Course - Joan Mir gagne enfin et file vers le titre !
Le premier Grand Prix d'Europe depuis 1995 a vu s'imposer Joan Mir, qui en signant sa première victoire a fait un pas décisif vers le titre de Champion du monde alors que Fabio Quartararo est tombé dans le premier tour.
Après deux jours de roulage sur un bitume tantôt mouillé, tantôt en conditions mixtes, les 21 pilotes de la catégorie reine se sont présentés sur la grille de départ avec l'impression de plonger dans l'inconnue. Les nombreux changements entre les pneus medium et durs, particulièrement à l'avant, témoignaient des doutes nourris par certains pilotes jusqu'à la dernière minute quant à la bonne combinaison à choisir compte tenu du manque de roulage sur le sec à ce stade du week-end, mais aussi parfois du jeu psychologique qui commence à prendre de plus en plus d'importance à ce stade du championnat.
Qualifié en pole position, Pol Espargaró a conservé les commandes à l'extinction des feux, résistant au très bon départ d'Álex Rins depuis le deuxième emplacement, alors que Takaaki Nakagami conservait sa troisième place dans les premiers instants de la course.
Mais, avant la fin du premier tour, les regards se portaient bien au-delà pour un premier coup de théâtre majeur dans la course au titre : Fabio Quartararo et Aleix Espargaró sont en effet tombés de façon simultanée dans le virage 8, sans même se toucher ! Le Français a bondi pour remonter en selle et reprendre la course, devant désormais remonter tout le peloton pour espérer sauver quelques précieux points.
Devant, Joan Mir s'était défait de Nakagami entre-temps pour se hisser à la troisième place, et Miguel Oliveira, attendu ce dimanche, avait lui aussi pris l'avantage sur le Japonais. Passé tout près de la pole samedi, Rins n'a pas tardé à attaquer Espargaró, s'emparant des commandes de la course dans le deuxième tour. Puis, dans la boucle suivante, le pilote KTM perdait une place de plus à la faveur de Mir.
Derrière, ça restait animé ! Lorenzo Savadori est parti à la faute au bout de deux tours, pour ce qui était son premier Grand Prix MotoGP, alors qu'il remplace Bradley Smith sur cette fin de saison. Il a lui aussi pu reprendre la piste, mais bon dernier. Deux tours plus tard, c'est Valentino Rossi qui s'arrêtait en piste, en proie à un problème technique qui allait le contraindre à un abandon prématuré alors qu'il faisait son retour après deux forfaits pour cause de COVID-19. Dans la foulée, deux autres chutes rayaient Pecco Bagnaia et Cal Crutchlow du classement.
Maverick Viñales, qui avait pris place au bout de la pitlane alors que ses adversaires s'installaient sur la grille à la fin du tour de chauffe − pénalisé pour avoir utilisé ce week-end un sixième moteur alors que cinq seulement sont autorisés pour la saison − s'est retrouvé dans les points dès le sixième tour à la faveur de tous ces événements, et devançait donc Quartararo pour lui aussi tenter de sauver ce qu'il pouvait d'un week-end cauchemardesque.
Pour retrouver les autres prétendants au titre les plus solides, il fallait observer ce qui commençait à devenir un second groupe, derrière le binôme Nakagami-Zarco, légèrement détaché de leurs poursuivants. On retrouvait donc Franco Morbidelli septième après ces premiers tours, devançant initialement Andrea Dovizioso. Le pilote Ducati a toutefois brusquement perdu plusieurs places à partir du sixième tour, puis ce fut au tour du #21 de rétrograder, tous deux laissant momentanément l'avantage à Jack Miller et Álex Márquez.
L'attaque décisive de Mir
Sur la courte piste de Valence, les écarts sont longtemps restés minimes, mais à l'approche de la mi-course Oliveira n'était désormais plus au contact des trois hommes de tête, menacé par Nakagami. Seul Pol Espargaró parvenait encore à tenir le rythme des deux pilotes Suzuki à l'avant de la course, tentant de garder l'espoir de contrer le doublé qui s'annonçait.
