forcada et Davide Marelli

Yamaha MotoGP

Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, avec Davide Marelli
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing
Le deuxième, Jorge Lorenzo, Yamaha Factory Racing, avec Davide Marelli, Wilco Zeelenberg et son team
Valentino Rossi, Yamaha Factory Racing

Nous avons vu que le membre du team en charge de la télémétrie télécharge les données après chaque run de son pilote. Le boîtier électronique de la moto est alimenté à l'aide de capteurs, puis un câble permet d'enregistrer immédiatement les données qu'il contient sur un server.

"Nous avons un gros server dans le stand, où sont stockées toutes les données. Sa capacité est assez grande, parce que cela prend pas mal de mémoire," précise Matteo Flamigni, qui travaille aux côtés de Valentino Rossi.

Si l'espace de stockage doit être important, c'est que l'équipe conserve toute la télémétrie enregistrée par ses pilotes depuis leur arrivée. En l'occurrence, pour Valentino Rossi et Jorge Lorenzo ce sont 10 saisons pour l'un et 8 pour l'autre au guidon de la YZR-M1!

Par conséquent, l'analyste peut choisir d'y revenir en cas de besoin, pour mieux interpréter les éventuels soucis rencontrés. "Nous avons [les données] depuis les débuts de la YZR-M1, mais nous n'avons pas besoin de revenir dix ans en arrière. Si nous avons des problèmes, nous vérifions simplement les données de l'année précédente ou de deux ans auparavant," indique Davide Marelli, en charge de l'électronique de Jorge Lorenzo.

Quid du partage d'informations entre les deux côtés du stand Yamaha? Il est autorisé et même pratiqué sans avoir à s'en cacher, par exemple pour vérifier pendant les essais d'un Grand Prix si une meilleure solution n'existe pas à portée de regard… "[Les données] sont spécifiques à un pilote. Si je contrôle, je le fais sur celles de Jorge Lorenzo des années précédentes. Mais si nous en avons besoin, bien entendu nous pouvons aussi faire des comparaisons avec Valentino, juste pour avoir plus d'informations," indique Davide Marelli.

Un quotidien à la Matrix

L'analyste fait office d'interprète, c'est lui qui décrypte les données et qui parvient à les rapprocher du feedback du pilote pour trouver les solutions nécessaires. "Je peux voir virage par virage ce qui se passe sur la moto. Sur la base des commentaires du pilote, je peux aussi comparer chaque virage et essayer de trouver la meilleure façon de régler la moto," explique Davide Marelli. "Par exemple, si les données montrent que dans un virage on a trop de puissance ou bien que le traction control travaille trop ou pas assez, et si le pilote se plaint de tel ou tel problème dans ce virage, alors on essaye de trouver la bonne solution."

Pour faire le pont entre les chiffres et le comportement de la machine, le responsable de l'électronique doit réaliser un échange permanent entre la télémétrie brute et la performance. La tête dans l'ordinateur, il tire la substantifique moelle des données extraites de la moto afin d'appliquer des changements de contrôles électroniques qui en amélioreront la performance ou qui corrigeront d'éventuels mauvais choix.

"Avez-vous vu le film Matrix? Quand je vois la moto en mouvement, je vois les chiffres, les graphiques, les lignes… C'est incroyable!" s'étonne lui-même Matteo Flamigni, capable comme ses homologues de reconnaître un pilote grâce à sa télémétrie.

Habitués à utiliser un logiciel performant qui leur permet de mettre en place une gestion très précise de la moto - par exemple en dosant le traction control différemment d'un virage à l'autre - les ingénieurs électroniques de Yamaha doivent désormais composer avec un système qui fut immédiatement jugé comme un retour en arrière.

Le début de la compétition, en mars, donnera des réponses précises sur l'impact que cette nouveauté - couplée à de nouveaux pneus - aura sur la compétitivité des machines, mais une chose est certaine : le poids de l'électronique n'est pas à sous-évaluer. "Un mauvais software peut aider un tout petit peu pour l'anti-wheelie, mais un bon software peut garder la moto parfaitement droite, la faire aller vite et ne glisser que quand on le veut," rappelle Matteo Flamigni.

Les pilotes titulaires pourront reprendre le 1er février leurs essais préparatoires. Il y sera à nouveau beaucoup question de s'adapter à ce nouveau système et de l'améliorer en vue de l'entame du championnat.

Avec Yamaha Insider

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