Rins s'est maintenu en tête jusqu'au 17e tour lorsque son coéquipier, après avoir intensifié sa pression, a fini par trouver l'ouverture pour le passer en profitant de son erreur dans le virage 11. Pour la première fois depuis le Grand Prix de Styrie, qui lui semblait acquis avant son interruption, Mir a ainsi repris les rênes d'une course et il est reparti en quête de cette fameuse première victoire tant espérée.
Auteur de son meilleur tour de la course dans les instants qui ont suivi sa prise de pouvoir, le Majorquin, a rapidement montré que, cette fois, la victoire serait bel et bien pour lui, n'en déplaise à son coéquipier, désormais impuissant, et à Pol Espargaró, lui aussi vaincu. Impérial sur cette fin de course, Joan Mir est enfin entré dans le clan des vainqueurs en devançant de six dixièmes son coéquipier sur la ligne d'arrivée, pour offrir à Suzuki un nouveau doublé en course et une première balle de match pour le titre en vue du prochain Grand Prix !
Derrière Rins et Espargaró, qui ont conservé leur position jusqu'au drapeau à damier, la lutte pour la quatrième place a tourné à l'avantage de Nakagami sur Oliveira, le Japonais réussissant une solide fin de course pour ne plus être inquiété par le pilote Tech3. Derrière eux, le duel entre Johann Zarco et Jack Miller s'est en revanche prolongé, jusqu'à ce que le Français ne perde pied et dégringole à la neuvième place, visiblement en grande difficulté dans les derniers tours.
Dovizioso a quant à lui tout tenté pour prendre l'avantage sur Álex Márquez, et il venait d'y parvenir dans la ligne droite, à quatre tours de l'arrivée, quand l'Espagnol est parti à la faute au virage 1, manquant de justesse d'emmener le pilote Ducati dans sa glissade. Il restait toutefois une menace de taille pour Dovizioso, celle de Brad Binder qui après avoir observé la pénalité long-lap découlant du Grand Prix précédent, a pu remonter dans le top 10. Survolté dans les derniers tours, où il a signé le meilleur temps de la course, le Sud-Africain est parvenu à ses fins dans les derniers instants pour s'emparer de la septième place.
Le top 10 est complété par Zarco, donc, puis Petrucci, devant Morbidelli et Bradl. Quant à Viñales et Quartararo, ils ont fini par marquer respectivement trois points et deux points en ralliant l'arrivée de la course derniers.
À noter enfin que Tito Rabat a dû abandonner à la mi-course, en proie visiblement à un souci technique.
GP d'Europe MotoGP
P. | # | Pilote | Moto | Écart | Intervalle | |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 36 | Joan Mir | Suzuki | |||
2 | 42 | Álex Rins | Suzuki | 0.651 | 0.651 | |
3 | 44 | Pol Espargaró | KTM | 1.203 | 0.552 | |
4 | 30 | Takaaki Nakagami | Honda | 2.194 | 0.991 | |
5 | 88 | Miguel Oliveira | KTM | 8.046 | 5.852 | |
6 | 43 | Jack Miller | Ducati | 8.755 | 0.709 | |
7 | 33 | Brad Binder | KTM | 10.137 | 1.382 | |
8 | 4 | Andrea Dovizioso | Ducati | 10.801 | 0.664 | |
9 | 5 | Johann Zarco | Ducati | 11.550 | 0.749 | |
10 | 9 | Danilo Petrucci | Ducati | 16.803 | 5.253 | |
11 | 21 | Franco Morbidelli | Yamaha | 17.617 | 0.814 | |
12 | 6 | Stefan Bradl | Honda | 24.350 | 6.733 | |
13 | 12 | Maverick Viñales | Yamaha | 25.403 | 1.053 | |
14 | 20 | Fabio Quartararo | Yamaha | 39.639 | 14.236 | |
32 | Lorenzo Savadori | Aprilia | 2 Laps | 2 Laps | ||
73 | Álex Márquez | Honda | 4 Laps | 2 Laps | ||
53 | Tito Rabat | Ducati | 14 Laps | 10 Laps | ||
63 | Pecco Bagnaia | Ducati | 22 Laps | 8 Laps | ||
35 | Cal Crutchlow | Honda | 22 Laps | 2.143 | ||
46 | Valentino Rossi | Yamaha | 23 Laps | 1 Lap | ||
41 | Aleix Espargaró | Aprilia | ||||
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